Turquie-UE: une séparation pour six mois ou pour toujours?

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Le député du parti «Mouvement nationaliste», et chef du Centre des études stratégiques de Turquie Sinan Ogan a déclaré que si «l’administration des Grecs chypriotes de Chypre de sud» assurait la présidence à l’UE, Ankara gèlerait ses relations avec l’UE pour six mois.

La présidence de Nicosie à l'UE ne sera pas vue d'un bon oeil par les autorités turques. Et ce n’est pas un scoop, car le chef de la diplomatie turque Ahmed Davitoglou et le Premier ministre Recep Tayip Erdogan ont déjà prévenu Bruxelles de la tournure que prendraient les choses. Ce n’est pas une nouvelle, mais c’est tout de même une sensation: Ankara n’avait jamais formulé d’ultimatums de ce genre à Bruxelles. 

Pourquoi maintenant?

«L’Europe ayant sombré dans la crise à la suite des problèmes de dettes de certains Etats, elle n’accorde pas une attention importante à la Turquie en se moment», estime Stanislav Tarassov.  «Le sort de toute l’Union Européenne est en jeu. Quant à Ankara, elle nourrit beaucoup moins d’illusions au sujet des perspectives de son entrée à l’UE». 

Selon le député du parti «Mouvement nationaliste» Sinan Ogan, la Turquie a des chances d’entrer à l’UE dans l'avenir,  «mais il est peu probable que cela se produise prochainement». Par conséquent, les Turcs n’ont pas intérêt à attendre avec espoir des signaux de la part de Bruxelles. Par ailleurs, selon Ogan, «tant que l’Europe sera confrontée à la crise économique, Ankara ne brûlera pas d'envie de faire partie de l’UE».  Car la Turquie, à la différence de plusieurs pays européens, a gardé une économie saine et stable. Voilà pourquoi elle n’a pas intérêt à frapper à la porte d’une maison où la moitié d’habitants souffre des maux financiers graves.   

Chypre, y serait-elle pour quelque chose?

On peut croire que le problème irrésolu de la République de Chypre n’est qu’un bon prétexte pour montrer qu’Ankara n’est pas intéressée à forcer l’allure en ce moment. Mais, c’était évidemment une excellente occasion de montrer la responsabilité éventuelle des Grecs chypriotes dans la séparation de l’île, qui se poursuit actuellement. De toute façon, une pause dans les relations entre Ankara et Bruxelles va s’annoncer. Les Turcs pourront suivre de loin le développement de la situation financière en Europe et vérifier la stabilité de leurs sentiments.   

Qui sait – l’Europe, telle une fiancée abandonnée, qui a mis 40 ans à négocier le contrat de mariage avec la Turquie,  ne pourrait-elle pas profiter de l’occasion de ne pas revenir à son promis si peu sérieux?  Elle peut  bien rompre avec lui.  Alors, il sera temps de rappeler, une fois de plus, le problème chypriote – ce scénario est déjà esquissé. 

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