L’industrie automobile européenne part en morceaux

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L’industrie automobile européenne part en morceaux - Sputnik Afrique
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Le groupe Peugeot Citroën a l’intention de fermer une de ses usines dans la banlieue de Paris. Le constructeur italien Fiat arrête sa deuxième chaîne d’assemblage sur le continent et Mitsubishi Motors vend son unique usine en Europe à une société hollandaise moyennant seulement un euro.

Si certains analystes prédisent à l’industrie Automobile européenne une crise grave qui durerait au moins cinq prochaines années, d’autres estiment qu’il s’agit là de changements parfaitement prévisibles.

C’est la première fois en 20 ans que l’industrie automobile française ferme une entreprise. Renault, Opel et la filiale européenne de Ford subissent également des pertes considérables. En revanche, l’industrie allemande se porte relativement bien. Selon les experts, cela tient au fait que 7 voitures sur 10 fabriquées en Allemagne se vendent à l’extérieur de l’UE. Le recul des ventes et les fermetures d’usines se répercuteront forcément sur les secteurs connexes. La crise frappera de plein fouet les fabricants des pièces, c’est-à-dire des centaines de PME de ce secteur en Europe, - estime le vice-président de l’Union des entrepreneurs « La Russie des affaires » Anton Danilov-Danilian. Par ailleurs, il est assez difficile d’évaluer avec précision ce qui se passe dans l’industriue automobile européenne, - note l’expert dans son interview à notre radio :

« Ces dernières années l’Europe développait surtout ce qui touchait à la recherche et au développement, autrement dit les productions à grande valeur ajoutée. Ce volet sera épagné par la crise pour la bonne raison que les sociétés européennes qui ont délocalisé à tour de bras surtout en Asie, tirent des bénéfices énormes de l’utilisation de leurs innovations, licences et brevets ».

« Dans ce contexte, l’arrêt de certaines chaînes d’assemblage ne peut influer sur l’ensemble du secteur aussi négativement qu’en cas de fermeture de laboratoires et de bureaux d’études », - estime Danilov-Danilian.

A son tour, l’expert de Finam Management Dmitri Baranov pense que l’industrie automobile européenne est impactée par les facteurs les plus différents qui ne sont pas forcément liés à la crise. On peut, par exemple, évoquer les causes environnementales qui font que les propriétaires des grandes sociétés revoient leur production en baisse.

« Je suis plutôt optimiste en ce qui concerne l’avenir de l’industrie automobile européenne. Pourquoi ? Mais parce que la demande existe toujours. Je n’exclus pas que la fermeture d’usines en Europe signifie leur délocalisation vers les pays à la main-d’oeuvre moins chère où les frais sont moins élevés ».

L’arrêt d’une seule chaîne d’assemblage de Peugeot Citroën met au chômage environ 8 000 personnes. Vont-elles se satisafire de l’explication que leurs emplois ont été transférés loin de l’Europe aux ouvriers qui se contentent de salaires beaucoup plus modestes ? /L

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