L’expansion de l’UE dans l’espace postsoviétique

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L’UE entend approuver sa nouvelle initiative, appelée le « Partenariat oriental », à son sommet du 7 mai à Prague. Il s’agit de former une certaine association de six ex-r soviétiques –Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Géorgie, Moldavie et Ukraine.
L’UE entend approuver sa nouvelle initiative, appelée le « Partenariat oriental », à son sommet du 7 mai à Prague. Il s’agit de former une certaine association de six ex-républiques soviétiques –Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Géorgie, Moldavie et Ukraine. Un commentaire de notre observateur Sergueï Gouk.
Comme, d’ailleurs, quelques autres ex-républiques soviétiques, la Russie, ne figure pas sur la liste des invités. Rien d’étonnant, quand on sait que les cinq auteurs de l’idée du partage de l’espace postsoviétique sont la Pologne, la Suède et les trois pays Baltes. L’étiquette politique de tous ces pays est franchement russophobe. Une fois que c’est clair, on comprend le sens véritable de l’assortiment de phrases plates sur «une intégration en profondeur des économies » et une coopération multilatérale.
Les leaders européens se donnent pour des partisans d’un règlement pacifique des litiges territoriaux. Ce qui ne les a pas empêchés d’inviter dans cette nouvelle alliance quatre sur six pays avec des conflits mis en veilleuse. L’Arménie et l’Azerbaïdjan, se disputant le Haut-Karabagh, ainsi que la Géorgie avec son président Saakachvili, imprévisible, suivant les évaluations occidentales. Ce dernier ne peut toujours pas accepter la fuite de deux ex-autonomies géorgiennes et est prêt à risquer une nouvelle agression. A condition, bien sûr, que l’OTAN prête la main forte. Le quatrième pays, la Moldavie, est de même surchargée de différends territoriaux.
Il y a encore la Biélorussie, jusqu’à récemment flétrie par l’UE et les Etats-Unis comme la dernière dictature en Europe. Néanmoins, à peine a-t-on entrevu la possibilité d’utiliser Alexandre Loukachenko dans le jeu antirusse, un miracle s’est produit. Le régime a commencé immédiatement à correspondre aux principes des libertés fondamentales, inscrites dans le projet de Déclaration des Six.
Avec l’Ukraine on a des pépins à part. Les hommes politiques à Kiev ont passé outre la rhétorique banale sur la démocratie et les droits de l’homme pour soulever la question essentielle. Ils ont considéré très insuffisante la somme de 600 millions d’euros, octroyés par l’UE à tous les six pays et encore sur plusieurs années. On est loin de la tranche d’un milliard, affectée par le FMI à des fins du salut de l’économie ukrainienne. Il est vrai que maintenant le Fonds cherche en vain à obtenir un compte-rendu pour savoir où ont disparu les dollars, mais c’est déjà une autre histoire.
Les leaders de l’UE n’ont pas pu, naturellement, persuader le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov quant à la pureté de leurs intentions concernant la formation du « Partenariat oriental ». Bruxelles a violé l’une des idées fondamentales, fixées dans le document, traitant de l’aménagement de quatre espaces communs par l’UE et la Russie. Elle proclame : les processus d’intégration de l’UE ne doivent pas contredire ceux dans l’espace postsoviétique. Et inversement. Il est de l’intérêt commun d’aspirer à faire fusionner les deux processus en un seul, a mis en relief M. Lavrov.
En réalité, en négligeant tous ses engagements, l’UE lance une expansion à l’est. Dans le sillage de l’OTAN, mais cette fois dans la sphère économique et non militaire. Et si l’on ne mâche pas les mots, on peut constater qu’un démembrement de l’espace postsoviétique est lancé. Sans doute, dans l’esprit de la politique de « redémarrage » des rapports Est-Ouest, qu’on vient de proclamer. Escomptant que le Kremlin suivra indifférent comment un étau hostile va se refermer de plus sur la Russie.
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