La Culture et les Arts 01.03.2012

© Photo: RIA NovostiLa Culture et les Arts 01.03.2012
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- L`Opéra Mariinski decouvre la comedie musicale - Le jazz entre Moscou et Saint-Pé

- L`Opéra Mariinski decouvre la comedie musicale

- Le jazz  entre Moscou et Saint-Pétersbourg

- Début en Sibérie – répercussions dans le monde

 

L`Opéra Mariinski decouvre la comedie musicale

« C’est une bonne décision qui contribue à rehausser le prestige de notre opéra », - estime le directeur artistique du célèbre théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg en parlant de la première de la légendaire comédie musicale My Fair Lady.

La comédie lyrique apparaît pour la première fois au répertoire de cet opéra à l’histoire longue de 230 ans. Ce spectacle inspiré de la pièce Pygmalion de Bernard Show sur la musique de Frederic Low, est donné à Saint-Pétersbourg dans la mise en scène du Canadien Robert Carsen. C’est ce fait qui réjouit particulièrement Valeri Guerguiev.

Même premières dans le genre de My Fair Lady sont nécessaires pour enrichir le répertoire, d’autant plus que Robert Carsen, le metteur en scène du spectacle, fait partie de la fine crème de la scénographie mondiale. Nous nous connaissons depuis 15 ans et je me félicite de voir enfin se réaliser notre projet commun.

Robert Carsen avait déjà pu rencontrer les acteurs de l’opéra Mariinski l’année dernière, à l’occasion de l’ouverture de la saison à La Scala de Milan avec le Don Juan de Mozart dans sa mise en scène, le spectacle dans lequel a débuté Anna Netrebko. « Cependant, être pionnier dans le genre de comédie musicale dans le théâtre russe aussi célèbre que Marinski, est un vrai honneur pour le metteur en scène », - estime Robert Carsen.

Je pense que l’idée de Valeri Guerguiev d’initier le public de Mariinski à ce genre populaire est aussi riche que captivante. En fait, le mélange de toutes les formes du théâtre musical, plus le jeu dramatique, les dialogues et le tabou des microphones amplifiant les voix affiché par Mariinski, c’est très intéressant, surtout dans ce beau théâtre historique.

Robert Carsen a eu la chance de travailer avec la nouvelle génération des solistes de Mariinski qui sont formés à l’Académie des jeunes chanteurs d’opéra créée auprès du théâtre. Il y a eu trente candidates au rôle de la jeune marchande de fleurs Eliza Doolittle, jeune fille du peuple qui devient une vraie dame grâce aux efforts du professeur de philologie Higgins! Le metteur en scène n’en a sélectionné que deux, dont Helene Gascarova.

La comédie musicale à Marinski, c’était d’abord la surprise générale. Mais peu à peu chacun a voulu apporter sa contribution à ce travail de mise en scène qui s’annonçait très intéressant. Robert Carsen est un metteur en scène surprenant et formidable. Il propose des choses qui étonnent d’abord mais qu’on finit par adopter.

A son tour, Robert Carsen est resté content des acteurs de Saint-Pétersbourg et de la version saint-pétersbourgeoise dans son ensemble. En fait, les éléments de compaisons ne lui manquent pas puisque My Fair Lady est un projet commun de Marrinski et du théâtre parisien du Châtelet et la version française du spectacle a vu le jour l’année dernière. Après le public parisien, celui de Saint-Pétersbourg a réservé au spectacle un accueil véritablement enthousiaste! En fait, la frénésie du public était telle qu’il a fallu ajouter un cinquième spectacle aux quatres premières prévues.

 

Le jazz  entre Moscou et Saint-Pétersbourg

Les festivals internationaux de fin février à Moscou et Saint-Pétersbourg ont eu cette année un penchant marqué pour la musique de jazz. Et si le forum de Moscou « Le triomphe du jazz » était entièrement consacré à ce genre musicale, « l’Ermitage musical » de Saint-Pétersbourg a consenti quelques correctifs à son orientation classique pour donner plus de place au jazz.

Quand Igor Boutman, le « saxophone d’or » de la Russie, ne faisait que concevoir son projet du festival « Le triomphe du jazz » et assurait qu’il deviendrait annuel, même ses amis musiciens l’ont proclamé rêveur. Or, le festival est cette année à sa 12e édition! L’enthousiasme et le dévouement d’Igor Boutman à la cause  du jazz ont fini par avoir gain de cause.

Je suis toujours fasciné par le jazz dans ses différentes manifestations, - raconte le musicien. – Et il va de soi que je veux promouvoir ce que j’aime et ce qui me fait plaisir. Je rêve d’entendre le jazz s’interpréter partout où je viens. Je vois dans mes rêves des jeunes filles sympathiques chanter du jazz en anglais et en russe à un niveau de perfection tel que le monde entier se précipite pour les écouter, je vois les jazzmen submergés du travail et des musiciens de rayonnement international dans chaque ville.

Les vedettes mondiales seraient les bienvenues sur le terrain aussi bien préparé. David Gartfield avec son orchestre suffirait à lui seul pour qualifier le festival actuel de celui des vedettes. Ce claviettiste et compositeur américain se joue des frontières stylistiques et nationales. La musique est pour lui « un langage universel de l’amour, de la joie, de la paix et de la guérison ». Mais, en plus de Garfield, on voit se produire dans les concerts du « Triomphe du jazz » le vocaliste de Chicago Kurt Elling dont le « hit » consiste à chanter ce que les autres interprètent aux instruments! La Russie est représenté par le trio du pianiste Jacob Okoun que les critiques ont récemment surnommé « le nouveau leader du jazz russe » et, bien entendu, par l’orchestre d’Igor Boutman considéré à juste titre comme l’une des meilleures formations de jazz en Russie. Le nouvel album de Nikolaï Vintskievitch « Vive l’amour » s’inscrit comme la première du festival. Ce remarquable saxophoniste s’est révélé être un compositeur raffiné et romantique.

