Actualités scientifiques et techniques 03.11.2011

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Au sommaire : - Utiliser le laser pour voyager dans l&rsquo

Au sommaire :

-         Utiliser le laser pour voyager dans l’espace

-         Les microbiologistes russes de l’Oural combattent l’hépatite C et le SIDA

-         Un VTT pour handicapés

 

Utiliser le laser pour voyager dans l’espace

Les chercheurs de Kazan (République de Tatarstan) ont construit le modèle opératoire unique: il s'agit d’un moteur de fusée à propulsion laser. C’est un pas important franchi vers la création des engins spatiaux bon marché de nouvelle génération qui n'utilisent pas le couple traditionnel  combustible-oxydant. En effet, l’exploration de l’espace bute sur le coût excessif de placement sur l’orbite circumterrestre des charges utiles dont la demande ne cesse cependant de croître. Le lancement d’un kilo de charge utile revient actuellement à des dizaines de milliers de dollars.

L’idée d’utiliser le laser pour le transport spatial remonte au début des années 1970. Il s’agissait à l’époque uniquement des lasers au sol très encombrants et lourds qui ne pouvaient pas être embarqués sur un engin spatial. Le propulseur est fondé sur le principe du rayon laser étroit émis depuis le sol qui réchauffe dans une «chambre d’absorption» spéciale le combustible sous forme de gaz ou de  solide, lequel se transforme en plasma et s’échappe par la tuyère en créant une poussée réactive. Les différents types de lasers étaient expérimentés en Russie, aux États-Unis et dans d’autres pays. On testait également les différents gaz et solides susceptibles de s’évaporer, comme le fluoroplast. En 1991, les chercheurs russes ont présenté leur modèle de propulseur au Congrès international d’aéronautique à Montréal, mais son prototype déjà construit n’a pas été testé à cause de la désintégration de l’URSS qui a eu lieu par la suite.

L’idée du propulseur laser a connu un regain d’intérêt en Russie au début du nouveau millénaire et plusieurs laboratoires se sont emparés de cette problématique. L’installation réalisée par les chercheurs de Kazan, dont les tests se sont avérés concluants, utilise le laser optique à impulsion continue qu’il est plus difficile d’obtenir et de focaliser sur un point fixe que le rayon du laser pulsé. Le flux de gaz (argon en l’occurrence) est injecté dans le propulseur sous forme de tourbillon qui refroidit les parois. En même temps, il faut élever la température dans la chambre de combustion parce que la vitesse d’éjection du plasma par la tuyère en dépend, raconte Aïdar Bikmoutchev, membre de l’équipe de chercheurs.

«Nous créons un plasma à basse température généré par les impulsions d’un laser optique continu. Le plasma dont la température  est d’au moins 15.000 degrés Kelvin est maintenu au centre de la chambre remplie de gaz. Le gaz se réchauffe et s’échappe en produisant un jet réactif. Nous avons déjà construit des modèles de laboratoire que nous avons testés et obtenu une bonne poussée et vitesse d’écoulement en utilisan l’argon, le gaz qui offre le plus de sécurité».

Si on utilisait l’hydrogène à la place d’argon, la vitesse d’écoulement du plasma serait encore plus élevée et étant plus léger, l’hydrogène prendrait moins de place dans l’engin spatial. Aïdar Bikmoutchev estime que produire de l’énergie ne pose aucun problème.

«Le laser peut être embarqué. La charge utile et la masse du combustible sont déterminantes dans les conditions de l’espace. Quant à l’énergie consommée par le laser, elle est en principe renouvelable grâce aux panneaux photovoltaïques».

«Mais les panneaux solaires perdent justement leur efficacité à mesure qu’on s’éloigne du Soleil. Les encombrements et le poids de l’engin  augmenteraient au delà du seuil raisonnable si on remplaçait les panneaux par un réacteur nucléaire. Il existe cependant une autre solution», poursuit le chercheur de Kazan.

Les chercheurs travaillent actuellement sur la transmison d’énergie sans fils. Ce mode de transmission a déjà été testé sur l’ISS et sur le cargo «Progress» en utilisant un rayon laser. Il n’y aucun problème pour transmettre l’énergie à des dizaines de milliers de km.

Les chercheurs de Kazan ont obtenu une possée d’environ 500 g en utilisant un laser infrarouge. Cela ne suffit pas pour se placer en orbite circumterrestre, mais c’est amplement suffisant pour réorienter l’engin évoluant dans l’espace ou lui faire prendre une autre orbite. Souvenons-nous que la poussée continue de seulement 6 g a permis en 2004 à la sonde SMART-1 de l’Agence spatiale européenne d’atteindre la Lune au départ de l’orbite circumterrestre. Cette poussée très faible conférait lentement à la sonde un mouvement en spirale de plus en plus large pour atteindre finalement le diamètre de l’orbite lunaire. Cette opération a pris un an et il s’agissait en plus d’un propulseur ionique et non pas à laser.

Les chercheurs de Kazan ont été confrontés a un problème à savoir qu’on ne pouvait pas accroître à l’infini la puissance du rayon entrant  parce que le rendement de l’installation  s’en trouvait diminué. Il leur faudra sans doute utiliser plusieurs rayons à la fois, irradiant le propulseur de différents côtés pour créer plusieurs foyers de formation de plasma.

L’installation doit encore être perfectionnée mais elle peut trouver des applications dans les systèmes d’orientation et de stabilisation des engins spatiaux et dans les modules d’accélération.

 

Les microbiologistes russes de l’Oural combattent l’hépatite C et le SIDA

Les microbiologistes russes ont mis au point le produit innovant qui pourrait vaincre l’hépatite C et le SIDA en moins d’un mois. Le travail sur ce produit a commencé il y a plus de 20 ans. Il est  breveté et peut être mis en vente en 2012.

