"Il faudra attendre quelques jours, si tout va bien. Il y aura sûrement des collisions dans deux semaines", a indiqué M.Solodkov, chercheur à l'Institut russe de physique des hautes énergies, qui participe au projet LHC de l'Organisation européenne de recherche nucléaire (CERN) depuis 1993.
Le LHC reçoit les particules d'une chaîne d'accélérateurs du CERN. Les protons sont accélérés par paquets dans l'accélérateur linéaire (LINAC2) jusqu'à 50 mégaélectronvolts (MeV), puis dans le Booster jusqu'à 1 gigaélectronvolt (GeV, ou milliards d'électronvolts), ensuite dans le Synchrotron à Protons (PS) jusqu'à 26 GeV, et enfin dans le Super Synchrotron à Protons (SPS) jusqu'à 450 GeV avant d'être injectés dans le LHC en deux faisceaux de sens contraire accélérés à une énergie de 7 téraélectronvolts (TeV, ou milliers de milliards d'électronvolts) par proton, ce qui donne une énergie maximale dans le centre de masse de 14 TeV.
Les résultats des collisions de particules seront détectés par des systèmes spéciaux dont deux - CMS et Atlas - sont destinés à rechercher le boson de Higgs, une particule instable, jamais observée jusqu'à aujourd'hui, qui donnerait leur masse aux choses.
Il existe de nombreuses théories quant aux résultats de ces collisions. Les détracteurs du projet LHC affirment que la mise en service du collisionneur provoquera l'apparition de minuscules trous noirs, qui, en grandissant, absorberont la Terre.
Le Grand collisionneur de hadrons est placé dans un tunnel circulaire de 27 km construit à 100 m sous terre, à la frontière franco-suisse, pour le précédent grand accélérateur du CERN, le Grand collisionneur électron-positron. Des physiciens, techniciens et ingénieurs de plus de 80 pays, dont la Russie, participent à sa création.