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Génomes/ GLONASS-GPS/ carburant/ navires polaires

 

Bientôt un laboratoire ultra-performant d'étude des génomes à Moscou

 

Un laboratoire ultra-performant dédié aux génomes est en train de voir le jour dans un Centre médical pédiatrique de Moscou, rapportent RIA Novosti et le site annews.ru.

 

Le meilleur laboratoire au monde d'étude des génomes est en train d'être créé à Moscou au Centre scientifique et pratique d'aide médicale aux enfants souffrant de malformations cranio-faciales et d'affections congénitales du système nerveux, a annoncé Alexandre Belokhvostikov, chef du service de génétique du centre.

 

"Nous réalisons actuellement des recherches qui, il y a deux ans encore, relevaient du fantastique. Le laboratoire d'étude des génomes que nous sommes en train de créer sera le meilleur du monde", a-t-il affirmé. Dans ce centre, la recherche génétique a été introduite dans la pratique clinique de l'examen et du traitement des jeunes patients atteints d'affections neuro-oncologiques, de malformations cranio-faciales, et des enfants souffrant d'épilepsie.

 

Un programme complexe baptisé "Génome rapide" y a été élaboré afin de créer des laboratoires robotisés de technologies d'étude des génomes permettant une utilisation collective, d'organiser l'étude des affections héréditaires, de détecter des maladies congénitales chez les enfants et de lutter contre les affections malignes.

 

Dès la huitième semaine de grossesse, a indiqué Alexandre Belokhvostikov, il sera possible d'étudier totalement les affections congénitales du futur bébé.

 

Lors d'une réunion de travail avec le maire de Moscou, Iouri Loujkov, consacrée aux nouveaux équipements que le centre devrait acquérir, a été posée la question de la création également dans le Centre d'une section de soins palliatifs pour les enfants souffrant de malformations cranio-faciales et d'affections congénitales du système nerveux.

 

"Ce Centre, a rappelé Iouri Loujkov, a été inauguré en 2004 et fait l'objet d'une très forte demande. Outre la chirurgie traditionnelle, on y traite l'épilepsie, la surdité et la cécité précoces. Il nous faut encore le développer." Cet établissement, a souligné le maire, accueille non seulement de petits Moscovites, mais aussi des enfants venant de toute la Russie. "La proportion est à peu près de 50/50, et il y a même un peu plus d'enfants des autres villes, a-t-il dit." "Les équipements sont en nombre suffisant, mais la formation des personnels doit être améliorée, a noté le maire." Il a souligné qu'une équipe devait effectuer prochainement un stage dans une clinique américaine, qui a accumulé une riche expérience dans le domaine de l'épilepsie.

 

Iouri Loujkov a également avancé l'idée que ce centre puisse traiter non seulement les enfants, mais aussi les adultes. Un terrain contigu au centre pourrait bientôt abriter la quatrième aile du bâtiment.

 

Sitronics prépare une puce compatible GLONASS/GPS

 

Sitronics prépare une nouvelle puce très compétitive pour la navigation spatiale russe, reposant sur le système russe Glonass. Elle sera compatible avec le système GPS. Une autre puce, à terme, sera compatible également avec le futur système chinois de navigation.

 

La société russe Sitronics est en train de finaliser la mise au point d'une nouvelle puce d'une finesse de gravure de 90 nm destinée aux systèmes de navigation GPS et Glonass, a annoncé à la fin septembre Vladimir Evtouchenko, président du conseil des directeurs et principal actionnaire de AFK Sistema (qui contrôle Sitronics). L'élaboration de cette puce sera achevée d'ici la fin de l'année.

 

Vladimir Evtouchenko a fait cette déclaration lors d'une rencontre de travail avec le premier ministre russe Vladimir Poutine. On sait que le système de navigation russe a pris du retard, ces derniers mois, notamment en raison de la qualité médiocre des appareils de navigation Glonass/GPS initialement proposés et de leur résolution insuffisante. Le patron russe a tenu à rassurer le premier ministre.

 

La puce créée par Sitronics est la plus petite à ce jour, a affirmé Vladimir Evtouchenko. "Notre puce sera compétitive face aux puces analogues équipant les systèmes GPS. La nouvelle puce pourra automatiquement passer d'un système à l'autre en fonction de la meilleure couverture, a-t-il dit." A terme, a-t-il ajouté, les programmeurs russes pourront également concevoir une puce capable de capter les signaux de trois systèmes - Glonass, GPS, ainsi que le système chinois, a-t-il révélé. "Une demande en ce sens nous est parvenue de la partie chinoise", a-t-il précisé. "La Chine prévoit de lancer en 2015 sa propre flotte de satellites, et comme alternative nous pouvons examiner la création d'une puce compatible avec ces derniers pour satisfaire les consommateurs", a-t-il ajouté.

