"Dans ma vie, je n'aurais rien fait autrement" (Lech Walesa)

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VARSOVIE, 5 septembre - RIA Novosti. Ancien président polonais, leader légendaire de Solidarnosc et prix Nobel de la paix, Lech Walesa a déclaré dans un entretien à RIA Novosti: "dans ma vie, je n'aurais rien fait autrement".

Le 3 septembre 1981, à Gdansk, s'ouvrait le premier congrès du syndicat indépendant polonais Solidarnosc, au cours duquel M. Walesa fut choisi comme président. "Bien que, à proprement parler, notre mouvement ait déjà 26 ans", précise-t-il. En août 1980, des syndicats libres lancèrent une grève aux Chantiers navals Lénine de Gdansk. Le 31 août, Walesa signait déjà un accord historique avec les autorités de la Pologne communiste qui garantissait, notamment, la création dans le pays de syndicats indépendants et autogérés.

"Un an après, Solidarnosc tenait son premier congrès et la loi martiale fut décrétée quelques mois plus tard", rappelle M. Walesa. Le 13 décembre 1981, le leader de la centrale fut interné puis assigné à résidence pendant presque douze mois. Remis en liberté, M. Walesa reprit son travail aux chantiers, invitant le pouvoir à un dialogue avec Solidarnosc tout en soutenant les activités des structures clandestines du syndicat. "A cette époque embrouillée, d'aucuns disaient que la Pologne était la baraque la plus joyeuse du camp communiste", lance M. Walesa.

"Durant ces 25 ans, non, 26 ans, avec l'Europe et le monde, nous sommes passés à une époque nouvelle et avons ouvert de nouvelles opportunités pour nous et pour les générations futures. Certes, nous payons toujours cher ce changement, mais tel est le prix de la perversion communiste. Et, dans ma vie, je n'aurais rien fait autrement", affirme l'ex-président polonais.

"Je luttais pour que les Chantiers navals de Gdansk cessent de s'appeler Chantiers navals Lénine. J'y ai réussi", ajoute M. Walesa.

Cette année, il a refusé de participer aux manifestations solennelles consacrées à l'anniversaire de Solidarnosc. Qui plus est, le leader légendaire a décidé de quitter la centrale.

"De toute évidence, Solidarnosc a gagné en qualité, [...] mais c'est déjà un autre Solidarnosc. Nous ne nous convenons plus l'un à l'autre", explique M. Walesa. Sa décision a été "très intime", reconnaît-il.

En 2006, pour la première fois depuis la naissance du syndicat, M. Walesa n'a pas participé aux festivités consacrées à l'anniversaire de Solidarnosc, pour marquer son désaccord avec la politique des frères Kaczynski, l'un président de la Pologne, l'autre premier ministre.

M. Walesa n'a pas voulu apparaître en public avec le président de la République, se disant "déçu par un rapprochement entre Solidarnosc et le parti des frères Kaczynski, Prawo i Sprawedliwosc (Droit et Justice)". L'ancien leader de Solidarnosc a déposé, une heure avant le président, des fleurs au pied du monument aux ouvriers morts.

Il n'y a pas longtemps, rencontrant son ancien leader, une délégation de Solidarnosc lui a proposé de devenir président honorifique du syndicat. Ce à quoi M. Walesa a répondu, dans son esprit traditionnel: "Un grade honorifique pour moi? Mais j'en ai tant déjà qu'il n'y aura pas assez de place pour eux dans ma nécrologie! "

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