Soignés jusqu’à la mort

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Le Bureau du Procureur de Los Angeles a ouvert une procédure pénale contre une femme médecin Hsiu-Ying Tseng, qui aurait provoqué la mort de trois jeunes patients entre 2008 et 2009. Selon les enquêteurs, elle leur prescrivait des médicaments, dont ils n’avaient pas besoin, mais qui étaient vendus dans la pharmacie qu’elle possédait avec son mari. En moyenne, la femme écrivait 25 ordonnances par jour.
Des histoires similaires se produisent régulièrement dans le monde et de nos jours, personne n’est à l’abri de ce genre de malversations délibérées.

Une enquête sur l’activité du médecin américain était ouverte en 2009. Mais les choses ne sont pas allées jusqu’au procès. Les avocats de Hsiu-Ying Tseng affirment qu'ils se battront jusqu'à la fin pour démontrer son innocence. Et ils pourront peut-être même gagner le procès. Les organisations de lutte contre les erreurs médicales reconnaissent qu’il est difficile de poursuivre en justice ces médecins sans scrupules. Et dans des cas semblables, chaque victime doit contribuer à l’investigation, estime le chef de l’Association d’aide aux victimes des erreurs médicales Josefina Banavent.

«L'important – c’est que le gens parlent de ces cas. Nous avons peur de nous plaindre du médecin d’un hôpital, ou du personnel médical. Mais un médecin – c’est une personne comme une autre. N'ayez pas peur de vous porter plainte, si vous voyez des escroqueries. Mais il est très important que l'hôpital ou le médecin ne sachent pas que le patient compte contacter une organisation ou un avocat concernant un travail qu’ils ont fait. Car, les résultats des traitements, les histoires de la maladie et les symptômes peuvent être falsifiés. C’est est rare, mais ça peut arriver».  

Une histoire similaire s’est produite à Naples, où le médecin-chef d'un des hôpitaux de la ville envoyait systématiquement ses patients de sa clinique privée. Les journalistes supposent qu’il aurait au moins 13 complices – des médecins et infirmières, impliqués dans cette affaire. La «bande médicale» induisait le patient en erreur en lui expliquant que les files d’attente pour les opérations dans les hôpitaux publics sont très grandes et dans leur car, il vaut mieux ne pas attendre avec l’intervention chirurgicale. Ils leur proposaient alors d’effectuer les opérations dans la clinique moyennant des frais supplémentaires. Ce système n’aurait sans doute pas été découvert par la police, si en 2009, un homme ne serait pas mort sur la table de l’opération de cette clinique. Les circonstances de cette mort sont actuellement étudiées par les enquêteurs.

Ces nombreux cas font penser à l'histoire d’Harold Shipman, le médecin-assassin britannique. En 2000, il a été reconnu coupable de 15 meurtres et a été condamné à la prison à perpétuité. En 2004, Shipman, qui, selon certaines sources, aurait plus de 200 morts sur la conscience, s'est pendu en prison. Toutes ses victimes étaient des femmes, et il les tuait avec des injections mortelles de diamorphine – l’héroïne raffinée, qui est utilisée en Grande-Bretagne comme un analgésique.

La santé n’a pas de prix, et les gens sont prêts à payer cher pour elle. Et ils dépensent des sommes colossales non seulement pour les médecins qui les soignent, mais aussi pour les médicaments. Les informations sur la soi-disant grippe des chauves-souris ont déjà fait le tour de l’Internet, soulevant la panique. Et cela malgré le fait que les scientifiques américains qui ont découvert ce virus, ont démontré  qu’il ne se transmet pas à l’homme. La grippe porcine a provoqué une telle panique parmi les gens que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré une pandémie en 2009. De nombreux spécialistes sont persuadés que cela n’aurait pas pu avoir lieu sans un lobbying de la part des compagnies pharmaceutiques, est persuadé Sergueï Jarov, chef du Département des maladies infectieuses, de la médecine tropicale et de l'épidémiologie de l'Université Médicale d'Etat de Russie.

«Le risque est peut-être exagéré. Et cela est principalement lié au fait que les compagnies pharmaceutiques tentent de promouvoir leurs produits sur le marché. C’est mon opinion personnelle, et elle peut être différente de la position officielle, mais probablement, il y a un lien».

Savoir la vérité sur ce sujet sera difficile de toute façon. Du moins, parce que chacun estime qu’il a raison. Et les patients doivent se rendre compte que malgré les scénarios que chacun s’imagine, les patients meurent plus souvent des mains des médecins qui veulent s’enrichir sans scrupule, et non pas à cause des médecins qui sont des tueurs sanguinaires.

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