La pêche à l'esturgeon, au crabe et la production de caviar est pour l'essentiel illégale

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MOSCOU, 1er décembre - RIA Novosti. Le ministère russe de l'Agriculture propose d'établir le monopole de l'Etat sur la vente d'esturgeons et de caviar, a déclaré jeudi le ministre de l'Agriculture Alexei Gordeiev à la réunion du gouvernement.

La vente incontrôlée d'esturgeons et de caviar est devenue la base du braconnage et la cause de la perte des positions de la Russie sur le marché mondial, a dit Alexei Gordeiev. Officiellement, la Russie pêche annuellement 250 tonnes d'esturgeon, soit l'équivalent de dix semi-remorques. Cela étant, la Russie n'exporte pratiquement pas officiellement son caviar, la production vendue sur le marché provient d'Azerbaïdjan et d'Iran.

"En fait, nous maintenons le volume de reproduction des esturgeons pour les braconniers", a dit le premier ministre Mikhail Fradkov après avoir écouté le rapport d'Alexei Gordeiev.

Il est également nécessaire d'optimiser la réglementation de la pêche aux salmonidés, a dit le ministre de l'Agriculture, qui juge nécessaire d'apporter des amendements à la loi sur les accords de concession et de transmettre aux régions le droit de prendre des décisions sur la pêche aux salmonidés après concertation avec les établissements scientifiques et les départements fédéraux.

Serguei Darkine, gouverneur du territoire du Primorié (Littoral, Extrême-Orient russe), a proposé à la réunion du gouvernement d'interdire totalement la pêche au crabe dans la période à venir.

"Si nous n'arrêtons pas aujourd'hui la pêche aux crabes en Extrême-Orient, dans cinq ans ils auront disparu", a dit le gouverneur.

Selon Serguei Darkine, la pêche au crabe est, pour l'essentiel, illégale. Qui plus est, le Japon, où sont livrés les crabes et qui a "stocké 26 mille tonnes de crustacés", pratique le dumping, a dit le gouverneur du Primorié.

Les propositions concrètes du ministère de l'Agriculture prévoient de réduire les taxes sur l'exploitation des bioressources aquatiques. Selon le ministre, "ces taxes sont souvent exagérées, leur taux atteint parfois 25 à 30% du coût du poisson".

Une autre proposition vise à prolonger le délai des quotas de pêche de 3 à 25 ans.

"Il est utile d'établir des quotas à long terme - jusqu'à 25 ans - pour les pêcheurs russes, en fonction du nombre de navires", a dit Alexei Gordeiev.

Le ministère russe de l'Agriculture propose également d'interdire aux navires appartenant aux non-résidents de la Fédération de Russie de pratiquer de pêcher les bioressources sur le plateau continental et dans les zones économiques spéciales, à l'exception des navires exerçant cette activité conformément aux traités internationaux.

Cette proposition a suscité la réaction négative du ministre du Développement économique et du Commerce Guerman Gref. Selon lui, cette interdiction frappant les navires appartenant aux non-résidents est "contraire à la Constitution russe".

Le gouvernement russe a soutenu les amendements proposés par le Service fédéral de sécurité à la loi sur la simplification des modalités de franchissement de la frontière d'Etat pour les Russes qui pêchent dans les eaux intérieures, dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental.

La loi réglemente actuellement l'itinéraire des navires, de leur port jusqu'au passage de la frontière, et leur prescrit de subir un contrôle douanier et frontalier à chaque fois qu'ils traversent la frontière. Les amendements à la loi permettront aux pêcheurs de traverser plusieurs fois les frontières lors de la pêche, mais cela ne concernera pas les entrées dans les ports étrangers, le chargement et le transbordement du produit de la pêche sur les navires étrangers.

"Nous avons besoin de décisions réfléchies et d'actions pratiques", a souligné le premier ministre Mikhail Fradkov.

"Les problèmes subsistent. Nous n'avons pas suffisamment de poisson frais bon marché provenant de nos entreprises de pêche, a-t-il dit. La flotte continue de vieillir, l'économie de l'ombre est toujours présente".

Le gouvernement russe doit créer les conditions et les mécanismes - y compris fiscaux - propices au développement du secteur halieutique légal, a déclaré le premier ministre.

Le développement de la pêche et des pêcheries pourrait être l'un des projets nationaux en Russie, estime-t-il.

"Nous ne pouvons pas tolérer la situation actuelle", a souligné le premier ministre.

En 2004, nous avons pêché 3,2 millions de tonnes de bioressources aquatiques, soit 2,5 fois de moins qu'en 1990. C'est à peu près le niveau de 1960. 65% de la flotte de pêche a moralement et physiquement vieilli, a fait savoir mercredi aux journalistes une source au gouvernement russe.

Pour accroître l'efficacité du secteur, il faut perfectionner la gestion du secteur par l'Etat. Une loi sur la pêche et la préservation des bioressources a été votée en 2004. Le gouvernement a entériné son plan de mise en œuvre qui prévoit l'adoption de 14 actes juridiques.

Pour l'instant, cinq documents ont été approuvés, cependant, les principaux actes doivent être adoptés avant la fin de 2005, a souligné la source.

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