Quelque 300 millions de personnes de par le monde parlent russe, pour plus de la moitié d’entre elles le russe est leur langue maternelle.
Pour tout Russe le jour du 6 juin est lié au nom de Pouchkine. Le plus grand poète russe et le fondateur de la langue russe littéraire a vu le jour le 6 juin 1799. Il n’y a rien d’étonnant à ce que l’ONU ait choisi cette date pour marquer la Journée de la langue russe. Celle-ci se déroule dans le cadre du programme visant à promouvoir le multilinguisme et la diversité culturelle. Ce programme vise entre autres à maintenir l’égalité des six langues officielles de l’ONU : le russe, l’anglais, le français, le chinois, l’espagnol et l’arabe.
A l’époque soviétique, 90% de la population du pays parlaient russe. Le russe était la langue officielle de communication inter-ethnique dans les républiques fédérées. La situation a brusquement changé après 1991. Des Etats indépendants ont apparu qui faisaient feu de tout bois pour se distancier de la Russie et, pour ce faire, limitaient l’usage du russe. Celui-ci est devenu, de fait, victime des processus politiques, estime Sergueï Panteleev, directeur de l’Institut des Russes à l’étranger.
« La russophobie qui avait déferlé sur l’espace post-soviétique a frappé également la langue russe. Nous savons pourquoi et dans quel état se trouve l’instruction russe dans les pays baltes et en Moldavie. Tout récemment nous avons été témoins des batailles « sanglantes » au sein de la Diète ukrainienne pendant l’examen de la loi sur les langues. Les phénomènes de ce genre mettent en évidence la politisation d’un problème humanitaire que d’aucuns utilisent à des fins nationalistes ».
En revanche, les processus d’intégration qui gagnent en ampleur suite à l’essor des échanges commerciaux ont pour effet la croissance du nombre des gens qui veulent étudier le russe. En plus, la vie dans de nombreuses ex-républiques soviétiques est telle que des milliers d’immigrés vont gagner leur pain en Russie. La plupart d’entre eux ne parlent pas russe ce qui fait naître beaucoup de difficultés. Le gouvernement de Russie comprend que ce problème doit être réglé au niveau de l’Etat, dit Gadgimet Sararaliev, président du comité des nationalités à la Douma.
« Il paraît que des amendements seront adoptés à la loi sur les immigrés. La condition obligatoire de leur entrée dans le pays sera la connaissance de la langue, de l’histoire et de la culture, aussi bien de la Russie en général, que des régions où ils veulent s’installer et travailler ».
Le russe est la cinquième langue au monde de par sa diffusion. C’est une langue de travail de la Communauté des Etats indépendants, une des six langues officielles de l’ONU et une langue de travail de l’OSCE. C’est pourquoi les festivités consacrées à la Journée de la langue russe auront lieu dans de nombreux pays. En Crimée (en Ukraine) on organise un festival international « Grande parole russe », à Londres ce sera un festival de la poésie russe « Pouchkine en Grande-Bretagne ». Les Journées des belles-lettres russes auront lieu en France et le festival « Les contes de Pouchkine » en Allemagne. L’agence fédérale pour les échanges culturels Rossotroudnitchestvo organise plus de 430 manifestations partout dans le monde : olympiades de la langue russe, concours de déclamation, festivals de la langue et des belles-lettres russes, expositions, spectacles et concerts. A l’ONU, les rencontres avec des artistes, des spectacles folkloriques et la dégustation des plats de la cuisine russe sont au programme.
