"Notre Ukraine" passe à l'opposition: pas de crise gouvernementale en vue (politologue russe)

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MOSCOU, 17 octobre - RIA Novosti. Le passage dans l'opposition du groupe parlementaire "Notre Ukraine" à la Rada suprême (parlement) ne déclenchera pas de crise gouvernementale en Ukraine, a estimé mardi à RIA Novosti le député à la Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe), Konstantin Zatouline.

Selon M. Zatouline qui est aussi directeur de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants), d'éventuelles demandes de démission de la part des ministres membres de "Notre Ukraine" n'entraîneront pas, elles non plus, de crise gouvernementale dans ce pays.

Mardi, le leader du groupe de députés du bloc pro-présidentiel "Notre Ukraine" à la Rada suprême, Roman Bessmertny, a officialisé le passage de son organisation dans l'opposition, se désolidarisant ainsi du gouvernement en place dirigé par Viktor Ianoukovitch. A signaler que six ministres de "Notre Ukraine" font partie du gouvernement actuel, dont deux relèvent du quota présidentiel.

M. Zatouline a fait remarquer qu'il s'agissait déjà de la deuxième tentative de Roman Bessmertny de clamer haut et fort sa prise de position politique.

"C'est déjà la deuxième fois en l'espace d'un mois qu'ils se préparent à brûler les ponts qui les rallient encore au gouvernement de Viktor Ianoukovitch et à passer officiellement dans l'opposition. La première fois, une telle déclaration avait été vite désavouée par le leader de "Notre Ukraine", le président Viktor Iouchtchenko", a rappelé l'interlocuteur de RIA Novosti.

Quoi qu'il en soit, a estimé le politologue russe, puisque cette tentative est réitérée, on a toutes les raisons de croire que les contradictions entre les participants à la coalition anticrise "n'ont tout simplement pas permis de finalement la constitutionnaliser ".

Et d'ajouter que, dans ces circonstances, "le gouvernement de Viktor Ianoukovitch poursuivrait son travail, tout en comptant sur les voix de quelque 250 députés à la Rada suprême, des groupes parlementaires du Parti des régions, du Parti socialiste et du Parti communiste d'Ukraine.

"Il n'y aura aucune crise gouvernementale en Ukraine. Aujourd'hui, le départ de Ianoukovitch est politiquement invraisemblable [...]. Somme toute, Ianoukovitch se passera très facilement de "Notre Ukraine", a avancé M. Zatouline.

La situation actuelle est sans doute devenue beaucoup plus claire pour l'électeur ukrainien qu'elle ne l'avait été jusqu'ici, car l'adhésion de "Notre Ukraine" à la coalition des communistes et des socialistes n'a jamais paru sincère, a-t-il ajouté.

"La déclaration de Bessmertny signifie bel et bien que, formellement, Ianoukovitch n'est désormais lié par aucun engagement aux ministres de "Notre Ukraine" au sein de son propre gouvernement", a indiqué le député russe.

D'après lui, cette situation pourrait déboucher sur une démission immédiate du ministre ukrainien de l'Intérieur, M. Loutsenko, que Viktor Ianoukovitch avait autrefois laissé dans son gouvernement, estimant sans doute qu'un mauvais arrangement avec Iouchtchenko valait mieux qu'un bon procès.

Pour ce qui est des ministères de la Défense et des Affaires étrangères, des remaniements y sont tout à fait possibles, a supposé l'expert.

"En vertu de la Constitution, le parlement est en droit de renvoyer ces ministres, alors que le président doit dans un tel cas proposer ses nouvelles candidatures. Il se peut toujours que le président propose les mêmes candidatures. Si le parlement ne vote pas pour ces personnes, toutes les affaires dans les ministères en question seront gérées par leurs premiers adjoints. Une telle évolution de la situation n'est pas, non plus, à exclure", a-t-il conclu.

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