 

Il avait été déjà annoncé, voilà quelques semaines, que Sitronics allait développer une joint-venture avec le chinois ZTE, et que cette société mixte élaborerait et fabriquerait des équipements de télécommunications, des systèmes de communication, ainsi que des terminaux. La création d'un centre de recherche et développement (R&D) commun est également envisagée.

 

Vladimir Evtouchenko a de plus annoncé qu'un opérateur fédéral chargé de la distribution des services d'information obtenus grâce au système Glonass allait être mis sur pied d'ici deux ou trois mois. Cet opérateur desservira tant les utilisateurs des moyens de transport que les ministères et administrations. Il a souligné "la nécessité de conférer un statut à l'opérateur fédéral par une ordonnance gouvernementale". Il a insisté également sur l'urgence de l'adoption d'une loi sur la navigation qui "permettrait d'octroyer certains avantages au système Glonass sur le territoire du pays".

 

Vladimir Poutine a insisté pour que le travail de Sitronics avance à l'unisson avec le lancement des satellites du système Glonass. "L'essentiel, c'est que tous les segments de ce travail progressent parallèlement et ne prennent pas de retard, a-t-il souligné. Il ne faudrait pas que le système de satellites soit opérationnel et que votre travail ne soit pas achevé."

 

Quels carburants pour les véhicules russes, et quand?

 

L'immense majorité des raffineries pétrolières russes (*) ne sera pas en mesure de passer dans les délais impartis aux normes de carburant euro-3 et euro-4. La question se pose de savoir si la Russie ne ferait pas mieux de renoncer carrément à la norme euro-4 et de passer directement à l'euro-5.

 

Près de 90% des raffineries pétrolières russes ne sont actuellement pas capables de passer à la production d'une essence conforme aux normes écologiques euro-3 et euro-4, a annoncé le président de l'Union des industriels du gaz et du pétrole de Russie, Guennadi Chmal. "Je suis convaincu, a-t-il indiqué, que 90% de nos raffineries ne sont pas prêtes aujourd'hui à passer à la production de carburant à la norme euro-3 et, a fortiori, euro-4." Selon les prévisions les plus optimistes, les raffineries russes pourraient passer à l'euro-4 en 2013, a-t-il ajouté.

 

Parmi les principales raisons de ce manque de préparation des raffineries à la production de carburants conformes aux normes écologiques européennes, Guennadi Chmal a cité les milliards que coûte la modernisation de ces raffineries, le manque d'équipements nationaux et de bureaux d'études. Le gouvernement a repoussé au 31 décembre 2008 l'entrée en vigueur de la réglementation technique régissant les délais d'introduction des normes européennes de carburant. Il a également fixé au 1er décembre la date butoir pour les modifications que pourront y apporter les administrations. Dans la rédaction précédemment adoptée, la règlementation technique autorisait la production de carburant euro-2 jusqu'au 31 décembre 2008, de carburant euro-3 jusqu'au 31 décembre 2009 et d'euro-4 jusqu'au 31 décembre 2012. Aucune date n'avait été fixée pour l'euro-5.

 

Mais, selon le tableau dressé par Guennadi Chmal, seules deux raffineries de Lukoil, situées à Volgograd et Perm, une entreprise de Gazprom, située à Astrakhan, et l'Usine d'Omsk produisent à ce jour en Russie des carburants correspondant aux normes euro-3 et euro-4. "Pour faire passer ses deux usines (aux nouvelles normes de carburant), a-t-il noté, Lukoil a investi 600 millions de dollars. Ces investissements ont été réalisés il y a quatre ou cinq ans, mais aujourd'hui, les prix sont différents, a noté Guennadi Chmal.

 

Dans ces conditions, a poursuivi l'industriel, des voix s'élèvent aujourd'hui pour que l'on "saute" la norme euro-4 et que l'on passe directement à l'euro-5. Cette proposition a reçu le soutien d'Andreï Lotsmanov, directeur exécutif de l'Union des constructeurs automobiles de Russie. "Compte tenu des possibilités des compagnies pétrolières, nous pourrions effectivement sauter l'euro-4, donc ne pas le fabriquer du tout, et passer, à compter de 2013, à l'euro-5", a-t-il dit. Nous éviterions ainsi de perdre de l'argent au niveau de l'organisation de la production, de l'exploitation et de la remise à niveau des équipements, a-t-il ajouté en substance.

