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Chimie/ climat/ Bermudes/ faune

Le rôle de la "protéine Nobel" dévoilé par des chercheurs russes

Des chercheurs russes ont découvert le rôle joué au sein de la cellule par la fameuse protéine fluorescente verte (*), qui a valu à ses auteurs de recevoir l'an dernier le Prix Nobel de chimie, rapporte le site strf.ru.

Une équipe de chercheurs russes a établi (**) quelle est la fonction remplie au sein de la cellule par la protéine fluorescente verte (green fluorescence protein - GFP). L'étude de la GFP avait valu l'an dernier l'attribution à ses auteurs du Prix Nobel de chimie.

La GFP a été obtenue dans les années 1960 à partir des tissus de la méduse Aequorea victoria. Lorsqu'on l'illumine à l'aide d'une lumière bleu foncé, cette protéine émet une fluorescence verte. La séquence nucléotide du gène codant la GFP a été établie au bout d'une trentaine d'années. En utilisant cette protéine fluorescente verte, les chercheurs ont élaboré une multitude de techniques permettant de suivre les différents processus et structures intracellulaires.

Bien que la GFP soit un instrument très important pour les études moléculaires biologiques, les chercheurs ignoraient pourquoi elle était nécessaire aux cellules des organismes d'où cette protéine avait été extraite. On pensait que la fluorescence verte était nécessaire, par exemple, aux méduses pour se défendre des prédateurs ou attirer des proies.

Les études menées sous la direction de Konstantin Loukianov, de l'Institut de chimie bioorganique Chemiakine et Ovtchinnikov, ont montré que la GFP était un donneur d'électrons. Autrement dit, lors de l'illumination, la molécule de la protéine transmet des électrons à un composé accepteur. Un processus analogue se déroule, par exemple, lors de la photosynthèse.

Pour l'heure, les auteurs de l'étude ne peuvent dire au cours de quels processus biologiques s'enclenche la capacité de la GFP de transmettre des électrons à d'autres molécules. Selon une des hypothèses, cette fonction serait un atavisme, hérité d'une époque où les organismes porteurs de la GFP recevaient, partiellement ou totalement, leur énergie de la lumière. Dans un proche avenir, les chercheurs entendent poursuivre leur étude de la fonction de donneur d'électrons de la GFP.

(*) La GFP est une protéine intrinsèquement fluorescente, de couleur verte. Elle peut être combinée au gène d'une protéine que l'on souhaite étudier. D'où son grand intérêt pour la recherche. La découverte de cette protéine et de ses applications a valu à ses auteurs (Osamu Shimomura, Martin Chalfie et Roger Tsien) de se voir attribuer le Prix Nobel de chimie le 8 octobre 2008.

 (**) Leur article, publié dans Nature News, est repris sur le site Lenta.ru.


La fin du réchauffement climatique ?

Des météorologues russes faisant autorité estiment que le réchauffement climatique observé depuis longtemps va prendre fin, rapporte le site inauka.ru.

Le professeur Lev Karline, recteur de l'Université d'hydrométéorologie de Saint-Pétersbourg, qui est également un Centre régional de formation de l'Organisation météorologique mondiale, estime que le réchauffement climatique touche à sa fin.

Le point de vue le plus répandu parmi les chercheurs, explique Lev Karline, est que le climat a eu, au cours des 150 dernières années, une tendance marquée à un réchauffement progressif. Et les modèles mathématiques donnent quelque raison à certains apologistes de cette thèse de décréter le caractère inévitable d'un prochain réchauffement de notre planète. D'aucuns n'excluent pas de leurs prévisions des scénarios apocalyptiques d'élévation de la température du globe de deux ou trois degrés Celsius dans les toutes prochaines années, avec l'ensemble des conséquences en découlant pour notre environnement.

