Les explorateurs russes de l’unique expédition « Ceinture de feu de la Terre » sont partis le 19 février de Moscou pour parcourir, en 900 jours, plus de 70 000 kilomètres le long du littoral du Pacifique et escalader les plus grands volcans de la planète. Ils se rendront sur cinq continents et dans 19 pays.
Le premier voyage le long de la ceinture volcanique commencera au départ du cap Prince de Galles d’où les membres de l’expédition gagneront Anchorage en scooters de neige qu’ils échangeront ensuite contre des motos pour traverser le Canada et les États-Unis à destination du Mexique. La route entre le Mexique et la Terre de Feu (Argentine et Chili) sera traversé à vélo. Les aventuriers chausseront leur ski pour traverser l’Antarctique puis ils prendront un bateau catamaran, spécialement conçu pour l’expédition, pour gagner la Nouvelle Guinée au départ du cap York en Australie. Sont également prévus de longues marches à pied. Mais, ce qui intéressent sans doute le plus les membres de l’expédition, c’est l’escalade des plus grands volcans de la ceinture volcanique du Pacifique. On compte dans cette zone 328 volcans en activités sur les 540 recensés sur Terre. Visiter les points « les plus chauds » de la planète est le rêve de n’importe quel voyageur, pense le géomorphologiste, explorateur et chef de l’expédition, Konstantin Merjoev.
Cette expédition peut être comparée à celles, entreprises jadis par les explorateurs car ils travaillaient exactement de la même façon. Vous savez bien qu’il y a des chercheurs qui préfèrent rester chez eux et d’autres qui préfèrent marcher. Je ne dis pas que les premiers sont médiocres mais il n’empêche qu’ils se servent des données que nous avons pu collecter, reprend Merjoev.
« Les voyageurs russes ont l’intention d’escalader les 70 plus grands volcans de la « Ceinture de feu ». Certes, il est difficile de procéder aux recherches sérieuses sur le terrain mais l’expédition n’en n’a pas moins prévu un volet scientifique », fait remarquer Konstantin Merjoev.
Nous allons naturellement faire le suivi de l’activité volcanique dans les pays que nous traverserons. Nous prélèverons des échantillons de roches, effectuerons des observations médico-biologiques et météorologiques (vitesse du vent, mesure des températures …), reprend l’aventurier-scientifique.
Konstantin Merjoev participe aux expéditions depuis plus de 20 ans et compte à son actif plus d’un voyage difficile. En 2002, il a « conçu » le voyage le long de la Ceinture de feu. Les membres de son expédition s’y sont sérieusement préparés depuis.
C’est la Société géographique de Russie qui a aidé à financer l’expédition mais aussi à établir l’itinéraire. Elle a également pensé à la sécurité de ses membres qui devront traverser 19 pays dont certains sont loin d’être sans danger, révèle Artiom Khoutorski qui supervise le projet au nom de la Société géographique.
Les membres de l’expédition traverseront plusieurs pays comme le Salvador, la Colombie, le Honduras et la Papouasie Nouvelle Guinée qui ne sont pas sans risques. Dans ces pays, ils auront besoin de protection. Nous avons mis au point un programme de coopération avec les ministères de l’Intérieur et les services de sécurité de ces pays qui se chargeront de les protéger sur certaines étapes.
Il est particulièrement difficile de rester trois ans loin de sa famille, de ses proches. Cependant, les aventuriers pourront se servir d’Internet et du téléphone satellitaire. Ils seront également rejoints, sur certaines étapes, par des ethnographes et des vulcanologues locaux. Ils auront aussi l’occasion de rencontrer la population locale. Ainsi, ils n’auront pas le temps de s’ennuyer.
Mais avant tout, il faudra éviter les conflits à l’intérieur de l’équipe, explique le chef de l’expédition qui est sûr que la cohésion est le gage du succès. « Tous les hommes ont fait leurs preuves. Nous n’en viendront pas aux mains », plaisante Konstantin Merjoev.
Les voyageurs mettront en ligne, sur le site (http://900days.org), les dernières nouvelles : photos, vidéos de l’expédition… pour permettre à chacun de nous de s’initier à l’univers étonnant de la « Ceinture de feu de la Terre ».
