Génocide arménien de 1915 (fiche technique)

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Commémoration du génocide arménien de 1915 - Sputnik Afrique
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Le 24 avril marque la Commémoration des victimes du génocide arménien. Ce jour de 1915, l'Empire ottoman a arrêté puis tué plus de 800 notables et intellectuels arméniens. Le génocide de 1878-1922 a conduit à la mort de 1,5 million d'Arméniens et à l'éradication de la population autochtone des régions historiques de l'Arménie occidentale.

Le 24 avril marque la Commémoration des victimes du génocide arménien. Ce jour de 1915, l'Empire ottoman a arrêté puis tué plus de 800 notables et intellectuels arméniens. Le génocide de 1878-1922 a conduit à la mort de 1,5 million d'Arméniens et à l'éradication de la population autochtone des régions historiques de l'Arménie occidentale.

L'extermination des Arméniens dans l'Empire ottoman est considérée comme le premier génocide du XXe siècle. Près de 1 million d'Arméniens ont fui ou ont été déportés par les Turcs en Mésopotamie, au Liban, en Syrie à travers les déserts. Le génocide a provoqué la dispersion des Arméniens qui vivent aujourd'hui en majorité en dehors de leur patrie historique.

Le génocide arménien a été perpétré en 1878-1922 sur les territoires de l'Empire ottoman (territoire actuel de la Turquie) historiquement appelés Arménie occidentale (actuellement Anatolie orientale), peuplés à l'époque majoritairement par des Arméniens (65-75% de la population).

En 1914, avant la Première guerre mondiale et le génocide, il y avait près de 4,1 millions d'Arméniens à travers le monde. 2,1 millions vivaient sur le territoire de l'Empire ottoman, 1,7 million se trouvaient en Russie (1,3 million d'Arméniens peuplaient le territoire de l'Arménie orientale qui faisait partie de l'Empire russe), 100.000 habitaient en Perse et 200.000 dans d'autres pays.

Selon diverses sources, le nombre d'Arméniens en Turquie varie à l'heure actuelle entre 60.000 et 80.000 personnes. La majeure partie de la population arménienne vit à Istanbul, qui compte une communauté de 50.000 personnes. Il est difficile de déterminer le nombre exact d'Arméniens, car à partir de 1915, en fuyant les massacres, beaucoup de familles arméniennes ont changé de religion.

Histoire

La politique qui a conduit au génocide arménien était guidée avant tout par l'idéologie dominante dans l'Empire ottoman, le panturquisme, qui se distinguait pas l'intolérance envers les peuples non turcs.

L'histoire du génocide arménien peut être divisée en deux périodes. Au début (1878-1914), l'Empire ottoman oeuvrait pour conserver les territoires du peuple asservi et à organiser un exode de masse. De 1915 à 1922, la priorité était d'anéantir le clan arménien ethnique et politique qui empêchait de mettre en œuvre le programme de panturquisme.

Avant la Première guerre mondiale, l'élimination du groupe ethnique arménien était réalisée sous la forme d'assassinats ponctuels sur tout le territoire associés aux massacres périodiques dans certaines régions où les Arménien étaient majoritaires. En 1894-1896, 300.000 Arméniens ont été tués, et 30.000 en 1909. Déjà à l'époque des centaines de milliers d'Arméniens étaient contraints de quitter leur patrie.

En février 1915, lors d'une réunion extraordinaire du gouvernement, l'idéologue des Jeunes-Turcs, le docteur Nazim Bey, a exposé le plan d'extermination totale et générale du peuple arménien: "Il faut raser la nation arménienne sans laisser sur notre territoire un seul Arménien vivant. Même le mot "Arménien" doit être effacé de la mémoire…"

Le 24 avril 1915, la date qui marque aujourd'hui la journée de commémoration du génocide arménien, ont été arrêtés puis exécutés plus de 800 notables et intellectuels arméniens, dont les écrivains Krikor Zohrab, Daniel Varoujan, Siamanto, Roupen Sevag. Le grand compositeur Komitas n'a pas supporté la mort de ses amis et a perdu la raison. En mai-juin 1915 a commencé le massacre et la déportation de masse des Arméniens en Arménie occidentale.

Reconnaissance internationale

Depuis de nombreuses années, les Arméniens du monde entier exigent de la communauté internationale la reconnaissance officielle et inconditionnelle du génocide, car il ne saurait y avoir de prescription pour un crime aussi grave contre l'humanité.

Le génocide arménien est reconnu par beaucoup d'Etats. Le premier pays à condamner le massacre fut l'Uruguay en 1965, dont l'exemple a été suivi par la Russie, la France, l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Lituanie, la Slovaquie, la Suède, la Suisse, la Grèce, Chypre, le Liban, le Canada, le Venezuela et l'Argentine. Le génocide arménien a été également reconnu par le Vatican, le Parlement européen et le Conseil œcuménique des Eglises.

Sur les 50 Etats américains, 42 ont officiellement reconnu et condamné le génocide arménien, et ont proclamé le 24 avril journée de commémoration du génocide arménien. En reconnaissant le "massacre de masse des Arméniens par l'Empire ottoman", le gouvernement des Etats-Unis n'a cependant jamais mentionné le terme de "génocide." La communauté arménienne aux Etats-Unis exige depuis longtemps du Congrès qu'il vote une résolution reconnaissant le génocide du peuple arménien. Les nombreuses tentatives faites pour adopter cette initiative législative au Congrès n'ont jamais abouti. En mars 2012, la résolution sur le génocide arménien a été officiellement soumise au Sénat américain.

Relations entre la Turquie et l'Arménie

La question de la reconnaissance du génocide arménien est l'un des principaux obstacles à la normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie. En ayant une frontière commune de 330 kilomètres, l'Arménie et la Turquie n'ont toujours pas établi de relations diplomatiques, et la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1993 sur l'initiative d'Ankara.

La Turquie rejette les accusations de génocide et réagit extrêmement mal à la critique occidentale sur cette question.

Les massacres et les déportations de masse sont la page la plus tragique du peuple arménien, et elle a laissé son empreinte indélébile non seulement dans toute son histoire ultérieure, mais également dans sa conscience nationale.

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