Le président russe Vladimir Poutine a félicité François Hollande de sa victoire aux élections présidentielles en France et a exprimé sa volonté de coopérer avec lui.
« Nous chérissons vraiment les traditions d'amitiés russo-françaises et je tiens à réaffirmer mon engagement à collaborer activement avec vous et renforcer notre coopération par la suite », a déclaré Poutine dans un télégramme de félicitations.
François Hollande remporte les élections avec plus de 50 % des voix et devient ainsi le deuxième président socialiste dans l'histoire de la Vème République, après François Mitterrand. Dans ses premiers discours après la victoire, il s’est présenté comme le « président des jeunes » et le « président de la justice ». Il a qualifié de prioritaire l’éducation, la préservation du modèle social, ainsi que la reprise de la production en France. Et pour lui, l’un des objectifs principaux – c’est de sortir de la crise et poursuivre le développement économique de l'Europe. Un des points principaux de son programme électoral – c’est la réduction du chômage de 10 % et la création de 150 000 emplois. Dans la situation actuelle, les discours sur la lutte contre le chômage sont comme du baume au cœur pour les Français. Autre point positif du programme du candidat socialiste, selon ses électeurs, c’est l’introduction d’un impôt de 75 % sur la fortune de ceux dont le revenu annuel dépasse 1 million d’euros.
Nombreux étaient les Français, qui voulaient se retrouver au cœur de la vie politique dimanche soir. Une heure et demie avant l’annonce des premiers résultats du scrutin, les places devant le siège du Parti Socialiste (PS) et le quartier général de l’Union pour le Mouvement populaire (UMP) étaient noires de monde. Les militants de droite brandissaient des drapeaux et des bannières avec des slogans – « La France forte », et ceux de gauche - des drapeaux avec le slogan de campagne de François Hollande « Le changement. C’est maintenant ». Les principaux points de repère du lieu de rassemblement étaient indiqués par les grands écrans plasma installés dans la rue. Sur ces écrans, on pouvait voir les visages des deux candidats et le compte à rebours avant les premières estimations. A 20 heures, la France a connu le nom du nouveau président.
Hollande était déjà attendu à la place de la Bastille à Paris - le lieu traditionnel de rencontre des partisans de gauche. Nicolas Sarkozy a également prévu un discours sur la place de la Concorde. Plus tard, en fin d'après-midi, lorsque la Bastille s’est rapidement remplie et les partisans de Hollande se sont assis en trois rangées près de la célèbre colonne de juillet, les touristes se promenaient encore librement sur la place de la Concorde. Les partisans de l’UMP savaient que Sarkozy se rendrait sur la place uniquement en cas de victoire. Le parti avait préparé plusieurs camions, l'éclairage, l'équipement de sonorisation et une scène improvisée pour organiser un meeting. Mais ces préparatifs se sont avérés inutiles.
Nicolas Sarkozy s’est limité à un discours au siège temporaire du parti à la Mutualité. Il a qualifié la victoire de François Hollande de choix démocratique et républicain des Français.
« Je veux remercier tous les Français de m’avoir choisi pour représenter notre pays pendant 5 ans. Jamais je n’oublierais cet honneur. Et dans la vie d’un homme, présider aux destinées de la France, c’est un honneur immense. J’ai consacré toute mon énergie, de la première à la dernière seconde. J’ai essayé de protéger les Français des crises sans précédent. J’en ressors avec un amour de la France plus grand encore, avec un attachement pour le peuple français plus grand. Je pars avec un sentiment d'admiration, parce que les Français sont capables de surmonter les situations les plus difficiles. Je prends l'entière responsabilité de cette défaite. J’ai été chef de l’Etat. En cas de défaite, c’est le premier homme dans le pays qui doit en porter la responsabilité ».
Après 35 ans de carrière politique, Sarkozy semble avoir l'intention de la terminer, en devenant « un Français comme les autres » - un citoyen ordinaire.
À son tour, François Hollande dans son premier discours en tant que président de la République a expliqué que sa mission sera le développement et la prospérité de l’Europe.
« Aujourd'hui, en tant que responsable de l'avenir de notre pays, j'espère que l'Europe nous regarde. Et je suis sûr que lorsque le résultat a été annoncé, la plupart des pays européens ont exprimé le soulagement et l’espoir du fait que l'idée de mesures d'austérité n'est pas éternelle. Désormais, c'est ma mission – c’est la création des emplois, et la prospérité future de l'Europe. C'est la première chose que je vais dire à nos partenaires européens, notamment à l’Allemagne, au nom de l'amitié qui nous lie, et au nom de la responsabilité que nous partageons ».
Il reste une semaine avant que l’Europe voie quel chemin de sortie de crise va adopter François Hollande. L'investiture officielle du nouveau président devrait avoir lieu avant le 15 mai.