Mais il existe aussi d'autres points de vue, diamétralement opposés, défendus notamment par les chercheurs de notre Université, poursuit Lev Karline. "Les modifications climatiques que nous avons observées ces cent dernières années s'expliquent, selon nous, mis à part l'influence technogène de l'homme, essentiellement par la versatilité naturelle". Autrement dit, "par les liens Soleil-Terre, par l'activité solaire et d'autres facteurs".

Il est facile de se convaincre, si l'on analyse les facteurs cosmogéophysiques, qu'il y a trois ou quatre ans, ces facteurs étaient au plus bas, et que d'ici quelques années la tendance au réchauffement climatique finira par évoluer vers un refroidissement progressif, poursuit Lev Karline. "Il y a tout lieu de penser que les prévisions augurant un réchauffement climatique ne vont pas se justifier: dans les prochaines décennies, nous retrouverons les normes climatiques que nous avons connues dans les années 70 du XXe siècle, affirme le chercheur pétersbourgeois".


Le triangle des Bermudes vu depuis Tioumen

Des chercheurs de la région pétrogazière de Tioumen avancent une hypothèse, d'où les hydrocarbures ne sont pas absents, pour expliquer les fameuses disparitions de navires dans le triangle des Bermudes, rapporte le site strf.ru, citant l'agence IA Invur.

Des chercheurs de la région de Tioumen ont leur propre explication du mystère entourant le triangle des Bermudes. C'est ce qui a été révélé lors d'une conférence au thème pourtant bien éloigné, de prime abord, du sujet, puisqu'elle s'intitulait "Géologie et richesse en pétrole et en gaz du méga-bassin de Sibérie occidentale".

Selon Anatoli Nesterov, directeur adjoint de l'Institut de la cryosphère de la Terre, dépendant de la Section sibérienne de l'Académie des sciences russe, le phénomène observé dans les Bermudes est lié à l'accumulation d'hydrates de gaz dans les eaux de l'Atlantique.

"Dans le fond de l'Atlantique, dans la région des Bahamas, de la Californie et des îles Bermudes, sont concentrées d'énormes quantités d'hydrates de gaz, explique Anatoli Nesterov. Lorsqu'il s'y produit des mouvements de terrain, il se forme des fractures tectoniques et des hydrates de gaz commencent à se décomposer. Il se dégage alors du gaz". Si un navire tombe dans ce milieu, poursuit le chercheur, en raison de la brusque baisse de la densité de l'eau, il est attiré vers le fond. Le même effet destructeur s'observe lorsqu'un avion est pris dans nuage de méthane, formé par le dégagement de ce gaz dans l'atmosphère: l'avion s'écrase.

Cette hypothèse, convient Anatoli Nesterov, n'est pour l'instant pas prouvée scientifiquement. Mais la présence d'amas d'hydrates de gaz dans les eaux de l'Atlantique a été confirmée lors du programme américain de forage à de grandes profondeurs réalisé au milieu des années 80. Les hydrates sont, rappelons-le des combinaisons solides, qui se constituent à partir du méthane et de l'eau, dans certaines conditions de température et de pression. Ils se rencontrent principalement dans les océans et les régions septentrionales de merzlota.

Les hydrates naturels, qui contiennent du méthane, ont été découverts en URSS. En 1965, Youri Magakon, un jeune chercheur de l'Université Goubine, avait fait état de la possibilité de l'existence de gisements d'hydrates de gaz à l'état naturel. Un an et demi après, était découvert le gisement de Messoyarskoyé, au-delà du Cercle polaire. Jusqu'au milieu des années 80, un programme d'étude des hydrates de gaz a été conduit en URSS. Les spécialistes estiment aujourd'hui que les réserves de gaz se trouvant dans les hydrates de gaz naturels sont supérieures d'au moins une centaine de fois à celles prospectées dans les gisements de gaz traditionnel. Plus de 220 gisements d'hydrates de gaz ont été découverts. Ils pourraient suppléer demain les réserves de gaz naturel.

Replacée dans ce contexte de l'existence à l'état naturel, dans les océans, d'énormes quantités d'hydrates de gaz, l'hypothèse d'Anatoli Nesterov mérite pleinement d'être prise en considération.