« Ermitage musical », événement destiné à un public d’initiés qui se déroule dans les locaux du célèbre musée de Saint-Pétersbourg, n’a pas que le jazz à son programme. On voit sur son affiche des oeuvres de Bach et de Beethoven et de la musique de Schnitke, ce classique du XXe siècle. Mais il n’en reste pas mois que, selon le directeur artistique du festival le compositeur Sergueï Evtouchenko, « des remaniements importants ont été opérés depuis quelques années dans le choix des genres. Notre festival est traditionnel mais pas conservateur ».

La musique classique a perdu de sa vivacité et de son effet interactif, - poursuit Sergueï Evouchenko, - parce que les gens préfèrent écouter les disques et regarder les DVD. Tout le monde dispose aujourd’hui du matériel HI-FI mais rien ne peut remplacer la musique vivante, la raison pour laquelle nous avons décidé de donner plus de place au jazz.

Si le jazz américain prédomine à Moscou, Saint-Pétersbourg privilégie le jazz européen. La chanteuse Norma Winstone, la légende du jazz britannique, a amené son nouveau programme Stories Yet To Telle avec la participation du pianiste italien Glauco Venier et le clarinettiste allemand  Klaus Gesing. L’ensemble norvégien  Dag Arnesen Trio a présenté son programme de folk jazz et le célèbre pianiste polonais Leszek Mozdzer a formé un duo brillant avec le contrebassiste suédois Lars Danielson.

 

Début en Sibérie – répercussions dans le monde

La ville de Kanty-Manssiïsk qui est la capitale pétrolière russe, accueille début mars la dixième édition du festival international du film « Esprit du feu ».

Au moment où l’idée de ce forum ne faisait que germer dans la tête de son initiateur et président, l’éminent réalisateur russe Sergueï Soloviev, il lui fallait longuement expliquer l’intérêt et la localisation de cette ville à ses collègues cinéastes qui n’en avaient aucune idée. En revanche, la ville de Khanty-Manssiïsk que de nombreux collègues étrangers du cinéaste russe avaient du mal à prononcer, est maintenant connu dans le monde entier comme capitale cinématographique de Sibérie.

Au commencement nous avions du mal à trouver 14 à 15 films, - confie Sergueï Soloviev. – Puis, pendant plusieurs années d’affilée, nous prenions tous les films tournés par les réalisateurs débutants. La situation a complètement changé depuis et  nous sommes surtout préoccupés par la façon la plus courtoise de dire « non » aux bons films et aux réalisateurs de talent qui pour une raison ou une autre ont été recalés au concours de sélection.

En effet, la concurrence est serrée mais elle produit des résultats impressionnants. Les films ayant débuté au festival ont par la suite plus d’une fois remporté les premiers prix aux forums cinématographiques internationaux les plus prestigieux. Il suffit de rappeler à ce titre le film « Les Bruants»  qui a séduit Venise ou une autre bande russe « How i ended this summer » qui a marqué le festival de Berlin. Quant aux films colombien « Les couleurs de la montagne » et péruvien « Octobre » présenté au festival l’an dernier, ils ont été nominés pour Oscar cette année!

Les organisateurs du festival espèrent que les films sélectionnés pour le concours international de cette année se situeront dans le prolongement de cette tradition. Ils se distinguent surtout par l’intérêt qu’ils portent aux destinées humaines dans le monde contemporain, comme le film argentin « Les acacias » qui reconstitue l’événement qui a changé la vie d’un routier, le film belge « l’Intru » racontant la vie d’un Africain qui finit par échouer en Europe ou la bande ukrainien  « Le Gamer », le sujet dramatique puisé dans la vie d’un adolescent dans une petite ville d’Ukraine....

Le niveau des festivals de Khanty-Manssiïsk est généralement déterminé tant par les films figurant au concours ou en sa marge mais encore par les bandes qu’on projette pendant l’ouverture et la clôture du forum. Le festival de cette année s’ouvre sur le film « Artiste » du réalisateur français Michel Hazanavitchus qui ouvre la liste des candidats au prix Oscar! La clôture du festival sera marquée par la première russe du film « Et si nous vivions tous ensemble » avec Pierre Richard, Jeraldine Chaplin et Jane Fonda dans les rôles principaux. Le publc de Khanty-Mansiïsk est parfaitement préparé pour ce genre de films. « Une génération entière de spectateurs avertis avait eu le temps de pousser dans cette ville de Sibérie Occidentale en dix années des festivals », - affirme dans son interview à la Voix de la Russie sa directrice de programmation Marina Zvereva.

Il me semble qu’au delà du concours international, le festival se donne surtout pour but d’initier le public de la région à un art véritable. Aucun distributeur ne songera à y amener « La Mélancolie » de Lars von Trier, mais nous avons pris ce risque. Il en va de même « d’Elena » d’Andreï Zviaguintsev et de « Minuit à Paris » de Woody Allen, c’est-à-dire des films qui se situent généralement en marge du circuit commercial.

En dix années de son existence, le festival « Esprit du feu » a accueilli de nombreuses vedettes étrangères, comme les acteurs polonais Ewa Szykulska et Daniel Olbrychski, le réalisateur hongrois Istvan Szabo et son collègue français Leos Carras. Par ailleurs, la France est très présente à Khanty-Mansiïsk. Pierre Richard avait déjà honoré le festival de sa présence et seule la maldie l’a empêché de revenir cette année. Quant à Fanny Ardant, elle sera non seulement l’invitée d’honneur de cette année mais tiendra au festival sa soirée créative.

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