Revue de la presse russe du 27 février

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant/RBC Daily

Russie-Etats-Unis: Washington modère sa critique

Le département d'Etat américain a publié le nouveau rapport annuel sur les droits de l'homme dans le monde, lit-on vendredi dans les quotidiens Kommersant et RBC Daily.

Ayant soigneusement énuméré presque tous les événements qui se sont déroulés l'année dernière en Russie, les auteurs du document se sont toutefois abstenus d'imputer à Moscou toute la responsabilité de la guerre en Géorgie en partageant la faute entre les deux parties.

Selon un point de vue très répandu, les administrations démocrates de Washington accordent traditionnellement beaucoup plus d'attention aux droits de l'homme que celles du parti républicain. Le rapport actuel "démocrate", qui avait déjà été corrigé sous la direction de Hillary Clinton, représente pourtant une exception à cette règle, car c'est plutôt une énumération technique des événements de l'année dernière qu'un sermon moraliste. Les rapports précédents du département d'Etat ont souvent été plus émotionnels, alors que le nombre limité de qualificatifs a été tout simplement emprunté à des documents plus anciens. Ainsi, l'expression "la Douma obséquieuse" a été utilisée pour la première fois dans le rapport de 2004 pour devenir après une véritable tradition. Le ton du document actuel témoigne cependant du fait que l'administration d'Obama a décidé d'attendre et n'a aucune envie d'offenser dès le début tous ses futurs partenaires aux négociations.

Moscou a manifestement apprécié ce fait. "Nous avons des problèmes dans ce domaine, mais nous en parlons ouvertement nous-mêmes en publiant le rapport annuel sur cette question", a réagi calmement le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

L'ancien ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov estime qu'il "ne faut probablement pas exiger que les Etats-Unis renoncent immédiatement à toutes leurs habitudes". De plus, il vaut mieux "laisser le rapport sur la conscience des auteurs et s'occuper des problèmes réels des relations russo-américaines", souligne-t-il.

Selon le vice-président de l'association Russie - Etats-Unis, Sergueï Oznobichtchev, "sans un tel rapport, le département d'Etat cessera d'être lui-même". Pourtant, "Washington n'a manifestement aucune envie d'aggraver la situation", affirme-t-il. "La Russie et les Etats-Unis ont actuellement des problèmes communs, notamment les questions afghane et iranienne, ainsi que la non-prolifération nucléaire. Et cela importe beaucoup plus que les divergences", ajoute M. Oznobichtchev.

Gazeta.ru

Quand Poutine donne des leçons de politique sociale aux Européens

"Notre objectif stratégique est d'élever les standards sociaux russes au niveau des meilleurs exemples européens et mondiaux", a déclaré à la Conférence des ministres des Affaires sociales du Conseil de l'Europe Vladimir Poutine, cité vendredi par le quotidien Gazeta.ru.

Si le premier ministre russe n'avait pas prononcé ces paroles devant une audience étrangère, on aurait pu croire au lancement en Russie d'une campagne préélectorale anticipée. Même sans élections, les côtes de popularité en chute libre des dirigeants méritent ne serait-ce qu'un coup de pouce verbal, afin de stimuler un amour populaire en berne.

Le dernier sondage du Centre Levada indique qu'un Russe sur cinq est aujourd'hui mécontent de l'activité de Poutine en tant que chef du gouvernement, alors que le nombre de partisans du premier ministre a reculé de 5% (de 83% à 78%) en un mois.

Le problème est que les promesses d'une vie "à l'européenne" dans une perspective stratégique ont peu de chances de rassurer les Russes, qui ressentent de jour en jour leurs conditions de vie se détériorer. De plus, il est facile de proclamer l'approche de la victoire sur la pauvreté en élevant les pensions au niveau du minimum vital quand on fait des discours devant des fonctionnaires européens. Si ces derniers savaient que le "minimum" des retraités russes se chiffre à 100 euros seulement (il n'atteint que 4.578 roubles à Moscou qui est la ville la plus chère du pays et une des capitales les plus chères du monde), ils écouteraient Vladimir Poutine avec étonnement voire jalousie. Quel jeu d'enfants de protéger une population si peu exigeante!

Pourtant, même ce peuple sans prétentions fait de temps en temps entendre sa voix, comme par exemple début 2005, quand le gouvernement avait tenté de supprimer les avantages sociaux des retraités et des invalides en les remplaçant par des allocations monétaires. Ainsi, l'Etat n'était à l'époque parvenu à calmer la population qu'à grand renfort de concessions et d'injections budgétaires. Il s'agissait cependant d'une période faste caractérisée par d'importants revenus pétroliers et gaziers: en temps de crise économique et d'inflation, le maintien des dépenses sociales au niveau prévu ne permet pas d'échapper à une détérioration des conditions de vie. Il est donc bien probable que les autorités ne parviennent non seulement pas à éliminer la pauvreté parmi les retraités d'ici fin de l'année, mais constatent en outre une augmentation du nombre de pauvres parmi les citoyens actifs.

Kommersant

ABM en Europe de l'Est: Washington donne des signes de renoncement

Au terme d'une visite aux Etats-Unis, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a déclaré hier que Washington n'avait pris aucune décision concernant le déploiement de l'ABM en Europe de l'Est, mais livrerait quoi qu'il en soit des missiles Patriot à Varsovie, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Cette déclaration est la première preuve directe de la disposition des Etats-Unis à geler le projet d'ABM. Quant aux livraisons des missiles Patriot à la Pologne, elles n'inquiètent aucunement la Russie.

La volonté de Washington de revoir ses plans en matière de bouclier antimissile s'explique probablement par la crise économique internationale, la nécessité d'augmenter les dépenses pour renflouer l'économie américaine ainsi que l'espoir d'établir un dialogue avec la Russie.

Une source de Kommersant au sein du département d'Etat américain a confirmé hier que Washington ne prendrait aucune décision en matière d'ABM avant que cette question ne soit discutée au cours de la rencontre de Barack Obama et Dmitri Medvedev. Les deux présidents auront la possibilité de faire connaissance dès avril, lors du sommet du G20 à Londres.

Pourtant, les Etats-Unis ne renonceront pas, selon la source, au soutien de leurs alliés européens et tenteront de garantir leur sécurité.

Après avoir échoué à persuader son principal allié de lui transmettre les Patriot gratuitement, Varsovie considère comme une victoire étincelante le consentement de Washington à livrer les missiles. Les hommes politiques polonais ont plusieurs fois déclaré que les systèmes Patriot étaient nécessaires pour défendre le pays face à la soi-disant "menace orientale", qui s'est considérablement accrue après la guerre entre la Russie et la Géorgie.

Le consentement de Washington à livrer à la Pologne les systèmes Patriot importe cependant très peu à Moscou. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la Russie n'est pas préoccupée par la coopération militaire et technique de la Pologne avec d'autres Etats si "elle reste dans le cadre des normes internationales". "Par contre, nous nous intéressons de près au projet de déploiement de la troisième zone de positionnement de l'ABM, car ces plans touchent notre sécurité", a-t-il déclaré hier. "Nous menons des consultations en ce matière avec nos collègues américains, polonais et tchèques".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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