Le ministère israélien de la Défense n'a pas d'emblée démenti ces publications, ce qui laisse penser qu'il juge vraisemblables les renseignements selon lesquels Moscou a transmis des informations à caractère anti-israélien à Damas.
Moscou considère toutes les accusations lancées à son adresse comme inventées. Le service de presse du ministère russe de la Défense a assuré qu'il était au courant des déclarations israéliennes, mais qu'il n'avait pas l'intention d'y réagir: "Commenter les déclarations de personnalités officielles d'Etats étrangers est la prérogative du ministère des Affaires étrangères". Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié ces propos de délire, soulignant que les diplomates ne commenteraient pas ces "inepties" afin de ne pas attirer sur elles une attention superflue.
L'apparition de publications de ce genre n'étonne pas Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. D'après lui, certains fonctionnaires militaires ont pu transmettre des informations de ce genre à la Syrie sans autorisation des instances supérieures. Cependant, il estime que la version selon laquelle cela a été fait en vue de multiplier les commandes d'armements est inconsistante, car Rosoboronexport (agence d'exportation d'armes russes) ne manque pas de commandes. Tout ce dont la Syrie a besoin fait déjà l'objet de contrats, ou bien Damas devra attendre son tour, car les commandes pour certains types d'armements s'effectuent déjà pour 2012.
En Israël, on cherche à savoir comment cette histoire capable de provoquer une crise dans les rapports avec la Russie a filtré dans la presse. Dans ce pays, toute information sensible pouvant causer un préjudice à la sécurité nationale subit une censure. Ainsi, à un moment donné, la censure israélienne a interdit la publication d'informations sur la vente de systèmes de DCA russes à Damas.
Certains experts estiment que ce sont les adversaires du rapprochement avec la Russie qui se tiennent derrière la fuite de l'information dans les médias. Ils auraient pu être incités à agir ainsi par la décision de principe d'annuler le régime des visas avec la Russie prise la veille en Israël. Cette décision est considérée par de nombreuses personnes comme un pas important sur la voie d'un rapprochement entre les deux pays.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.