Pas de gouvernement économique européen

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Les dirigeants de l'Union européenne ont décidé de ne pas créer un autre organe de gestion supranational - le gouvernement économique européen. Ce n'est pas nécessaire, selon le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy,  qui est intervenu au sommet de Bruxelles.

La question du renforcement des organes supranationaux de l'UE est depuis longtemps le point central des discussions sur le développement du continent. La crise de l'euro ainsi qu'une grande dette publique accumulée par plusieurs pays de l'UE au seuil de la faillite a donné une nouvelle impulsion aux débats sur l'immaturité des mécanismes de gestion de l'Europe. Le président Dmitri Medvedev en parlant de la situation dans l'UE a noté que pour la première fois après de longues années on a commencé à parler ouvertement de la nécessité de réformes structurelles dans les pays développés bien plus que dans les économies en voie de développement.

Mais la position officielle du Conseil européen exprimée par son président ne prévoit pas la création de nouvelles institutions de gestion de l'UE. Il suffit de ce qui est écrit dans le traité de Lisbonne. Selon ce traité l'UE a un parlement, le Conseil européen et la Commission européenne. En même temps, le traité de la réforme de l'UE a séparé les pouvoirs de l'Union et ceux des gouvernements nationaux. Selon le traité, l'Union européenne va s'occuper des questions qui entrent dans sa compétence seulement au cas où ces problèmes auraient des conséquences négatives pour tout le continent. La situation en Grèce, en Italie et dans nombre d'autres pays européens, en basculant la prospérité économique de toute la région, a provoqué la création d'un nouveau mécanisme de stabilisation financière, à savoir du Fonds de stabilisation européenne. Ce fonds est, d'ailleurs, sorti de ses limites européennes, compte tenu de sa participation au Fonds monétaire international. Selon Alexeï Gromyko, adjoint au directeur de l'Institut de l'Europe auprès de l'Académie russe des sciences, l'Union européenne est constamment déchirée entre une partie et son ensemble :

Les problèmes de caractère fondamental résident dans le fait que l'Union européenne n'est pas un Etat, donc il n'y a pas d'espace uni et centralisé. L'Union représente un hybride de gestion à l'aide de gouvernements nationaux et d'organes exécutifs et législatifs supranationaux. Et bien qu'elle ait sa propre banque centrale, elle n'a pas, en revanche, de budget supranational. Il n'y a pas non plus de mécanisme politique pour que le budget d'un Etat centralisé soit utilisé pour régler les problèmes de tel ou tel pays.

Peu avant le sommet les ministres des finances des pays de l'Union européenne ont adopté la décision de la nécessité d'introduire un nouvel impôt bancaire qui sera versé dans le Fonds de stabilisation européenne. Une autre question est quand et sous quelle forme cet impôt sera créé. Mais le fait même d'une nouvelle « corvée » pour les banquiers confirme l'envie des dirigeants européens de satisfaire aux attentes de la majorité des électeurs européens, persuadés que la crise a été provoquée par les banquiers et les spéculateurs financiers. Dans le même sens, l'UE va bientôt introduire un radicalement nouveau mécanisme de contrôle financier supranational qui va réguler les marchés financiers et ne permettra plus la création des « bulles » qui avaient provoqué la crise en Europe et dans le monde entier.

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