M.Sidorski a déclaré vendredi devant les députés de la Diète polonaise que le dégel du dialogue russo-polonais avait été rendu possible grâce à la révocation par Varsovie de son opposition à la tenue des pourparlers sur l'adhésion de la Russie à l'Organisation de coopération et le développement économiques (OCDE), ainsi que par la levée par Moscou de son embargo sur les importations de viande polonaise et l'annulation partielle de son interdiction frappant les importations de produits d'origine végétale en provenance de Pologne.
"Nous sommes passés à un dialogue pragmatique, à la recherche de compromis, dès que nous avons remarqué les démarches positives entreprises par la Russie. Dès lors, nous avons compris qu'il était possible de dialoguer avec ce pays sans faire de concessions sur les questions importantes pour nous", a déclaré le ministre cité par les médias.
R.Sidorski a également souligné que la Pologne préconisait la mise en place d'une coopération transparente entre l'Union européenne et la Russie, qui est, pour reprendre ses propos, un "partenaire stratégique" de l'UE.
"Aujourd'hui, les possibilités de bâtir des relations réciproques avec la Russie sur la base de valeurs communes demeurent restreintes. C'est pourquoi nous proposons l'établissement d'une coopération fondée sur le principe de la transparence ainsi que des règles du jeu régissant l'instauration des rapports entre la Russie et l'Union européenne, sans ébranler l'architecture européenne et euro-atlantique existante", a noté le ministre polonais.
M.Sidorski a également souligné que la Pologne était favorable à la signature le plus rapidement possible d'un nouvel accord de partenariat stratégique entre la Russie et l'UE. "J'estime que l'Europe à besoin de la Russie, et c'est vrai. Et nous pensons que la Russie a encore plus besoin de l'Europe", a précisé le ministre.
La reprise des négociations, après une pause de 5 mois, a eu lieu le 2 décembre 2008 à Bruxelles: le nouvel accord devra remplacer l'Accord de partenariat et de coopération, qui a expiré fin décembre 2007 et a été automatiquement reconduit.
Le feu vert pour les négociations auxquelles s'était d'abord opposée la Pologne puis la Lituanie, a été donné le 4 juillet à Bruxelles et la tenue du deuxième round a été prévue pour le 16 septembre dans la capitale belge. En raison du conflit en Géorgie, elle a été reportée.
La décision de reprendre les négociations a été prise au sommet de l'UE le 14 novembre à Nice. Moscou espère que le nouvel accord de base sera conclu d'ici deux à trois ans.
