Questions économiques brûlantes sur la table des entretiens Poutine-Chirac (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 22 septembre - RIA Novosti. Vladimir Poutine arrive aujourd'hui en France pour une visite de deux jours dans le cadre de laquelle se tiendra samedi un sommet franco-germano-russe.

L'ordre du jour politique des leaders européens est déterminé, pour l'essentiel, par le problème nucléaire iranien et la situation au Proche-Orient. En ce qui concerne les sujets économiques, l'accent sera probablement mis sur la participation de la Russie au holding aérospatial EADS. Il s'agit là, il est vrai, plutôt de politique que d'un intérêt purement économique, c'est pourquoi ce problème sera examiné au niveau politique le plus élevé.

Comme on le sait, la banque russe Vneshtorgbank avait annoncé officiellement l'acquisition de 5,02 % des actions d'EADS, et Sergueï Prikhodko, assistant de Vladimir Poutine, avait déclaré que la Russie n'excluait pas l'obtention d'un bloc de contrôle dans EADS, si elle le jugeait "économiquement utile". Cependant, conformément aux statuts d'EADS, seuls trois copropriétaires peuvent acquérir ce statut: le consortium allemand DaimlerChrysler (22,5% des actions), le gouvernement français (15%) et le groupe Lagardère (7,5%).

Le président français pourrait quant à lui soulever un autre problème brûlant: les garanties du travail de Total dans le gisement de pétrole Khariaga (district autonome des Nénets). L'exploitation du gisement s'effectue selon les disposions de l'accord de partage de la production, contre lesquelles se prononcent les fonctionnaires russes de différents niveaux. En ce moment, les positions de Total en Russie sont très faibles. Contrôlant 50% du gisement de Khariaga, la compagnie en est l'opérateur (la compagnie norvégienne Norsk Hydro contrôle 40% et la compagnie pétrolière publique des Nénets 10%). Ces derniers jours, Sergueï Fedorov, directeur du département de la politique publique dans le domaine de la géologie et de l'exploitation du sous-sol du ministère russe des Ressources naturelles, a déclaré à Interfax que Rosnedra (Agence fédérale pour l'exploitation du sous-sol) analysait la question du retrait éventuel de la licence pour le gisement de Khariaga.

Comme l'a déclaré au quotidien Vremia novosteï une source proche du ministère de l'Industrie et de l'Energie, les prétentions avancées à Total sur les méthodes d'extraction du pétrole ont des fondements sérieux: effectivement, la compagnie n'a pas respecté les engagements pris et a toujours trouvé pour cela différents prétextes. Par conséquent, le retrait à Total de sa licence est possible, estime la source, estimant que ce n'est qu'une question de temps.

Il est fort possible que Jacques Chirac et Vladimir Poutine abordent ce sujet. Mais la question est de savoir ce que peut proposer la compagnie française en échange de la loyauté russe envers Total qui vise, entre autres, une part dans le projet d'exploitation du grand gisement de gaz de Chtokman et qui figure même sur la liste des participants potentiels à ce projet dressée par Gazprom.

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