Revue de la presse russe du 22 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Russie - Etats-Unis: vers une embellie?

La première visite en Russie du nouveau président américain Barack Obama pourrait avoir lieu dès avril, a indiqué une source proche du département d'Etat des Etats-Unis, lit-on jeudi dans le quotidien Kommersant.

Quant à la nouvelle secrétaire d'Etat Hillary Clinton, elle pourrait se rendre à Moscou encore plus tôt, au mois de mars. Il est très probable que la chef de la diplomatie américaine apporte de bonnes nouvelles à ses interlocuteurs russes: la nouvelle administration envisage de réduire les dépenses sur le programme de déploiement du bouclier antimissile.

La source a ajouté que le nouveau locataire de la Maison Blanche se rendrait le 2 avril à Londres pour prendre part au sommet du G20 où il se rencontrera pour la première fois le président russe Dmitri Medvedev. Les 3-4 avril, Barack Obama participera au sommet de l'OTAN à Strasbourg et Kehl et pourrait, selon la source, décoller dans la foulée pour Moscou de la même manière que son prédécesseur Georges W. Bush s'était rendu l'année dernière à Sotchi après le sommet de l'Alliance à Bucarest.

Une source au sein de l'administration du président russe a déclaré que la possible visite de Barack Obama n'avait pas encore été décidée par les canaux officiels. Si cette information s'avère exacte, elle signifierait que la nouvelle administration américaine considère la Russie comme son partenaire prioritaire, a-t-il ajouté.

Un des principaux sujets de discussion des présidents pourrait être l'élaboration d'un nouvel accord destiné à prendre la relève du traité START, qui expirera le 5 décembre 2009. Dans tous les cas, Hillary Clinton a récemment déclaré au Sénat que ce serait un des objectifs prioritaires de la nouvelle administration, et les parties ont déjà lancé en décembre 2008 des consultations précédant la mise au point du document. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a alors déclaré que les négociations sur START seraient liées à la question du déploiement du bouclier antimissile en Europe: "Les plans américains en matière d'ABM ne font que nous renforcer dans notre conviction que ces questions doivent être examinées simultanément".

Pourtant, il est fort probable que les positions de la nouvelle administration en matière d'ABM réjouissent Moscou. Les nouveaux hauts responsables du Pentagone sont beaucoup plus sceptiques envers le bouclier antimissile que leurs prédécesseurs. Le futur premier secrétaire adjoint à la Défense William Lynn a notamment déclaré que le budget actuel du Pentagone (180 milliards de dollars par an) était excessif. Selon lui, la réduction des dépenses à venir pourrait précisément concerner le bouclier antimissile.

Vedomosti

Crise gazière: un camouflet pour Gazprom

Le conflit gazier russo-ukrainien de trois semaines qui a privé de gaz la moitié de l'Europe a constitué la plus grave crise énergétique depuis l'embargo pétrolier des pays arabes contre l'Occident dans les années 1970, lit-on jeudi dans le quotidien Vedomosti.

La guerre gazière s'est soldée pour Gazprom par des pertes directes se chiffrant à 2 milliards de dollars, un manque à gagner dépassant 700 millions de dollars rien que pour les taxes d'exportation, et un coup considérable à la réputation du fournisseur, auparavant considéré comme fiable.

Les détails du nouvel accord gazier signé à Moscou le week-end dernier ne sont pas tout à fait clairs. On ne sait au juste qu'une seule chose: au lieu d'un gaz strictement établi à plus de 400 dollars les 1.000 m3 pour l'ensemble de l'année 2009, prôné par Gazprom, l'Ukraine a obtenu une indexation flexible du tarif gazier aux cotes européennes, qui chuteront dans l'avenir dans le sillage des prix mondiaux du pétrole. Le reste est très flou: le calcul trimestriel du volume des livraisons de gaz n'a pas encore été rendu public. En outre, compte tenu du fait que Kiev a stocké près de 17 milliards de m3 de gaz dans ses entrepôts, a augmenté de 50% sa production mensuelle de gaz, et que les prix du fioul ne cessent de baisser, le pays pourrait tout simplement se passer d'acheter le coûteux gaz russe au premier trimestre voire au premier semestre 2009. Le prix du gaz pour l'Ukraine pourrait chuter d'ici fin 2009 en dessous de 150 dollars les 1.000 m3.

