La première maison spatiale

La première maison spatiale
La première maison spatiale - Sputnik Afrique
S'abonner
Il y a 25 ans la station scientifique soviétique «Mir» était placée sur l’orbite circumterrestre en maquant ainsi une véritable avancée dans l’exploration de l’espace.

Il y a 25 ans la station scientifique soviétique «Mir» était placée sur l’orbite circumterrestre en maquant ainsi une véritable avancée dans l’exploration de l’espace. Cette station est devenue pour les cosmonautes «une maison» ou ils pouvaient vivre et travailler en effectuant de longs séjours dans l’espace. Les uns après les autres, 6 modules sont venus rejoindre en dix ans l’unité de base. La station a commencé à accueillir des astronautes étrangers depuis 1995. C’est ainsi qu’y ont séjourné des chercheurs venus d’Autriche et d’Afghanistan, de Bulgarie et de Grande Bretagne, d’Allemagne et de Syrie, de Slovaquie et du Canada, des États-Unis et du Japon.

Sur les 104 cosmonautes qui ont visité la station en 15 ans de son existence, c’est Anatoli Soloviev qui a accumulé le plus grand nombre de séjours, cinq en tout comme commandant de bord. La station «Mir» est devenue un puissant tremplin pour l’exploration de l’espace, pense ce cosmonaute chevronné.

En réalité, nous apprenons toujours à vivre et à travailler dans l’espace nonobstant le fait que nous allons depuis plusieurs décennies. Certes, l’ISS est le dépositaire des meilleurs acquis de Mir. Mon premier vol était ponctué d’émotions. Le deuxième s’est déroulé un peu mieux du point de vue des émotions. En revanche, quand on ouvre la trappe pour la troisième ou la quatrième fois, on se prend à penser qu’on est chez soi. C’est ma station, ma maison ou je reviens.

Le record d’Anatoli Soloviev pour le nombre de missions extravéhiculaires (16 au total) n’a jamais été battu. Il a passé environ 80 heures revêtu de scaphandre et occupé aux travaux de montage et de réparation. Mais il y a eu une sortie unique dans ce qu’on appelle l’espace fermé. C’est arrivé lors de sa cinquième expédition, quand il fallait pénétrer dans un module dépressurisé pour le remettre en été de fonctionner, se souvient Anatoli Soloviev :

«D’un côté on n’a pas peur de se perdre dans l’espace puisqu’on est dans un local clos mais d’autre part, on souffre de promiscuité qui est encore aggravée par le port de scaphandre. Je dirais même qu’il est beaucoup plus facile de travailler à l’extérieur. Je faisais alors équipe avec Slava Vinogradov. On se cassait parfois la tête pour réaliser ce travail d’orfèvre. C’était comme tailler un diamant en portant de gros gants. C’était dur mais nous-nous sommes finalement acquittés de cette mission».

Nous avons établi un record pour le nombre d’expériences scientifiques à bord de Mir (23 000 en 15 ans). Anatoli Soloviev a pris part à des expériences à la fois techniques et médicales. Je me souvient surtout, raconte le cosmonaute, d’expériences biologiques et notamment sur des animaux.

J’ai travaillé avec des perdreaux japonais au cours de trois missions. Il y avait des œufs et une couveuse. Élever un embryon prend trois semaines et au bout de trois semaines nous avons entendu les piaillements des petits en train de s’éclore. Nous étions tous très émus. Les résultats ont littéralement bouleversé les milieux de la science. Nous avons pour la première fois suivi le développement de l’embryon dans les conditions d’apesanteur et l’évolution des petits. Nous avons également travaillé avec d’autres animaux comme salamandres et escargots pou ne citer que ceux-ci.

Ce qui a été testé à bord de Mir est aujourd’hui utilisé avec succès sur l’ISS. C’est avant tout le système de ravitaillement, pense Anatoli Soloviev.

C’est le principal et c’est très important parce que cela permet d’assurer la régulation, d’implanter le matériel scientifique et le travail de l’homme dans l’espace pendant de longs mois. Je pense surtout à Valéri Poliakov qui y est resté 438 jours en 1995. Un vrai record et une mine de données pour la science qui a pu se fixer sur les effets de l’apesanteur sur l’homme sur une longue durée.

En 1991 la station Mir a été déviée de son orbite et précipitée dans le Pacifique. Beaucoup de gens pensent toujours qu’elle aurait pu encore servir. Il n’en reste pas mois qu’elle permis d’accumuler des données précieuses pour les futures missions vers l’ISS.

Les missions mixtes des cosmonautes russes et étrangers ont permis d’acquérir l’expérience précieuse de réalisation de plusieurs programmes scientifique internationaux par des équipages intégrés. A leur tour, les missions avec la participation des navettes ont permis de mettre au point la technologie de direction commune des vols depuis les centres de Korolev (région de Moscou) et de Houston aux États-Unis. Ce mode de direction s’est également avéré nécessaire pour l’ISS actuelle.

La station orbitale Mir est une réalisation technologique et scientifique étonnante de la fin du XXème siècle. Elle a dépassé le cadre national pour devenir le bien de la communauté internationale dans son ensemble.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала