Le président letton Andris Berzins a assuré lundi qu'il démissionnerait si le russe acquiert le statut de seconde langue officielle dans le pays.
"Tant que cette question dépend de moi, cela ne se produira pas. Sinon je quitterai mon poste", a-t-il déclaré lundi aux journalistes.
La semaine dernière, la Commission électorale centrale de Lettonie a recueilli 183.046 signatures en faveur de l'officialisation du russe dans cette ancienne république soviétique. Aux termes de la législation lettone, il faut réunir 154.379 signatures afin de soumettre des amendements constitutionnels au parlement du pays. En cas de rejet par les députés, un référendum national aura lieu.
La Lettonie compte près de 2 millions d'habitants, dont 44% sont des russophones. Cependant, le pays n'a qu'une seule langue officielle - le letton, le russe étant considéré comme une langue étrangère. Environ 16% de la population du pays sont privés du droit d'obtenir automatiquement la nationalité lettone. Afin de régulariser leur situation, les autorités leur ont attribué le statut de "non-citoyens".
Au-delà d'une restriction des droits politiques, ce statut prive ses titulaires d'une série de droits économiques et sociaux. On dénombre au total 79 points distinguant les droits de ces deux catégories de population lettone, y compris 47 interdits professionnels frappant les russophones.
Cette discrimination a à plusieurs reprises été constatée par les Nations unies, l'OSCE, le Conseil de l'Europe, l'APCE et la Commission européenne. Cependant, le statu quo dans ce pays membre de l'UE reste entier.
