Départ d'Annan: un dénouement logique (expert russe)

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Le départ de Kofi Annan du poste d'envoyé spécial de l'Onu en Syrie témoigne de l'échec du plan de paix: le régime d'Assad tombera, mais beaucoup de sang sera versé avant et après son départ, estime Gueorgui Mirskiy, de l'Institut russe de l'économie mondiale et des relations internationales.

Le départ de Kofi Annan du poste d'envoyé spécial de l'Onu en Syrie témoigne de l'échec du plan de paix: le régime d'Assad tombera, mais beaucoup de sang sera versé avant et après son départ, estime Gueorgui Mirskiy, de l'Institut russe de l'économie mondiale et des relations internationales.

"Le plan Annan est mort-né depuis le début et son départ de son poste est le couronnement logique de cette entreprise", a indiqué l'expert dans une interview au journal en ligne Gazeta.ru.

Selon ce dernier, les parties en conflit misent sur l'élimination de l'ennemi et aucun consensus ne pourra être atteint entre Assad et ses adversaires. Tout dialogue est impossible sans ingérence d'une "troisième force".

"L'Onu aurait pu de devenir une "troisième force", mais n'a pas réussi à le faire en raison de l'absence d'une position unie et du veto opposé par la Russie et la Chine à la première résolution. C'est à ce moment-là que le plan de paix de Kofi Annan a été voué à l'échec", a indiqué M. Mirskiy.

"Quant au développement ultérieur des événements, les jours du régime de Bachar el-Assad sont comptés. Les insurgés réalisent qu'ils réussiront à arriver à leurs fins, mais le changement imminent du régime n'apportera rien de bon. Plus dure la guerre civile, plus les islamistes de la pire espèce gagnent en popularité auprès de l'opposition. Ils ne se contenteront pas de renverser Assad, mais l'affaire pourra déboucher sur des massacres: Assad et l'élite politique syrienne sont des alaouites, on trouve également en Syrie des chiites et des chrétiens. Les sunnites peuvent prendre leur revanche et les exterminer. La question n'est pas tant de savoir si Assad reste au pouvoir, mais de savoir combien de sang devra encore être versé", a conclu l'expert.

M.Annan, ancien secrétaire général de l'Onu, a été nommé fin février dernier envoyé spécial pour la Syrie, en proie à une crise politique sans précédent depuis la mi-mars 2011. Dans le cadre de son plan de sortie de crise, l'ex-secrétaire a effectué plusieurs visites en Syrie. Il a rencontré le président syrien Bachar el-Assad ainsi que les représentants de l'opposition extérieure et intérieure syrienne.

Jeudi 2 août, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a annoncé dans une déclaration publiée sur le site officiel de l'Onu que Kofi Annan quittait son poste.

 

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