Pays baltes: la situation des minorités ethniques reste compliquée (Lavrov)

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La situation des minorités ethniques dans les pays baltes reste compliquée, on assiste à un durcissement de la politique linguistique, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
MOSCOU, 1er avril - RIA Novosti. La situation des minorités ethniques dans les pays baltes reste compliquée, on assiste à un durcissement de la politique linguistique, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

"La situation autour du respect des droits de l'homme en Lettonie et Estonie reste compliquée, le problème d'absence massive de citoyenneté n'a rien perdu de sa gravité", a indiqué le ministre dans un entretien au journal Rossiïskié Vesti.

Après 17,5 années d'indépendance plus de 360.000 habitants permanents de la Lettonie (16% de la population) et plus de 110.000 habitants permanents de l'Estonie (10% de la population du pays), dont la moitié sont nés dans ce pays sont toujours privés de citoyenneté, a noté M. Lavrov.

"Il est vrai que le nombre d'apatrides se réduit, bien que lentement, mais une autre chose m'inquiète: cette réduction se poursuit plus grâce à la dépopulation au sein des russophones qu'à l'accélération des procédures de naturalisation. A ce rythme-là, le règlement définitif du problème prendra des dizaines d'années", a estimé le ministre.

Selon M. Lavrov, la minorité russophone de Lettonie et d'Estonie ne peut profiter à plein des dispositions de la Convention cadre du Conseil de l'Europe sur la protection des minorités ethniques car celle-ci a été ratifiée par ces mêmes pays avec des réserves étendant son action exclusivement aux citoyens de ces pays.

Cette anomalie a été confirmée par l'ONU, le Conseil de l'Europe et l'OSCE. L'Amnesty International a également attiré l'attention sur la violation des droits des russophones dans ces pays, a fait observer le ministre russe des Affaires étrangères.

Selon M. Lavrov, la Russie est inquiète face à la nature des réformes de l'enseignement en cours en Lettonie et Estonie, tendant en fait à "évincer à terme le russe de cette sphère".

"D'une manière générale nous constatons un durcissement de la politique linguistique des autorités. Même les personnes naturalisées continuent d'être opprimées, maintenant en tant que minorité linguistique", a indiqué le ministre.

"Les personnes qui, de l'avis des autorités estoniennes ne maîtrisent pas assez bien l'estonien font l'objet de sanctions d'une grande sévérité", a rappelé M. Lavrov.

"Sur ce plan, Moscou n'avance pas d'exigences spéciales envers la Lettonie et l'Estonie, appuyant les recommandations des organisations spécialisées internationales visant à élargir les droits des minorités ethniques et à parvenir à un règlement européen du problème des apatrides. A l'avenir également, aussi bien dans nos contacts avec Riga et Tallinn que dans le cadre des structures multipartites correspondantes, nous chercherons à obtenir la mise en oeuvre complète de ces recommandations", a résumé M. Lavrov.

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