Le S-400 Trioumf est une arme réellement efficace, mais il a un défaut: son cerveau électronique (calculateur Elbrous) est obsolète. Pour le reste, il est plus performant que les Patriot américains: sa portée est de 400 km (contre 30), sa portée verticale est de 30 km (contre 24), et sa superficie de protection est de 500 kilomètres carrés (contre 150), etc. Sans entrer dans les détails techniques, on peut constater que cet écart ne s'explique pas par la supériorité technologique de la Russie, mais par la vocation même des missiles: le Patriot sert à neutraliser les cibles qui parviennent à percer les échelons avancés du bouclier antimissile, tandis que le S-400 agit en toute autonomie.
"Les propos du commandant en chef de l'armée de l'air russe s'inscrivent logiquement dans l'offre de (Vladimir) Poutine à (George W.) Bush. Si le S-400 est intégré dans le bouclier antimissile de théâtre européen, il garantira la protection de tout le continent", explique le colonel Igor Korottchenko, analyste auprès du ministère russe de la Défense.
Quoi qu'il en soit, le S-400 Trioumf et le radar de Gabala ont peu de chances de séduire les Occidentaux, malgré leurs mérites évidents. La méfiance réciproque, surtout dans les milieux militaires, reste à l'ordre du jour. La Russie et l'Occident n'ont pas la même vision du bouclier antimissile: Moscou n'y voit qu'une source de dépenses inutiles. "Les Américains souhaitent pouvoir neutraliser au laser des missiles balistiques intercontinentaux, mais nous ne travaillons pas là-dessus. Car il est impossible de créer un bouclier antimissile échelonné dans les 50 à 100 années à venir", souligne Igor Korottchenko.
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