La fête avec un arrière-goût amer

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Un vrai néonazisme, une tentative de réévaluer l’histoire, une explosion d’extrémisme. C’est ainsi que les experts évaluent les incidents à Lvov, provoqués par les ultranationalistes pendant la célébration de la Victoire.
Un vrai néonazisme, une tentative de réévaluer l’histoire, une explosion d’extrémisme. C’est ainsi que les experts évaluent les incidents à Lvov, provoqués par les ultranationalistes pendant la célébration de la Victoire. Le plus triste est que cela a eu lieu en Ukraine, ex-république soviétique, parmi celles ayant le plus souffert dans les années de la Seconde guerre mondiale.

Les incidents semblables à ceux de ce 9 mai à Lvov ont lieu dans l’Ouest de l’Ukraine chaque année, mais à une moindre échelle. Depuis plusieurs années les nationalistes, dont les membres du groupe ultra radical «Svoboda» (Liberté) pourchassent ouvertement ceux pour qui le Jour de la Victoire est une fête sacrée qui souhaitent exprimer leur respect envers l’exploit des anciens combattants. Le plus scandaleux est que les nationalistes sont devenus insolents au point d’attaquer lors d’une cérémonie officielle les diplomates russes qui voulaient déposer une gerbe au pied du monument aux Soldats soviétiques morts pour la libération de Lvov.

La montée des tendances néo-nazies dans l’espace postsoviétique s’explique par la volonté de certaines forces politiques d’accéder au pouvoir. La Voix de la Russie a interrogé Alexandre Dioukov, directeur du fonds "Mémoire historique" :

"La victoire sur le nazisme est un souvenir très important pour tous les pays de l’espace postsoviétique, avant tout pour la Russie, mais également pour l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan et les pays Baltes. Le refus de l'héritage de la Grande Victoire est une tentative de prendre ses distances vis-à-vis de la Russie, une forme de division de la société en divers groupes, une forme pour certaines élites de souligner leur choix européen".

Il est vrai qu’on ne peut pas appeler authentiquement européen un tel choix. Voici ce que pense Vladimir Zorine, directeur adjoint de l’Institut de l’ethnologie et de l’anthropologie auprès de l’Académie russe des sciences.

"Nous devons constater avec regret que la génération contemporaine commence à oublier les enseignements et l’histoire de la Seconde guerre mondiale. Nous les plus âgés, nous avons notre part de responsabilité, nous n'accordons pas suffisamment d’attention aux jeunes, à l’histoire et à son enseignement à l’école".

Par ailleurs, Vladimir Zorine a mis en relief qu’il ne fallait pas juger toute l’Ukraine et tous les Ukrainiens d’après les incidents à Lvov. Dans la majorité écrasante des villes ukrainiennes, la fête du 9 mai s’est déroulée sous le mot d’ordre «Nous avons vaincu ensemble».

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