Alexandre Nevski

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Sage politicien, fin diplomate, guerrier audacieux, grand capitaine, le Saint russe… Nous proposons à votre attention l’émission consacrée au grand prince Alexandre Nevski.


Sage politicien, fin diplomate, guerrier audacieux, grand capitaine, le Saint russe… Nous proposons à votre attention l’émission consacrée au grand prince Alexandre Nevski.

La personnalité d’Alexandre Yaroslavovitch Nevski, prince de Novgorod le Grand, de Kiev, de Vladimir canonisé par l’Eglise orthodoxe en 1547, à l’époque d’Ivan le Terrible, est appréciée différemment. Les uns l’accusent de complot avec la Horde d’or, d’autres estiment que c’est l’unique prince russe ayant su consolider la Russie dans la lutte contre la Horde en poursuivant une politique qui n’avait pas en ce moment d’alternative. La vie d’Alexandre Nevski est une mission particulière.

Né en 1220 à Pereslavl-Zalesski, Alexandre Nevski est le deuxième fils de Yaroslav Vsevolodovitch, grand prince de Kiev et de Vladimir. En 1225 son père le fait prendre l’habit de prince à la cathédrale kremlinoise de la Transfiguration du Sauveur à Pereslavl-Zalesski. Il est consacré par un prêtre ou peut-être, un évêque. Après l’office celui-ci lui coupe pour la première fois les cheveux et son père fait monter l’enfant de cinq ans à cheval.

L’enfance terminée, le garçon est rendu aux soins du père nourricier. En plus des exercices militaires, les enfants des princes apprennent à lire et à écrire d’après le Psautier et la Bible en étudiant le grec et le latin, le droit russe de Vladimir Monomach.

La piété profonde innée est le trait distinctif essentiel des princes de Vladimir et de Souzdal. Leur cœur s’ouvre et s’attendrit à l’église mais ils sont durs voire cruels dans leur politique.

Alexandre est sans aucun doute un digne descendant de sa dynastie. Dans le même temps, à la différence de son père et des grands-pères au caractère dur, il a un coeur léger, est prompt d’esprit et actif.

Dès qu’il est jeune, le rapprochement entre la cour apanagée et la principauté laisse son empreinte sur le caractère du prince, sur sa mentalité d’homme d’Etat et sa conception de pouvoir.

La cour apanagée assume l’entretien de la famille princière et la gestion de la principauté. Les princes ont, de ce fait, une conception sans précédent en Russie kiévienne de leur pouvoir dans la principauté.

Novgorod le Grand où son père est invité à régner avec sa droujina de Pereslavl influe sur la mentalité d’Alexandre en tant qu’homme d’Etat. Or, s’étant querellé pour la nième fois avec les boyards de Novgorod, Yaroslav revient à Pereslavl. Alexandre reste avec son frère privé de souci paternel dans la république en émeute. En assistant avec son père à l’Assemblée des boyards, Alexandre s’initie dès sa jeunesse à l’art de réprimer les troubles  et apprend à déceler les intrigues de l’ennemi.

Alexandre revient de temps en temps pendant son règne à Novgorod à Pereslavl épris de liberté. Cependant, pendant les invasions des ennemis, les boyards de Novogorod demandent à nouveau son soutien.

Les historiens distinguent deux étapes de la vie d’Alexandre Nevski : à Novgorod et à Vladimir. La politique occidentale et orientale d’Alexandre Nevski est toute différente. A la première étape il doit accomplir, en tant que prince de Novgorod, la mission militaire consistant à protéger l’orthodoxie et la Russie contre l’Occident. Il se dresse à la défense lorsque la lutte est à l’apogée et la Russie est affaiblie. Novgorod évite par miracle l’invasion tataro-mongole.  

Quelque horribles que soient ces invasions, la Guerre occidentale est encore plus cruelle.

Plusieurs historiens mentionnent parmi les exploits d’Alexandre tant ses victoires sur les Suédois sur la Neva en 1240 et sur les chevaliers de l’ordre des Porte-glaive dans la Bataille sur la glace au bord du lac Tchoud en 1242, que le refus d’accepter le soutien militaire du Pape dans la lutte contre les Tataro-Mongols. Or, la paix avec les voisins occidentaux établie grâce aux victoires d’Alexandre permet de consolider les positions de la Russie dans l’Est.

Après la mort du prince Yaroslav, le père d’Alexandre, le khan Batyi le fait venir à son quartier général avec son frère cadet Andrei pour décider du sort du trône de la principauté. Alexandre s’y rend avec la bénédiction du métropolite Cyrille.  Il est nommé grand prince de Kiev et son frère Andrei – grand prince de Vladimir. Or, au lieu de se rendre à Kiev ruiné par les invasions, Alexandre revient à Novgorod. Son frère Andrei s’étant enfui après une tentative échouée d’émeute contre la Horde de Vladimir en Occident, Alexandre est nommé grand prince de Vladimir.

En 1252 Alexandre Nevski accède au trône à Vladimir, patrimoine des ces ancêtres.

Alexandre est accueilli à la Porte d’or par le métropolite de Kiev et de toutes les Russies Cyrille dirigeant la métropole depuis Vladimir, le clergé et les habitants de la ville. Le grand prince accède solennellement au trône à la Cathédrale de l’Assomption. Depuis ce moment la vie d’Alexandre est étroitement liée à Vladimir, capitale de la principauté.

La Russie du Nord-Est est dévastée après l’invasion de Batyi. Qui plus est, les khans tatars révisent en 1260, en quête de bénéfices, les règles du tribut levé dorénavant par les bessermans (les marchands orientaux). Leur cupidité sans bornes entraîne une vague d’émeutes en Russie. Les bessermans et les Tatars sont détruits. Le khan Berke recrute les troupes pour châtier les indociles. Pour protéger sa Patrie contre l’invasion, Alexandre se rend au quartier général de Berke où il reste pendant une année. Il parvient à obtenir grâce et est dispensé de fournir un contingent à la guerre contre la Perse.

En automne 1263 Alexandre revient malade de la Horde à Vladimir. Ayant senti à Gorodetz sa mort approcher, il souhaite prendre l’habit. D’aucuns attribuent la mort du grand prince à un poison lent qui lui a été donné à la Horde.

Le courrier arrivé à Vladimir annonce la mort du grand prince au métropolite Cyrille célébrant en ce moment l’office à la cathédrale de l’Assomption. Le métropolite dit en s’adressant aux croyants : « Mes enfants, sachez, le Soleil de terre souzdalienne s’est déjà couché ».  Les prêtres, les diacres, les moines, les pauvres et les riches et tout le peuple éclatent en sanglots.  

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