Algérie et Qatar veulent "libérer" le prix du gaz (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 3 juillet - RIA Novosti. Le Qatar et l'Algérie, qui sont deux grands exportateurs de combustible bleu, insistent sur la révision du rapport entre les prix du pétrole et du gaz, lit-on jeudi dans le quotidien Vremia novosteï.

Le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil qui est également président de l'OPEP a exprimé la certitude que les prix du gaz rattraperaient bientôt ceux du pétrole. Il a également annoncé que l'Algérie abandonnerait la pratique des contrats à long terme qui, d'après lui, retiennent injustement la hausse des prix du gaz et empêchent de s'entendre avec les clients sur leur révision. Cette décision peut être l'un des premiers pas réels menant vers la création d'un cartel gazier.

Pour l'instant, la Russie, en la personne de Gazprom, exportateur exclusif de gaz, se prononce pour des ententes stables à long terme. "Notre idée est de maintenir la stabilité, a expliqué mercredi au quotidien Vremia novosteï le porte-parole de Gazprom Sergueï Kouprianov. Nous ne voulons pas agir brusquement en poursuivant l'objectif de retirer un avantage conjoncturel". D'après lui, les contrats à long terme permettent d'assurer un équilibre des intérêts des fournisseurs et des consommateurs.

Aussi étrange que cela puisse paraître, les propositions de séparer les prix du gaz et du pétrole ont commencé à être émises depuis Bruxelles. Certains experts et hommes politiques ont argumenté cette idée par le désir d'endiguer la hausse des prix du combustible bleu, que beaucoup considèrent comme purement spéculative. L'intervention du Qatar et de l'Algérie témoigne du fait qu'ils attendent un effet contraire de l'idée de "détacher" le gaz du pétrole.

Le gaz coûte actuellement environ 40% moins cher que l'or noir. "Il y a là une absurdité historique: le pétrole, moins avantageux sur le plan de la capacité calorifique et de la sécurité écologique, est plus cher que le gaz, reconnaît Leonid Grigoriev, président de l'Institut d'économie et de finances. En outre, le pétrole est utilisé, pour l'essentiel, dans la production de carburant pour automobiles, et non pas pour le chauffage ou dans la production d'énergie électrique." Cet avis est partiellement partagé par Vladimir Milov, président de l'Institut de la politique énergétique: "Il est difficile de remplacer le pétrole dans le secteur du combustible destiné au transport, à la différence du gaz qui peut être facilement remplacé par le charbon dans le domaine de la production d'électricité". D'après lui, les prix très élevés du gaz ont déjà entraîné un accroissement de la demande de charbon en Europe. M. Milov estime que cette tendance se maintiendra: "C'est pourquoi les fournisseurs de gaz devraient bien réfléchir, car, en quête de superprofits, ils pourraient céder une partie du marché aux producteurs d'autres types de combustibles".

Leonid Grigoriev estime que, pour l'instant, les déclarations de l'Algérie et du Qatar ne représentent pas une menace directe de création d'un cartel gazier. Mais le début de cette discussion atteste que certains producteurs de gaz naturel liquéfié sont enclins à modifier le système de formation des prix.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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