Soljenitsyne inclus dans les programmes scolaires

© RIA Novosti . Sergei Piatakov / Accéder à la base multimédiaNatalia Soljenitsyna, présentation de l'Archipel du Goulag
Natalia Soljenitsyna, présentation de l'Archipel du Goulag - Sputnik Afrique
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Alexandre Soljenitsyne suit la voie posthume traditionnelle d'un classique de la littérature russe. Cette semaine s'est achevé une autre étape de cette voie : L'Archipel du Goulag a été inclus dans les programmes scolaires, sur ordre personnel du premier ministre russe Vladimir Poutine. Ainsi, il a tenu sa promesse faite à Natalia Soljenitsyna, la veuve de l'écrivain défunt.

Alexandre Soljenitsyne suit la voie posthume traditionnelle d'un classique de la littérature russe. Cette semaine s'est achevé une autre étape de cette voie : L'Archipel du Goulag a été inclus dans les programmes scolaires, sur ordre personnel du premier ministre russe Vladimir Poutine. Ainsi, il a tenu sa promesse faite à Natalia Soljenitsyna, la veuve de l'écrivain défunt.

Il avait une relation particulière avec Soljenitsyne. Poutine était le seul dirigeant russe, des mains duquel l'écrivain aurait accepté de recevoir le Prix d'État. L'écrivain parlait toujours des actions de Poutine en les évaluant positivement. Toutefois, le sort du livre a plutôt été fixé par l'importance autosuffisante de l'œuvre, que par cette circonstance.

Lors de la rencontre avec Natalia Soljenitsyna, Vladimir Poutine a déclaré que l'inclusion de l'Archipel dans les programmes scolaires était " un événement historique ". Il a ajouté : " Nous pouvons difficilement penser à l'avenir et nous n'aurons pas un tableau d'ensemble de notre pays sans l'énoncé de ce livre ".

Absolument. Toutefois, étudier l'histoire contemporaine de la Russie seulement grâce à L'Archipel du Goulag serait une approche réductrice. Mais le livre basé sur les souvenirs personnels et sur les lettres des anciens prisonniers sera, toutefois, étudié en classe de littérature, et les cours d'histoire permettront d'équilibrer le programme et de compléter l'énoncé par des faits historiques.

L'inclusion du livre de Soljenitsyne dans les programmes scolaires a provoqué une réaction mitigée du public. Il est clair que cela indigne les communistes, mais depuis qu'ils ont été privés du monopole de la vérité, il ne leur reste que le droit de donner leur point de vue dans le cadre du pluralisme. Ds’ailleurs, ce n'est pas un problème idéologique. L'avis de ceux qui réfutent l'existence des goulags (camps de travail forcé en Union Soviétique) sous la forme décrite dans cette œuvre pourrait être ignoré.

Les autres observateurs et commentateurs expriment leur crainte : ne serait-ce pas un livre trop complexe pour les écoliers? Mais avec une telle approche on pourrait exclure du programme scolaire de littérature Dostoïevski et Tolstoï. Ce sont également des écrivains " compliqués ". D'autant plus qu'ils sont étudiés avant L'Archipel, prévu en dernière année du cycle secondaire.

Généralement, vers 16-17 ans, le cerveau commence à travailler de manière autonome, et la personnalité se forme. Il serait naïf de supposer que les horreurs du Goulag aient un effet destructeur sur le psychisme des jeunes qui ont déjà vu de nombreux  films sanglants d'horreur ou d'action.

De plus, Natalia Soljenitsyna a spécialement préparé une version du livre adaptée aux écoles, en le réduisant des trois quarts. En aucun cas on ne pourrait mettre en doute le talent de rédaction de la veuve de l'écrivain. Elle a acquis une expérience très riche en travaillant sur les œuvres de son époux. Mais cette adaptation ressemble, toutefois, à une réassurance. La Guerre et la Paix fait partie des programmes scolaires sans aucun dans sa version intégrale. Or cette œuvre est bien plus volumineuse que L'Archipel du Goulag.

Existe-t-il un danger que l'inclusion dans les programmes scolaires et l'obligation de lire et d'étudier l'ouvrage fasse perdre tout intérêt pour le livre de Soljenitsyne? C'est possible, mais ni l'écrivain, ni le ministère de l'Éducation ne sauraient être tenus pour responsables. Tout dépendra des enseignants. N'importe quel enseignant médiocre peut décourager un élève de lire un livre, même le plus fascinant.

Ce texte n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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