«Le nouveau médicament sous le nom de profoetal est à base d’alpha-foeto-protéine», a confié à Voix de la Russie Alexandre Petrov, le directeur du cluster pharmaceutique de l’Oural où ce projet est réalisé.

«C’est un élément du sang, la protéine fabriquée par l’organisme de femme uniquement en début de grossesse et qui est en principe absent dans le sang le reste du temps. Les chercheurs avaient depuis longtemps noté cette particularité en faisant valoir que la protéine pouvait donner de bons résultats dans le traitement des patients atteints de maladies auto-immunitaires et virales».

L’alpha-foeto-protéine pénètre dans la cellule infectée par le virus et l’expulse dans le flux sanguin. L’agent de l’hépatite C est ensuite entièrement détruit par les produits anti-viraux et au bout d’un mois le patient est guéri de cette grave maladie.

L’alpha-foeto-protéine est depuis longtemps connue dans le monde. Elle est bien étudiée mais personne ne s’est avisé de l’administrer dans le traitement complexe des hépatites chroniques. Or, les tests cliniques ont clairement démontré ses avantages.

«L’effet obtenu par les médecins russes surpasse de loin celui que produisent les produits traditionnels anti-hépatite C, quand  le traitement s’échelonne sur une année entière et coûte plus d’un million de roubles, le tout pour éliminer les symptômes sans combattre la maladie elle-même. Par contre, dans le cas du profoetal, soulignent les microbiologistes ouraliens, il y a une chute brutale (jusqu’à dix fois) du nombre d’anticorps dans le sang du malade qui guérit définitivement. Mieux encore, ce produit-miracle coûte dix fois moins cher et nous avons récemment découvert qu’il permettait même de combattre le SIDA, cette peste du XXe siècle», raconte Alexandre Petrov.

«Il s’agit d’une étude ponctuelle qui a révélé une chute brutale du nombre d’anticorps chez deux malades atteints à la fois d’hépatite et du virus d’immunodéficience humaine  (VIH) qui prédispose seulement au SIDA. Cela veut dire que le produit est également efficace contre le SIDA mais le mécanisme de son action n’est pas encore  étudié. Nous menons actuellement une recherche approfondie et sommes en train de créer six grands laboratoires de recherche qui entreront en service à la fin de l’année. Je pense que nous tirerons les choses au clair d’ici peu», dit le directeur du cluster pharmaceutique ouralien.

Selon lui, une usine de production de profoetal est actuellement en chantier dans la ville de Novoouralsk. 960 millions de roubles ont été dépensés en achat des équipements perfectionnés et construction de l’usine elle-même. La Fondation de Skolkovo a apporté une grande contribution à l’élaboration de ce produit unique. Elle a mis à disposition 400 millions de roubles pour lancer sa fabrication.

 

Un VTT pour handicapés                       

Un ingénieur de la ville de Tioumen en Sibérie a inventé un fauteuil roulant unique en son genre pour les personnes à mobilité réduite. Il permet de se déplacer non seulement sur une surface plate mais encore franchir les bordures de trottoir et monter et descendre les escaliers. C’est un véritable véhicule tout terrain grâce aux chenilles qui remplacent les roues traditionnelles.

Les handicapés qui se déplacent en fauteuil roulant sont les premiers à apprécier les avantages de ce modèle. Il n’est un secret pour personne qu’ils sont actuellement très limités dans leurs déplacements et il leur est impossible d’accéder à un magasin, une pharmacie, un hôpital, prendre le métro ou un autre transport par leurs propres moyens ou à défaut d’une rampe d’accès. Il y a un grave problème même pour se déplacer sur les trottoirs à cause des bordures, considère Vassili Popov, inventeur du fauteuil roulant a chenilles.

Les rampes d’accès, ascenseurs et élévateurs pour handicapés se construisent partout en ville mais ils sont très coûteux et n’offrent qu’un minimum de liberté de déplacement. L’aménagement des zones sans barrières suppose des investissements lourds, c’est pourquoi il serait plus simple de créer le véhicule pouvant se jouer des obstacles comme bordures, marches et escaliers.

Selon Vassili Popov, il y a eu dans le monde des tentatives de création des fauteuils roulants tout terrain faisant appel aux technologiques très sophistiquées. Mais les prix s’envolaient également dans l’espace et pouvaient atteindre jusqu’à 30.000 dollars. Son véhicule de Popov  revient à 100 000 roubles (un peu plus de 3000 dollars) et ce prix peut chuter de cinq fois s’il est fabriqué en série. Le modèle peut en outre servir l’handicapé dans toutes les circonstances, explique l’inventeur.

«Il est universel», note Vassili Popov. «On peut même s’en servir à la maison puisqu’il est léger, prend peu de place et remplace le parc de fauteuils roulants que nos handicapés ne peuvent pas se permettre. Ce fauteuil roulant bon marché permet de se passer d’aménager les zones sans barrières tout en offrant à l’handicapé une totale liberté de déplacement. Il peut rendre visite à ses amis, monter tous les escaliers sans ascenseur et prendre les escaliers roulants».

Le président Dmitri Medvedev a parlé début octobre devant les handicapés de la nécessité de mettre à la disposition des personnes à mobilité réduite les moyens techniques dont elles ont besoin. Il a notamment souligné qu’il fallait «réfléchir à la meilleure façon de résoudre le problème des fauteuils roulants à l’échelle nationale» et en déterminer les besoins. Il s’agissait de l’acquisition et de la production des modèles confortables et peu chers. Le modèle proposé par l’inventeur de Tioumen correspond parfaitement à ces impératifs et est de surcroît sans analogue sur le marché mondial.

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