Poutine: la Russie ne redirigera pas ses missiles sans raison - SYNTHESE

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Lors de sa grande conférence de presse annuelle jeudi au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a assuré que Moscou n'avait pas "l'intention de rediriger ses missiles sans raison".
MOSCOU, 14 février - RIA Novosti. Lors de sa grande conférence de presse annuelle jeudi au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a assuré que Moscou n'avait pas "l'intention de rediriger ses missiles sans raison".

Cependant, le déploiement d'éléments de défense antimissile américaine en Europe de l'Est et de bases militaires de l'OTAN en Ukraine en cas d'adhésion de Kiev à l'Alliance atlantique pourrait en constituer la cause.

Les Etats-Unis envisagent de déployer des éléments de leur bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, invoquant une menace balistique iranienne. Moscou estime que les arguments américains ne sont pas convaincants et voit dans les projets de déploiement des éléments de l'ABM à proximité de ses frontières une menace à sa sécurité nationale.

Washington projette de déployer dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar en République tchèque. Le premier élément pourrait être opérationnel d'ici à 2011 et le déploiement de la totalité s'achever vers 2013.

Interrogé sur ses propres propos à l'issue des négociations de mercredi avec le président ukrainien Viktor Iouchtchenko sur la préoccupation extrême de la Russie face à une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, Vladimir Poutine a déclaré: "Nos experts estiment que le bouclier antimissile américain présente un danger pour notre système de sécurité. S'il est déployé (...), nous serons obligés de réagir en pointant une partie de nos missiles vers ces cibles".

"'Nous serons obligés de rediriger nos missiles contre les installations qui, nous le croyons bien, menacent notre sécurité nationale. Je suis obligé de le dire ouvertement et honnêtement aujourd'hui", a indiqué le chef de l'Etat russe.

Personne n'a demandé au peuple ukrainien ce qu'il pensait des projets d'adhésion à l'Alliance atlantique, a rappelé le président russe. "Autant que je sache une majorité écrasante de citoyens ukrainiens sont contre l'adhésion à l'OTAN, ce qui n'a pas empêché les dirigeants ukrainiens de signer un document pour lancer le processus d'adhésion. Est-ce bien là la démocratie? Quelqu'un a demandé aux citoyens du pays ce qu'ils en pensaient? Mais puisque cela se fait aussi ostensiblement, sans demander l'avis de personne, des bases (de l'OTAN) ou une quatrième ou une cinquième zone de positionnement de l'ABM pourraient bien y apparaître aussi", a estimé Vladimir Poutine.

A la mi-janvier, les dirigeants ukrainiens ont déposé une demande pour rejoindre le Plan d'action pour l'adhésion établi par l'OTAN, au sommet de l'Alliance début avril à Bucarest. L'opposition ukrainienne exige de tenir un référendum sur la question de l'adhésion à l'OTAN et de n'entreprendre aucune mesure en vue d'un rapprochement ultérieur avec l'Alliance avant ce vote. Ces désaccords ont suscité une crise parlementaire: le Parti des régions a bloqué le parlement pendant trois semaines, exigeant de prendre "une décision de principe sur la question de l'OTAN".

Auparavant, Vladimir Poutine avait qualifié l'éventuelle adhésion ukrainienne à l'OTAN d'affaire intérieure de Kiev, tout en invitant l'Ukraine à réfléchir aux conséquences d'un éventuel déploiement en Ukraine de bases militaires et d'éléments de l'ABM. Le président Viktor Iouchtchenko a assuré mercredi la diaspora ukrainienne en Russie que Kiev "n'accepterait jamais" le déploiement de bases de l'OTAN sur son territoire si cela inquiète Moscou.

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