Poutine nie le recul des libertés démocratiques en Russie

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MOSCOU, 4 juin - RIA Novosti. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de "nouvelle bêtise" les affirmations selon lesquelles la Russie se serait écartée des valeurs démocratiques et ne pourrait donc plus appartenir au G8.

"Je dirais que c'est une nouvelle bêtise, ou bien une tentative de se faire remarquer, de parvenir à quelques buts politiques, de mettre en avant certains problèmes. Nous ne nous sommes pas imposés au G8, on nous a invités à y adhérer, et nous y travaillons volontiers", a souligné le chef de l'Etat russe dans une interview accordée à la presse écrite des pays membres du G8 vendredi dernier dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou.

"Evitons les hypocrisies au sujet des libertés démocratiques et des droits de l'homme. J'ai une copie du rapport d'Amnesty International concernant les Etats-Unis", a-t-il relevé. "Selon Amnesty International, les Etats-Unis sont actuellement le premier violateur des libertés et des droits de l'homme à l'échelle mondiale", a-t-il affirmé.

M. Poutine a également indiqué que des reproches similaires étaient formulés à l'égard de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne.

"La Russie fait elle aussi l'objet de reproches. Mais n'oublions pas que les autres pays du G8 n'ont pas connu de bouleversements aussi dramatiques que la Fédération de Russie. Ils n'ont pas connu la guerre civile que nous venons d'avoir de facto dans le Caucase", a-t-il souligné.

"Il y a beaucoup de valeurs que nous protégeons même mieux que certains autres pays du G8", a déclaré le président russe. "Malgré le conflit meurtrier dans le Caucase, nous n'avons pas abandonné le moratoire sur la peine de mort, tandis que certains pays du G8, on le sait bien, pratiquent la peine capitale, et ils mettent en application ce genre de verdicts de manière assez conséquente et cruelle. C'est pourquoi que je pense que les critiques sont possibles, bien entendu, mais qu'elles n'ont pas de raison d'être", a relevé M. Poutine.

Le président russe a rappelé que Moscou prônait un monde multipolaire. "Nous estimons que le monde doit être multipolaire, et qu'il doit respecter les intérêts de la plupart des acteurs internationaux. Nous devons élaborer ces règles et apprendre à les respecter", a-t-il déclaré.

"La Russie est la 9e économie mondiale, et sur certains points nous sommes même en avance sur les autres membres du G8", a par ailleurs indiqué M. Poutine, rappelant que son pays occupait le troisième rang mondial pour le volume des réserves de change.

La Russie est non seulement le premier producteur mondial de pétrole et de gaz, mais aussi l'une des plus grandes puissances nucléaires. "Enfin, n'oublions pas, a ajouté M. Poutine, que la Russie est l'un des Etats fondateurs des Nations unies et reste membre permanent du Conseil de sécurité."

Dans le même temps, le président russe a estimé que le G8 ne pouvait rester un club fermé regroupant un petit nombre d'Etats cherchant à "résoudre tous les problèmes de l'humanité". "Je pense que cela ne promet rien de bon", a indiqué le chef de l'Etat russe, avant d'évoquer la possibilité d'adhésion pour la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et l'Afrique du Sud.

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