 

Ces discussions avaient lieu à Volgograd, dans le cadre d'un débat plus global sur l'adoption d'une règlementation technique concernant les exigences auxquelles doivent satisfaire les carburants non seulement des véhicules automobiles, mais aussi des avions et des lanceurs spatiaux.

 

(*) La Russie compte 27 grosses raffineries, 180 mini-raffineries et 6 usines spécialisées. Elles ont transformé l'an dernier 229 millions de tonnes de pétrole, soit 45% de la production nationale. Le Rostekhnadzor (Service fédéral chargé de la surveillance écologique, technologique et nucléaire) a déclaré début octobre qu'il était préoccupé par l'état des raffineries russes et le vieillissement régulier de leurs fonds fixes.

 

Navires polaires: un retrait et une arrivée

 

L'installation énergétique du légendaire brise-glace atomique Arktika a été arrêtée. Ce dernier a marqué l'histoire de la navigation et de l'énergie nucléaire. La Russie a annoncé par ailleurs la mise en chantier prochaine d'un nouveau gros navire destiné à la recherche arctique et antarctique, qui viendra appuyer l'actuel Akademik Fedorov.

 

Le second réacteur nucléaire du brise-glace atomique Arktika (*), parvenu au terme de son exploitation, a été arrêté le 3 octobre, a annoncé le porte-parole de la société FGUP Atomflot, propriétaire du navire. L'Arktika est entré dans l'histoire, avant tout, pour avoir été le premier navire à atteindre le Pôle Nord, le 17 août 1977.

 

Les scientifiques ont tiré de multiples enseignements du fonctionnement de son réacteur nucléaire. Il a été prouvé, pour la première fois au monde, qu'une installation de ce type pouvait avoir une durée de vie de 150.000 heures (lors de son lancement, ses concepteurs misaient sur une durée de vie de "seulement" 100.000 heures). Ce réacteur a été à la base de la mise en oeuvre de tout un programme de prolongation de la durée d'exploitation d'autres réacteurs de brise-glace atomiques. L'Arktika a pour sa part vu sa durée de vie prolongée de 8 ans, sans préjudice ni pour l'environnement, ni pour la santé de son équipage.

 

Les centrales nucléaires flottantes - la Russie a lancé voilà quelques mois le chantier de la première d'entre elles - reposeront sur des réacteurs du même type que ceux des brise-glace atomiques.

 

L'arrêt du second réacteur de l'Arktika ne signifie pas pour autant que le navire sera mis à la casse. Différentes propositions concernant son utilisation future ont déjà vu le jour, mais elles nécessiteront "une discussion et une réflexion approfondies", indiquait Atomflot.

 

On venait à peine d'apprendre l'arrêt du réacteur nucléaire de l'Arktika que la nouvelle arrivait de la construction prochaine d'un gros navire russe destiné à la recherche polaire. Le porte-parole de l'Institut de recherche arctique et antarctique du Rosguidromet (Service russe de météorologie), Vladimir Sokolov, a annoncé que 5,9 milliards de roubles seraient affectés à ce chantier par le gouvernement, rapporte le site inauka.ru. Un appel d'offres a été lancé.

 

Ce nouveau navire sera d'une puissance comparable à celle de l'actuel navire amiral de la flotte polaire russe, l'Akademik Fedorov, avec 15.000 chevaux. Mais sa longueur sera un peu moins importante - 100 m. Ce nouveau bâtiment sera bien sûr supérieur à son prédécesseur du point de vue des qualités d'exploitation, grâce à toute une série d'innovations technologiques. La construction de ce navire, qui sera alimenté par des générateurs diesel, ne sera pas achevée avant 2010.

 

L'Akademik Fedorov, pour sa part, construit sur des chantiers navals finlandais voilà 21 ans, pourra demeurer en service pendant encore au moins une dizaine d'années, après sa rénovation totale et le remplacement de ses générateurs diesel et autres équipements.

 

(*) Mis en service en 1975, l'Arktika s'est appelé de 1982 à 1986 Leonid Brezhnev. Il était équipé de deux réacteurs nucléaires.

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