Comment vont les choses sur la banquise ?

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La Voie maritime du Nord, qui passe le long des côtes septentrionales russes – c’est la principale artère de l’Arctique. Dans les annales de l'exploration de cet itinéraire maritime qui relie l’Europe du Nord à la région Asie-Pacifique, il y a de nombreuses pages héroïques.

Le 13 février 1934, dans la mer de Tchoukotka, le paquebot soviétique « Tcheliouskine » a été broyé par les glaces. 104 personnes se sont retrouvées sur la banquise et c’est alors qu’a commencé la saga de sauvetage des passagers, qui a duré deux mois et a été suivie par le monde entier.

Le cargo « Tcheliouskine » - c’est le premier navire à vapeur n’appartenant pas à la classe des brise-glace, qui devait parcourir la route maritime du Nord de Mourmansk à Vladivostok. L'année précédente, cette route a été prise pour la première fois dans l’histoire maritime mondiale par le bateau soviétique de la classe des brise-glace « Sibiriaki ». Il a réussi à parcourir cette distance en une seule saison de navigation. Dans la foulée de ce succès a été organisée l'Administration de la Route maritime du Nord. Et la mise en valeur officielle de cette route maritime a commencé. Le paquebot « Tcheliouskine » devait acheminer sur l'île Wrangel des employés des stations polaires et effectuer en même temps des observations scientifiques. Mais ce passage était considéré comme un test pour les cargos.

« Tout allait bien. Mais dans la mer de Tchoukotka, juste à la sortie, le navire a été emprisonné dans les glaces », raconte Victor Boyarski, directeur du Musée russe de l’Arctique et de l’Antarctique. « Bloqué, il a été porté par les courants marins, et a ainsi traversé le détroit de Béring. Et à deux milles marins de la mer de Béring, le vent a changé de direction, et le bateau a commencé à se déplacer en sens inverse, porté par les glaces vers le nord-ouest. La catastrophe s’est produite le 13 février: le navire, compressé par les glaces, a coulé ».

L’équipement nécessaire pour s’évacuer sur la banquise a été préparé à l’avance sur le pont du « Tcheliouskine » – des tentes, des vêtements chauds, et des réserves de nourriture. Cette captivité dans les glaces a duré deux mois. Et pendant tout ce temps, les Soviétiques, mais aussi des personnes un peu partout dans le monde, commençaient leur journée par la question « Comment vont les choses sur la banquise? ». On écoutait à la radio les reportages sur l’opération héroïque des sept pilotes, qui ont sauvé les passagers du cargo. Ces pilotes sont devenus les premiers héros de l’Union soviétique. Mais l’expérience n’a pas été vaine, ce fut une puissante impulsion pour la compréhension correcte de l'infrastructure de la Voie maritime du Nord, poursuit Victor Boyarsky.

« Il était clair que sans l’aviation, sans les informations précises et correctes sur les conditions météorologiques, et sans des données sur l’état de la banquise, cette voie maritime devient une voie sans issue, où ce genre d’incidents peut avoir lieu », a-t-il ajouté.

Il est devenu également évident que, sans l’aide des brise-glace, on ne peut pas mettre en valeur la Voie maritime du Nord, précise Victor Boyarski. Aujourd'hui, la Russie possède une flotte des brise-glace la plus puissante au monde, et une expérience unique de leur conception, construction et exploitation. La flotte russe compte six brise-glace nucléaires, un porte-conteneurs et cinq navires de service technologique, capables de naviguer dans les eaux de l’Arctique. Par exemple, en septembre de l'année dernière, le brise-glace à propulsion nucléaire «Yamal» a terminé en 8 jours l’accompagnement sur la route maritime du Nord du cargo Sanko Odyssey. A titre de comparaison, la vitesse moyenne de la traversée du canal de Suez représente deux semaines, ce qui est près de deux fois plus long. Au cours de trois prochaines années, trois autres brise-glaces nucléaires et trois brise-glaces à propulsion diesel-électrique seront construits sur des chantiers navals en Russie.

« Nous avons l'intention de transformer la route maritime du Nord en l'une des principales artères commerciales d’importance mondiale », a déclaré à la fin de l'année dernière, le premier ministre russe Vladimir Poutine, lors d’un discours au Forum international de l'Arctique.

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