"Nous espérons que l'entente enregistrée entre Mahmoud Abbas et Khaled Meshaal de poursuivre leurs consultations pour former un gouvernement d'union nationale débouchera finalement sur la mise en place d'un tel gouvernement de coalition de l'Autorité palestinienne qui soit conforme aux critères reconnus de la communauté internationale", a notamment déclaré lundi devant les journalistes à Moscou le porte-parole de la diplomatie russe, Mikhaïl Kamynine.
Et d'ajouter que ladite entente a créé des conditions pour la levée du blocus des territoires palestiniens et la reprise de l'assistance de donateurs plein format à l'Autorité palestinienne.
"Si les événements évoluent de la sorte, il y aura une chance réelle pour des progrès positifs dans les relations entre Palestiniens et Israéliens, ainsi que pour la reprise du processus de négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne sur la base de la "feuille de route", a souligné le diplomate russe.
Le président de l'Autorité palestinien, Mahmoud Abbas, et le président du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, se sont rentrés le week-end dernier à Damas et ce, pour la première fois depuis ces 18 derniers mois.
"La rencontre elle-même entre Mahmoud Abbas et Khaled Meshaal ne peut être que saluée. Moscou a toujours préconisé un dialogue pour surmonter la dangereuse division de la société palestinienne et consolider les rangs palestiniens. Il faut le faire justement par un dialogue et non par l'usage de la force", a souligné Mikhaïl Kamynine.
Ce disant, le diplomate a assuré que dans ses contacts régionaux et internationaux, y compris lors d'une rencontre ministérielle du Quartette pour le Proche-Orient qui aura lieu à Washington le 2 février prochain, la Russie "poursuivrait le concours nécessaire à ce processus".
(le Quartette de médiateurs internationaux pour le règlement au Proche-Orient regroupe les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies - ndlr.)
Vont se rencontrer à Washington le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov; la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice; le nouveau secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, et Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne, pays qui assure à présent la présidence tournante à l'Union européenne (UE).
Comme le rapporte le Département de l'Information et de la Presse du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, l'évolution de la situation au Proche-Orient a également été examinée lundi lors d'une rencontre à Moscou du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Saltanov, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, William Burns.
Selon le MID, les deux hommes ont évoqué, entre autres, "le bilan et les perspectives de la reprise des négociations sur le volet palestino-israélien du processus de paix au Proche-Orient, ainsi que la situation au Liban, en Irak et en Somalie".
Le chef adjoint de la diplomatie russe a exposé, pour sa part, les approches adoptées par Moscou face aux problèmes abordés, tout en insistant sur la nécessité d'y rechercher des solutions politiques et diplomatiques.
"Les deux parties ont signalé l'importance de l'intensification des efforts collectifs et avant tout de la part du Quartette de médiateurs internationaux pour progresser vers une paix solide et globale au Proche-Orient", lit-on en substance dans un communique du MID.
A l'issue de la rencontre évoquée des leaders des mouvements palestiniens Fatah et Hamas, leur intension a été déclarée pour former un gouvernement d'union nationale en l'espace de deux semaines à venir.
Comme l'a déclaré M. Abbas devant les journalistes à Damas, les négociations sur la mise en place d'un nouveau gouvernement se poursuivront tant à l'intérieur même de la Palestine qu'ailleurs, et notamment dans la bande de Gaza dans le cadre d'un comité créé auparavant pour coopération entre les mouvements Fatah et Hamas.
Toutefois, les leaders de ces deux mouvements ont rejeté l'idée de la création de l'Etat palestinien dans des frontières provisoires, tout en insistant sur l'exercice du droit des Palestiniens à la création de leur propre Etat indépendant dans les frontières, approuvées par la résolution appropriée du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies de 1948.
D'après M. Meshaal, il y a toujours des divergences sur certains points entre le Fatah et le Hamas, mais ils poursuivront leurs efforts pour mettre en place un gouvernement d'union nationale. Le chef du bureau politique du Hamas a aussi signalé la nécessité d'un dialogue pour régler les contradictions qui persistaient entre les Palestiniens eux-mêmes.
