L'Afrique est menacée d'infarctus écologique

L'Afrique est menacée d'infarctus écologique
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Cette semaine la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique a convoqué à Addis-Abeba le 7 ème forum consacré au développement économique de l'Afrique.

 


Cette semaine la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique a convoqué à Addis-Abeba le 7ème forum consacré au développement économique de l'Afrique. Les délégués ont mentionné parmi les facteurs inquiétants l'effet du changement global de climat sur le continent. Des stands avec des photos de plusieurs régions africaines reflétant les conséquences destructrices de ce phénomène global ont été exposés en marge du forum. Les indices de la dégradation de la nature dans certaines régions du continent, écrit Alexei Grigoriev, ont surgi bien avant les déclarations sur les menaces des changements climatiques pour la planète. Ainsi, selon les experts, le Sahel a perdu suite à la désertification aggravée par plusieurs vagues de sécheresses plus de 60% des terres cultivables. Une grande partie de ses territoires sont ensevelis sous les sables du Sahara. Un autre exemple de la dégradation du Sahel - la perte du lac Tchad. En 1960 le lac s'étendait sur 25 mille kilomètres carrés sur le territoire du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad alors que maintenant elle ne dépasse pas 2,5 mille kilomètres carrés. On voit très bien sur les photos comment ce lac ayant permis de survivre à plusieurs millions d'Africains se transforme en un marais. On pourrait évoquer de multiples exemples de la dégradation de la nature sur le continent. Or, l'avenir promet un authentique « infarctus écologique ». Cela est dû à l'élévation globale de la température de l'atmosphère. L'Afrique n'y a, d'ailleurs, aucun rapport. La température s'est élevée en moyenne de 0,7° sur la planète mais ce changement, semble-t-il, insignifiant est à l'origine de plusieurs maux écologiques dans divers pays et régions du monde. Ainsi, l'été 2010, le plus chaud depuis plusieurs siècles, a entraîné en Russie des incendies dans les forêts, une sécheresse sans précédent ayant détruit les ensemencements de cultures agricoles dans plusieurs régions. En ce qui concerne l'Afrique, selon les experts, le réchauffement progresse plus vite que sur d'autres continents et la température s'élèvera, probablement, de plus de deux degrés vers le milieu du siècle. D'où les pronostics sur la désertification embrassant de vastes territoires, la réduction des superficies des forêts, le changement du rapport des saisons humides et sèches (celles-ci deviennent plus prolongées) ainsi que la migration climatique incontrôlée due aux problèmes politiques et sociaux. Fait paradoxal : victime du réchauffement global, l'Afrique n'en est pas guère responsable. De l'avis de l'économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin, les pays en développement vont supporter 80 % des dégâts occasionnés par le changement climatique alors qu'ils ne sont à l'origine que de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. L'«apport» de l'Afrique est minimal : moins de 4% ! Le continent a ressenti les conséquences les plus dures du changement planétaire de climat. L'Afrique aura besoin de 65 milliards de dollars pour éliminer les conséquences du réchauffement global, a déclaré le ministre de la protection de l'environnement et du milieu d'habitation du Burkina Faso Sakifou Savadogo au VIIème Forum mondial du développement durable consacré aux changements climatiques en Ouagadougou en prévision du sommet de l'ONU sur le climat qui s'est déroulé en décembre à Copenhague. Il convient d'évoquer, en outre, l'opinion de Kandeh Yumkella, directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, ayant déclaré : « Nous ne voulons pas que le changement climatique cannibalise d'autres financements pour le développement ». Le forum à Copenhague n'a pas satisfait les Africains ayant exigé, en particulier, l'indemnisation du préjudice. Or, ils insisteront sur ce point au forum climatique à Toronto. Les Africains ne comptent pas, d'ailleurs, sur le concours de la communauté mondiale en essayant de réaliser leurs projets anticipant sur la menace d'un « infarctus écologique ». Voici ce qu'a dit à ce sujet le président sénégalais Abdoulaye Wade.

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