ABM en Europe: Moscou prêt à un compromis (Nezavissimaïa gazeta/Gazeta.ru)

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MOSCOU, 29 janvier - RIA Novosti. Les généraux russes annoncent, sous couvert d'anonymat, la suspension du déploiement des missiles Iskander dans la région de Kaliningrad, en réponse au renoncement à l'implantation d'éléments de l'ABM américain en Europe, indiquent jeudi les quotidiens Nezavissimaïa gazeta et Gazeta.ru.

Moscou suggère ainsi au nouveau président américain qu'il est disposé à mener le dialogue sur la sécurité mutuelle.

Il serait inexact et prématuré de parler de mesures pratiques visant à mettre en oeuvre ces projets ou bien d'évoquer leur suspension, selon une source anonyme au sein du ministère russe de la Défense. En effet, la base américaine n'existe pas encore en Pologne, aucun plan de déploiement des missiles Iskander n'a été approuvé, et les missiles eux-mêmes n'existent d'ailleurs pas. On promet de les mettre en dotation depuis plusieurs années déjà, mais aucune information concernant le lancement de leur fabrication n'a encore été diffusée. Ces missiles devront être fabriqués par la même entreprise qui n'arrive aujourd'hui à produire que 5 ou 6 missiles intercontinentaux Topol. Celle-ci peinera à augmenter ses capacités de production, car l'année prochaine, elle pourra être chargée également de la fabrication du missile Boulava.

Le président russe, Dmitri Medvedev, a effrayé l'Europe avec les Iskanders en se disant prêt, dans son message à l'Assemblée fédérale du 5 novembre dernier, à déployer dans la région de Kaliningrad des missiles tactiques Iskander-M, en réponse au déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque. Les médias et les hommes politiques occidentaux ont perçu ses propos comme la menace de pointer les missiles russes vers les pays de l'OTAN. Par la suite, Moscou a maintes fois expliqué, par la bouche de fonctionnaires de haut rang et de généraux, que le déploiement de ces missiles ne constituerait qu'une éventuelle réponse aux démarches de l'Occident, et que cette mesure n'interviendrait que dans un avenir lointain, mais en vain. La situation était expliquée [par l'Occident] de façon à présenter le déploiement du bouclier antimissile américain en Europe comme une réponse à la menace de la part de la Russie.

Aussi les déclarations concernant la suspension du déploiement des Iskanders ont-elles suscité de vives réactions. L'Occident considère un tel tournant comme sa grande victoire. Mais ce fait permet surtout au président Barack Obama de renoncer à la composante européenne du système antimissile national en sauvant la face, étant donné que "les Russes ont déposé les armes".

"La crise économique commence tout simplement à influer sur la rhétorique politique de Moscou, indique Nikolaï Zlobine, directeur des programmes russes et asiatiques de l'Institut de la sécurité mondiale de Washington. Pourquoi un pays qui quitte précipitamment le Top-10 des plus grandes économies du monde devrait-il se brouiller avec ce Top-10?".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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