« REFLECTIONS EN MARGE » : NE TIREZ PAS SUR LES PIANISTES Au micro journaliste indépendant Boris Toumanov

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Dans mes précédents commentaires j’ai suffisamment critiqué Nicolas Sarkozy pour pouvoir cette fois plaider pour l’indulgence à son égard sans être soupçonné de versatilité.
Dans mes précédents commentaires j’ai suffisamment critiqué Nicolas Sarkozy pour pouvoir cette fois plaider pour l’indulgence à son égard sans être soupçonné de versatilité. Il serait injuste en effet de tirer sur un pianiste tout en sachant qu’il fait ce qu’il peut
C’est précisément le cas du président de la France comme, d’ailleurs, de bon nombre de leaders internationaux aux pris au piège de ce qu’on appelle le monde monopolaire. On a beau parler d’une éventuelle percée économique d’une Chine ou d’une Russie; en attendant cette perspective somme toute aléatoire ce sont les Etats-Unis qui continuent de dominer sur la scène internationale. Surtout après la disparition de l’Union Soviétique et du «camp socialiste».
C’est là que le bat blesse.
La chute du totalitarisme nécessitait de manière impérative une réadaptation adéquate des institutions internationales à la nouvelle réalité géopolitique dans le monde. Cela à plus forte raison que les mécanismes internationaux conçus à l’issue de la Seconde guerre mondiale se référaient aux contraintes d’un monde divisé. Or personne n’a songé à donner aux structures internationales une nouvelle vocation capable de gérer les conséquences des bouleversements des années 90.
Pourtant certains hommes politiques lucides voyaient bien la nécessité d’un tel effort. Déjà en 1989 s’adressant à ses collègues européens Léo Tindemans, à l’époque ministre belge des Affaires étrangères, disait: «Une grande mutation se profile à l’Est de l’Europe et il nous faut la gérer». En d’autre termes ils appelait l’Europe à prévoir et à étudier les conséquences de l’imminent changement du paysage politique sur le continent et partant dans le monde pour être prêts à les assumer.
Hèlas! Les paroles de M. Tindemans ont laissé indifférents les ministres européens et cette indolence reste en grande partie responsable des rancunes, des jalousies et des malentendus qui ont marqué les relations internationales pendant ces dernières années.
Pour en revenir à M. Sarkozy il est comme ses collègues en Europe victime de cette antinomie qui existe objectivement entre la notion de solidarité atlantique et celle des intérêts européens proprement dits. Le fait qu’au plan de la sécurité l’Union européenne se fie dans le cadre de l’Otan essentiellement à la puissance militaire des Etats-Unis et qu’elle se présente dans le même temps comme leur concurrent dans le domaine économique et financier crée en Europe une sorte de dichotomie qui lèse son identité européenne. La politique extérieure du président français ne fait en l’occurrence que traduire cette contradiction conceptuelle, contradiction qui ne saura être surmontée que par une refonte du système international de sécurité, sinon par l’adoption de nouveaux critères de solidarité internationale.
En attendant Nicolas Sarkozy est forcé à emboiter le pas aux Américains en Afghanistan pour se permettre une fronde inoffensive contre M. Obama en s’opposant à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.
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