Pussy Riot : en attendant le verdict

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La juge du tribunal de Khamovniki Marina Syrova, chargée de la fameuse affaire du groupe punk PussyRiot, a été prise sous la protection renforcée de l’Etat à un jour avant le verdict du procès. La justice était obligée de prendre cette mesure extrême à cause des menaces constantes que recevait la juge de la part d'inconnus.

Le 17 août à 15 h, heure de Moscou (13 h, heure de Paris), sera annoncé le verdict pour Ekaterina Samoutsevitch, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, accusées « de hooliganisme » à la Cathédrale du Christ-Sauveur. Cependant, quel que soit l’issue de ce procès, il est peu probable que cette affaire soit close du jour au lendemain, estime l’analyste politique Alexeï Moukhine.

« Le jugement et la condamnation, ce ne sont qu’une partie d’une grande action autour de l'église orthodoxe russe, qui vise à la discréditer. Pussy Riot est l'un des éléments d'un grand jeu. Et la polémique suscitée par cette affaire sur la scène internationale ne fait que confirmer ce point de vue. Si le verdict sera trop sévère, alors le groupe sera transformé en une icône de style, représentant ses membres en victimes innocentes du régime. En revanche si le verdict sera trop clément, les autorités seront accusés d’avoir cédé à la pression de l'opinion publique ».

À la fin de février, trois jeunes femmes du groupe punk ont profané l'autel de la principale cathédrale de Russie en appelant leur action de « prière punk », et les personnes qui ont pris position pour elles définissent ces actes par le terme laïque « performance ». Seules trois chanteuses sur quatre ont été arrêtées. La police a ouvert une enquête contre elles en vertu de l'article 213 du Code pénal russe pour « hooliganisme ».

Plus approchait la date du verdict, plus l’affaire Pussy Riot faisait de bruit dans la société. Des actions en soutien des jeunes femmes se sont déroulées dans plusieurs pays du monde, et même des musiciens célèbres comme Madonna, Sting et Paul McCartney se sont prononcés en leur soutien. Quant aux actions du gouvernement russe par rapport au groupe, placé en détention provisoire, elles ont été qualifiées par certains pays occidentaux comme atteinte à la liberté d'expression en Russie.

Diaporama : Madonna chante en soutien des Pussy Riot

Les chanteuses de Pussy Riot se sont faites connaître par leur comportement indécent longtemps avant ces atrocités commises à la cathédrale. Nadejda Tolokonnikova, l’une des chanteuses arrêtées, fait partie du groupe artistique Voïna (Guerre), célèbre pour ses actions provocatrices que les membres du groupe qualifient eux-mêmes de politiques. Il s’agit de représentations à contenu sexuel mélangées à la pornographie que Voïna a déjà organisées notamment au Jardin botanique de Moscou et dans l’un des supermarchés de la capitale.

De nombreux médias occidentaux affirment que dans les pays européens, les filles auraient été condamnées à une amende pour avoir enfreint l’ordre public. Cependant, si cela s’était produit en Allemagne, les chanteuses auraient pu être condamnées à une peine allant jusqu’à 3 années de prison selon l’article 167 - le droit à la liberté de religion. Et elles ne seraient même pas entrées à la basilique Saint-Pierre de Rome, où le contrôle à l’entrée est trop sévère. /L

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