La non-prolifération nucléaire perd de sa valeur (expert)

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MOSCOU, 21 février - RIA Novosti. Le régime de non-prolifération nucléaire se déprécie, estime le directeur du Centre d'études politiques en Russie, Anton Khlopkov.

"Aujourd'hui, le régime de non-prolifération est utilisé de plus en plus souvent comme un moyen et pas comme un but", a-t-il déclaré jeudi lors d'un duplex télévisé entre Moscou et Washington, organisé par RIA Novosti.

"Si l'idée de non-prolifération continue de se dévaluer, les pays techniquement capables d'utiliser les technologies nucléaires à des fins militaires seront de plus en plus nombreux", a ajouté l'expert.

De son côté, le professeur de l'Université de Georgetown Paul Pillar a invité la Russie et les Etats-Unis à poursuivre leur coopération en vue de régler le problème nucléaire iranien.

"Les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU peuvent être très efficaces. L'essentiel est de faire en sorte que le pays, sur lequel nous voulons agir, subisse une pression de la part d'un front commun et non pas de la part d'un seul ou de plusieurs pays isolés", a-t-il affirmé.

En qualité d'exemple de cette coopération, il cité le cas de la Libye.

"La Libye a fait l'objet de plusieurs niveaux de sanctions. Une forte pression a été exercée sur son président Mouammar Kadhafi, et nous devons arrêter la même approche à l'égard de l'Iran", a souligné M. Pillar.

Son avis est partagé par Clifford Kupchan, analyste du groupe Eurasia, qui a également participé au duplex.

"Un emprunteur ayant de mauvais antécédents bancaires peut-il solliciter un crédit? La réponse est oui. L'obtiendra-t-il? La réponse est non", a-t-il déclaré, présentant de manière imagée la position des pays occidentaux à l'égard de l'Iran.

A son tour, le directeur général du Centre d'études de l'Iran contemporain, Radjab Safarov, a indiqué que la remarque de l'expert américain reflétait entièrement la position des Etats-Unis sur cette question.

"On dirait que Washington prend seul la décision d'accorder un crédit ou non. C'est comme si les Etats-Unis décidaient qui a le droit de développer l'énergie nucléaire et qui ne l'a pas", a-t-il constaté.

M. Safarov a rappelé que Washington avait signé un accord de coopération nucléaire avec l'Inde, pays qui n'avait pas contracté un seul engagement dans le cadre du Traité de non prolifération nucléaire (TNP).

"Les Etats-Unis ferment les yeux sur le développement de l'énergie atomique en Israël. Or, ce pays possède au moins 450 ogives nucléaires", a-t-il fait remarquer.

Selon M. Safarov, les efforts déployés par l'Iran en vue de développer ses technologies nucléaires s'inscrivent parfaitement dans le cadre des normes internationales.

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