Les transports en commun, un défi au cerveau humain?

© AFP 2023 Greg BAKERCarte de métro
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Notre cerveau rencontre d’énormes difficultés lorsqu’il doit préparer un itinéraire à l’aide d’un plan des transports publics.

Les réseaux de transports en commun des grandes villes constituent un défi à la perception et à l'intelligence humaines, affirment les scientifiques de l'université d'Oxford et auteurs d'un article publié dans la revue Science Advances.

L'impression de perte des repères spatiaux qu'on éprouve dans les mégapoles n'est pas une simple conséquence de notre faible capacité à s'orienter dans l'espace, estiment les scientifiques.

Après avoir étudié les réseaux de transports publics de 15 mégapoles de notre planète, dont Paris, Tokyo, New-York et Moscou, les experts ont conclu que percevoir ces plans sophistiqués ainsi que planifier un itinéraire à l'aide de ces derniers représentait des tâches dépassant de loin les capacités cognitives de l'homme.

Il se trouve qu'en préparant un itinéraire, les gens sont capables de traiter au maximum huit bits (unité de mesure de base de l'information en informatique). Notre mémoire visuelle est capable de retenir quatre objets: le point de départ et la destination finale ainsi que deux correspondances. Cependant, jusqu'à 80% des déplacements dans les mégapoles du monde nécessitent la mémorisation d'au moins 9 bits d'information.

Pour illustrer cette idée, les scientifiques font l'analogie avec le nombre de Dunbar, le nombre maximum d'amis avec lesquels une personne peut entretenir une relation humaine stable à un moment donné de sa vie. Comme les relations humaines supposent de connaître des traits distinctifs des individus, des particularités de leur caractère ainsi que de leur position sociale, elles exigent d'importantes aptitudes intellectuelles. De ce fait, le nombre de Dunbar ne devrait théoriquement pas dépasser 150 individus. De même, expliquent les scientifiques, les plans de transports ne devraient pas comporter plus de 250 destinations tandis que la plupart des plans existants comportent beaucoup plus d'informations.

Les difficultés que rencontre notre cerveau sont dues à un nombre trop élevé de correspondances entre différents types de transports. Le bus et le tramway, ajoutés au métro rendent la tâche consistant à élaborer un itinéraire extrêmement complexe pour le cerveau humain, observent les scientifiques. Les programmes du type Google maps, censés assumer cette tâche, facilitent sans doute les souffrances des citadins. Entièrement dépendants d'Internet, ces derniers ont néanmoins un petit défaut: une fois l'accès à la Toile coupée, ils ne serviront plus à rien et laisseront le voyageur égaré, seul avec ses bons vieux plans.

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