Khodorkovski face à un choix cornélien (Vedomosti)

S'abonner
MOSCOU, 16 juin - RIA Novosti. Mon ancien chef Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron de Ioukos, est probablement placé devant le principal choix de sa vie, écrit Dmitri Gololobov, ancien juriste principal du pétrolier russe, dans une lettre publiée lundi dans les colonnes du quotidien Vedomosti. Les discussions en haut lieu sur la possibilité théorique de gracier l'ancien copropriétaire de la compagnie pétrolière démantelée l'obligent à faire un choix extrêmement difficile entre la justice (à l'égard de la propriété) et la miséricorde. Toute demande de grâce doit provenir personnellement de Mikhaïl Khodorkovski. Le président Dmitri Medvedev a laissé clairement entendre qu'il était inutile d'attendre de sa part des dérogations par rapport à la loi. Tous les débats des avocats et des défenseurs des droits de l'homme sur une supposée demande de grâce de Mikhaïl Khodorkovski, qu'il n'aurait pas déposée mais qui aurait été tout de même accordée, se révèleraient par conséquent totalement vains. Quel est le prix de la grâce éventuelle de Mikhaïl Khodorkovski? Bien que la loi ne précise pas directement qu'il doit reconnaître sa culpabilité et se repentir, de l'avis de nombreuses personnes, le fait même de la demande de grâce signifiera qu'il accepte le verdict. Il s'agira d'un fait significatif, car si l'ancien patron de Ioukos accepte le verdict, cela garantira que les actifs de sa compagnie pétrolière disgraciée, qui sont aujourd'hui évalués à au moins 60 milliards de dollars, resteront entre les mains de leurs propriétaires actuels. Evidemment, il faut bien avoir conscience du fait que personne n'apportera dans la cellule de Mikhaïl Khodorkovski un paquet de documents rédigés selon le droit britannique et destinés à protéger l'Etat et Rosneft contre de futures plaintes déposées dans les tribunaux internationaux. Le prix de ces documents signés en prison est peut-être plus bas que le prix du papier sur lequel ils ont été tapés. Vladimir Goussinski, ancien propriétaire de Media-Most, avait déjà signé de tels documents et la Cour européenne avait statué en sa faveur. Il est évident qu'en cas de grâce, il n'y aura point d'actions en justice contre la Russie portant sur plusieurs milliards de dollars de la part du groupe Menatep, ancien propriétaire de Ioukos, même si ses actionnaires veulent les déposer. Les décisions de la Cour européenne, si elles sont prises en fin de compte, ne seront utiles qu'aux étudiants en droit. L'affaire Ioukos appartiendra à l'histoire, car les affaires concernant certains employés "ordinaires" de la compagnie disgraciée seront classées et d'autres détenus seront libérés d'une manière ou d'une autre de leurs peines. A mon avis, c'est en cela que consiste actuellement le principal choix de Mikhaïl Khodorkovski: entre la justice à l'égard de la propriété, à son égard et la miséricorde envers ses anciens collègues. Ceux qui ont travaillé dans la compagnie Ioukos et qui sont tombés sous le rouleau implacable de la machine d'Etat n'ont pas combattu pour la Foi et la Patrie, causes pour lesquelles on peut risquer sa liberté, ses parents et sa vie. J'espère que Mikhaïl Khodorkovski n'oublie pas que si le droit est au-dessus de la loi, et la justice au-dessus du droit, la miséricorde est au-dessus de la justice. Auteur: Dmitri Gololobov, ancien juriste principal de Ioukos, président de la société Gololobov & Co (Grande-Bretagne). Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

MOSCOU, 16 juin - RIA Novosti. Mon ancien chef Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron de Ioukos, est probablement placé devant le principal choix de sa vie, écrit Dmitri Gololobov, ancien juriste principal du pétrolier russe, dans une lettre publiée lundi dans les colonnes du quotidien Vedomosti.

Les discussions en haut lieu sur la possibilité théorique de gracier l'ancien copropriétaire de la compagnie pétrolière démantelée l'obligent à faire un choix extrêmement difficile entre la justice (à l'égard de la propriété) et la miséricorde.

Toute demande de grâce doit provenir personnellement de Mikhaïl Khodorkovski. Le président Dmitri Medvedev a laissé clairement entendre qu'il était inutile d'attendre de sa part des dérogations par rapport à la loi. Tous les débats des avocats et des défenseurs des droits de l'homme sur une supposée demande de grâce de Mikhaïl Khodorkovski, qu'il n'aurait pas déposée mais qui aurait été tout de même accordée, se révèleraient par conséquent totalement vains.

Quel est le prix de la grâce éventuelle de Mikhaïl Khodorkovski? Bien que la loi ne précise pas directement qu'il doit reconnaître sa culpabilité et se repentir, de l'avis de nombreuses personnes, le fait même de la demande de grâce signifiera qu'il accepte le verdict. Il s'agira d'un fait significatif, car si l'ancien patron de Ioukos accepte le verdict, cela garantira que les actifs de sa compagnie pétrolière disgraciée, qui sont aujourd'hui évalués à au moins 60 milliards de dollars, resteront entre les mains de leurs propriétaires actuels. Evidemment, il faut bien avoir conscience du fait que personne n'apportera dans la cellule de Mikhaïl Khodorkovski un paquet de documents rédigés selon le droit britannique et destinés à protéger l'Etat et Rosneft contre de futures plaintes déposées dans les tribunaux internationaux. Le prix de ces documents signés en prison est peut-être plus bas que le prix du papier sur lequel ils ont été tapés. Vladimir Goussinski, ancien propriétaire de Media-Most, avait déjà signé de tels documents et la Cour européenne avait statué en sa faveur.

Il est évident qu'en cas de grâce, il n'y aura point d'actions en justice contre la Russie portant sur plusieurs milliards de dollars de la part du groupe Menatep, ancien propriétaire de Ioukos, même si ses actionnaires veulent les déposer. Les décisions de la Cour européenne, si elles sont prises en fin de compte, ne seront utiles qu'aux étudiants en droit. L'affaire Ioukos appartiendra à l'histoire, car les affaires concernant certains employés "ordinaires" de la compagnie disgraciée seront classées et d'autres détenus seront libérés d'une manière ou d'une autre de leurs peines.

A mon avis, c'est en cela que consiste actuellement le principal choix de Mikhaïl Khodorkovski: entre la justice à l'égard de la propriété, à son égard et la miséricorde envers ses anciens collègues. Ceux qui ont travaillé dans la compagnie Ioukos et qui sont tombés sous le rouleau implacable de la machine d'Etat n'ont pas combattu pour la Foi et la Patrie, causes pour lesquelles on peut risquer sa liberté, ses parents et sa vie. J'espère que Mikhaïl Khodorkovski n'oublie pas que si le droit est au-dessus de la loi, et la justice au-dessus du droit, la miséricorde est au-dessus de la justice.

Auteur: Dmitri Gololobov, ancien juriste principal de Ioukos, président de la société Gololobov & Co (Grande-Bretagne).

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала