Le Maroc, synonyme de stabilité en Afrique du Nord ?

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Depuis fin 2010, on ne cesse de parler d’un phénomène qui a fait (et continue de faire) beaucoup de bruit : ce que l'on appelle communément le « Printemps Arabe ». Tous les pays d’Afrique du Nord ont été touchés : d’abord la Tunisie avec la fin du régime de Ben Ali, puis l’Égypte et la chute de Hosni Moubarak, et plus tard, au grand étonnement de nombreux et surtout avec une intervention étrangère pratiquement directe, la chute de Mouammar Kadhafi en Libye.

L'Algérie a eu également droit à sa vague de contestation, lancé au départ en raison de la hausse des prix des aliments de base et de la farine dont l’intensité va baisser par la suite. Jusqu’à aujourd’hui le débat continue entre ceux qui croient en « l’entière » spontanéité de ces révoltes et ceux qui sont convaincus qu’elles ont été planifiées et organisées depuis longtemps l’extérieur. Quoiqu’il en soit, dans le cas libyen, il est clair que la chute du leader de la Jamahiriya est due en très grande partie à l’opération de l’OTAN qui s’est tout simplement débarrassée d’un des leaders africains et arabes qui se « permettait » de mener une politique indépendante. Plus récemment, le  Mali, s'est rerouvé dans cune situation extrêmement difficile et dont on ne sait pas trop si ce pays pourra s’en sortir rapidement. Pour beaucoup de spécialistes, la situation au Mali est une conséquence directe de la chute de Kadhafi en Libye. Car il est vrai, que c’est effectivement ce dernier qui depuis longtemps était le véritable « garant » de la stabilité malienne, sachant parfaitement entretenir ses relations avec le gouvernement de Bamako et les touaregs, dont il se considérait lui-même comme le représentant. La situation actuelle au Mali est critique, et ne fait que sombrer. Reste la question du Maroc, qui joue en quelques sortes le rôle du « pôle de stabilité » (relatif) de la région.

Certes, le Maroc a eu aussi droit à une série de manifestations, en lien direct avec le tsunami des révoltes qui ont touché ses voisins. Également, le Royaume Chérifien a vu la victoire d’islamistes « modérés » depuis fin novembre 2011, une première dans l’histoire politique du pays. Mais malgré cela, le Maroc est toujours pour beaucoup, aussi bien les touristes que les investisseurs et opérateurs économiques étrangers, le pays du Maghreb le plus stable et sécurisé. Mais pour longtemps ? Si l’on observe la situation de l’intérieur, rien ne prédit effectivement de bouleversements ne serait-ce en partie semblables à ses voisins. Il faut dire aussi que la majorité de la société marocaine reste loyale à son Roi, Mohamed VI. Pourtant une contestation existe. A commencer par le « Mouvement du 20 février », composé de jeunes réclamant plus de réformes politiques et de libertés. Mais le principal danger pour le Royaume est et a toujours été représenté par les différents groupes salafistes non-reconnus et clandestins. D’ailleurs ces salafistes font de temps en temps parler d’eux par des petites actions, mais qui font du bruit. Notamment une femme qui a été agressée à Rabat, la capitale du Maroc, par un groupe de salafistes qui ont jugé qu’elle était habillée d’une manière trop démonstrative. D’ailleurs ce n’était pas le premier incident du genre. En tout cas, cet incident a relancé le débat sur les libertés individuelles. Même le Premier ministre, Abdelilah Benkirane, a dû réagir « en se prononçant en faveur de la défense des libertés personnelles ». Le danger salafiste est réel et le Maroc garde toujours en mémoire les attentats de Casablanca de 2003, et surtout, bien plus récemment, l’attentat de Marrakech de 2011, qui avait fait 17 morts et 20 blessés, avec des victimes de nationalités différentes. La cible même de Marrakech n’était pas liée au hasard : la ville probablement la plus appréciée des touristes étrangers et de l’autre côté, pour les extrémistes salafistes, un symbole de la « débauche ».

Dans tous les cas, le Maroc continue d’être apprécié des touristes étrangers, ainsi que des investisseurs qui y voient toujours un climat propice pour les affaires. Le Maroc compte également jouer sa carte diplomatique sur la scène régionale. Notamment au Mali, où le Maroc entend défendre « l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la stabilité politique du Mali », comme l’a affirmé l’Ambassadeur du Maroc à Bamako, Hassan Naciri. Ce qu’on peut dire, c’est que le Royaume Chérifien continue à juste titre de représenter la stabilité nord-africaine, mais devra tout de même relever de nombreux défis : de l’important chômage des jeunes aux libertés individuelles et au danger de l’extrémisme. Sans oublier, la question du Sahara Occidental qui reste un probblème épineux pour l’intégrité territoriale marocaine, ainsi que pour ses relations diplomatiques, notamment avec l’Algérie. Mais comme dirait-on : qui vivra verra, Inch’Allah... T

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