Les satellites au secours des phoques

Les jeunes phoques de la mer Blanche, très menacés, sont suivis cette année depuis l'espace selon une technologie développée par ScanEx, une société russe. La vie de nombreux animaux sera ainsi préservée, rapporte le site nkj.ru.

La population des phoques de la mer Blache a chuté ces dernières années. La faute en incombe, prioritairement, aux espaces de glace de plus en plus réduits, à l'épaisseur de plus en pus faible de la glace, ainsi qu'à la formation plus tardive des champs de glace, sur lesquels les phoques viennent se reproduire et où les jeunes phoques passent les premières semaines de leur existence. Par ailleurs, leur chasse commerciale ne connaît pas de répit.

Mais un autre facteur joue un rôle non négligeable dans ce recul de la population des phoques. Les passages non contrôlés des navires, au printemps, au travers des champs de glace, sont redoutables pour les populations de jeunes phoques. La destruction par les navires des bancs de glace sur lesquels ils vivent constitue l'une des principales causes de leur mortalité. On estime que chaque nouveau chenal creusé par un navire cause la perte de quelque 500 à 1.000 jeunes phoques, lesquels ne savent pas encore nager avant leur mue.

Les spécialistes de la société russe ScanEx (*), qui a son siège à Moscou, ont mis au point une technologie permettant de remédier dans une certaine mesure à cet état de fait. Ils ont élaboré un procédé permettant de détecter les lieux où se trouvent les jeunes phoques grâce aux clichés spatiaux. Ce travail a été réalisé dans le cadre d'une opération visant à protéger la population des phoques du Groenland de la mer Blanche. Les premières expériences ont été menées cette année, en mars-avril.

Les tentatives effectuées jusqu'alors pour déterminer depuis l'espace les lieux d'habitation des animaux marins avaient donné des résultats négatifs. Détecter à l'aide d'un satellite doté au maximum d'une résolution de 0,5 m ou 1 m un phoque de 1 à 1,5 m de couleur grise sur le fond de glace formant la banquise est très difficile. Et détecter de petits phoques est impossible. Avec la nouvelle technologie proposée par ScanEx, les groupes de phoques sont localisés d'après les longues traces en lacets que ces animaux laissent lorsqu'ils se déplacent sur la glace, ainsi que d'après les creux circulaires (ou alvéoles), laissés dans les glaces jeunes, auxquels conduisent les multiples traces.

Cette technologie implique l'utilisation des données fournies par le système satellitaire israélien EROS-B, orbitalisé à quelque 500 km au-dessus de la Terre. Ce système présente l'avantage de fournir une résolution exceptionnelle (0,7 m), de transmettre très rapidement les données et permet que l'on commande des clichés trois jours avant le passage du satellite au-dessus des territoires concernés. Les clichés sont reçus directement au centre de traitement de ScanEx, à Moscou, où les spécialistes procèdent à l'analyse des données. Cette méthode permet non seulement de détecter les principaux lieux de repos des phoques, mais aussi de voir les tracés empruntés par les navires.

L'Agence russe des transports maritimes et fluviaux (Rosmorretchflot) soutient cette opération de protection des lieux de repos des phoques du Groenland sur les glaces de la mer Blanche. Elle organise, avec l'aide de l'état-major des opérations de brise-glace du port d'Arkhangelsk, le déplacement des navires dans les glaces en les faisant passer suffisamment loin des lieux de repos des phoques.

(*) Leader sur le marché de ce secteur, le Centre d'ingénierie technologique ScanEx exploite - de la réception au traitement thématique - les données en provenance des satellites de plusieurs pays. C'est à ce jour la seule société russe ayant des accords de licence avec les principaux opérateurs mondiaux de programmes de détection satellitaire (IRS, SPOT, EROS, RADARSAT, ENVISAT) pour la réception directe au sol des données par les complexes UniScan, conçus par ScanEx. -0-

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