L'accord prévoit également l'adoption dès 2010 des tarifs "européens" de transit par Gazprom. Leur montant exact est une véritable énigme: le premier ministre russe Vladimir Poutine annonce le chiffre de 3,4 dollars les 1.000 m3 pour 100 km, les politiques ukrainiens le situant à 8-10 dollars. L'écart des tarifs de transit en Europe est assez considérable et la Russie ne dispose d'aucun mécanisme juridique afin d'obtenir un tarif juste: le pays n'a pas ratifié la Charte de l'énergie.

Au lieu d'un prix moyen fixe, sur lequel insistait Gazprom, Kiev a obtenu une correction du tarif gazier conformément aux prix du pétrole, en chute libre dernièrement. Les Ukrainiens ont donc toutes les chances d'obtenir un gaz à 200 dollars les 1.000 m3 et se sont dotés des moyens d'augmenter comme bon leur semble les tarifs du transit pour Gazprom.

Gazprom devait-il réellement suspendre les livraisons à l'Ukraine et à l'Europe pour un résultat aussi médiocre?

Gazeta

L'alternative biélorusse à Nord Stream

Beltransgaz a proposé hier une fois de plus à Gazprom de construire une deuxième branche du gazoduc Iamal-Europe de Nesvij à la frontière germano-polonaise, lit-on jeudi dans le quotidien Gazeta.

Le coût du projet est estimé à 2,6 milliards de dollars. Selon les experts, il sera incapable de résoudre tous les problèmes des livraisons de gaz en Europe.

La capacité de la deuxième branche sera égale à celle de la première: 33 milliards de m3 par an. La partie biélorusse affirme que la construction pourrait être réalisée dans des délais minimums (12-18 mois) grâce à l'infrastructure développée de la première bretelle du pipe-line et des moyens techniques prévus lors de sa création. Cela offrira un transit supplémentaire de 23,5 milliards de m3 par pour la Pologne et l'Allemagne.

Selon Beltransgaz, Nord Stream et South Stream ne pourront pas satisfaire complètement la demande croissante de gaz des consommateurs européens.

L'expert du département d'évaluations de 2K Audit - Delovye konsoultatsii Piotr Kliouev rappelle que la Biélorussie a présenté initialement Iamal-Europe 2 comme une alternative à Nord Stream, qui devrait lier la Russie à l'Allemagne via le fond de la mer Baltique. Ce dernier projet est beaucoup plus cher et complexe, mais il permet de résoudre le problème essentiel: celui des livraisons directes de gaz russes en Europe.

"Iamal-Europe 2 ne résout aucun problème", affirme l'expert. "En réduisant sa dépendance envers un pays de transit, Gazprom sera dans une situation plus vulnérable par rapport à un autre pays". Qui plus est, la Russie et la Biélorussie ont déjà eu dans le passé une expérience de conflits gaziers et de ruptures de livraisons.

Selon les données de Gazprom, le monopole a augmenté dès 2009 le transit via le territoire biélorusse de 35,1 millions de m3 par jour (de 25,5 millions de m3 par le gazoduc Iamal-Europe et de 9,6 millions de m3 par le système de transport de gaz de Beltransgaz). Le transit journalier se chiffre actuellement à 177 millions de m3 (près de 42,7 milliards de m3 par an). A titre de comparaison: le volume du transport de gaz vers l'Europe via l'Ukraine atteint environ 140 milliards de m3 par an (le niveau prévu cette année est estimé à 120 milliards de m3).

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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