Mendicité : un problème multiple

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Il ne se trouve pas une seule grande ville au monde à ne pas avoir de problème de mendicité. Dans certaines d'entre elles « les actions génantes dans la rue » relèvent de la responsabilité administrative, dans d'autres le refus de faire l'aumône est considéré comme manifestation du racisme. Cependant la question est partout la même : comment lutter contre les mendiants ? Plutôt, comment les aider, car les mendiants sont essentiellement les gens sans domicile fixe.

L'approche du problème est partout différente. En Suède, les journaux locaux rapportent que les partis radicaux de droite mènent une lutte véritable contre les sans-abris, surtout contre les migrants et les Roms. Les représentants du Parti de gauche sont convaincus, pour leur part, que le refus d'aide aux mendiants doit être identifié au racisme et que la situation actuelle avec les Roms en Scandinavie rappelle l'Allemagne nazie. En Turquie, la mendicité est un crime de droit commun. En Russie, l'implication des mineurs dans la mendicité est un fait delictueux. La mendicité en tant que telle et les actions génantes, la divination comprise, ne sont qu'un délit administratif.

Entre-temps, en 2013 la Russie comptait plus de 3 millions de sans-abris et leur nombre continue de croître. A l'heure actuelle, face à la montée des prix, cette « armée » augmente avec une rapidité particulière.

La situation est compliquée par le fait que les structures criminelles ont transformé la mendicité en une source de profits juteuse. Selon les études, les « agents » d'une seule organisation criminelle sont capables de lui rapporter 50 000 dollars par jour. Selon l'information des journalistes, ces « agents » sont, en règle générale, des personnes âgées, des mères avec des enfants et des handicapés. Souvent les gens sont mutilés exprès parce qu'aux mendiants handicapés on fait l'aumône plus volontiers qu'aux gens sains.

Cependant il ne faut pas croire que dans la rue il n'y a pas de personnes qui ont vraiment besoin d'aide, estime le journaliste Valeri Paniouchkine qui s'occupe sérieusement du problème des sans-abris à Moscou depuis plusieurs années :

« Des escrocs sont, en effet, nombreux, mais il y a aussi les gens qui sont vraiment dans une mauvaise passe. Je me suis rendu dans des asiles de nuit, des cantines, des décharges publiques et des foyers et je peux dire une seule chose : ceux qui veulent se rétablir se rétablissent. Mais ils sont très peu nombreux. La plupart des sans-abris ont choisi eux-mêmes leur chemin : liberté complète, aucune dépendance vis-à-vis de la société, aucune responsabilité. C'est pouquoi quand j'entends dire que les sans-abris doivent être soignés et socialisés, je ne fais qu'hausser les épaules : ils sont, comprenez bien mon analogie, comme des chiens errants. On peut les placer dans un enclos, mais ils s'évaderont dès que l'occasion se présente. C'est un choix, un style de vie ».

Le journaliste estime que la lutte contre les groupes criminels utilisant les mendants doit être réservée aux organes de l'ordre. Quant aux gens en difficulté, il faut tenter de les aider et ne pas détruire des asiles et foyers apparus spontanément. « Mais c'est un problème multiple qui ne sera pas résolu vite », a-t-il ajouté.

Selon le journaliste, dans la situation actuelle compliquée, les autorités devraient s'occuper des sans-abris avec un soin particulier. « Il est impossible de les contraindre à vivre autrement, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas les aider », a résumé Valeri Paniouchkine.

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