Qatar, allié des djihadistes au Mali

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La chaîne de télévision Euronews qui diffuse en plusieurs langues y compris en russe a annoncé aujourd’hui que les forces franco-maliennes ont repris de Tombouctou, ville stratégique du Nord-Mali, sans rencontrer quasiment aucune résistance de rebelles.

La chaîne de télévision Euronews qui diffuse en plusieurs langues y compris en russe a annoncé aujourd’hui que les forces franco-maliennes ont repris de Tombouctou, ville stratégique du Nord-Mali, sans rencontrer quasiment aucune résistance de rebelles. Dans le même reportage – les images mémorables : une jeune femme malienne, habitante de la ville de Gao qui après presque sept mois sous le contrôle des djihadistes est enfin libérée, arrache en public son hijab. « Les djihadistes nous obligeaient de porter un hijab et une robe jusqu’à terre, explique la jeune femme. Dans le cas contraire nous étions sévèrement punies. Nous sommes maintenant libres et les Maliennes vont, comme avant, mettre des robes gaies et ne pas cacher leurs cheveux sous des chiffons ». L’opération « Serval » ayant pour but d’éliminer les groupes djihadistes se déroule même plus vite que prévu. Mais ce sera moins facile par la suite. Les djihadistes quittent les villes pour se retirer dans le désert où il sera beaucoup plus difficile de mener des combats contre eux. Et puis, les djihadistes se sont avérés plus forts qu’on ne le croyait. Notamment à cause au soutien de l’étranger. C’est ce dont a parlé sur RTL le maire de la ville de Gao, Sadou Diallo, venu à Paris spécialement pour demander de l’aide à la France. Le journaliste Vincent Rarizot a demandé au maire quels étaient les pays qui soutenaient les djihadistes.

Les djihadistes qui ont pris le contrôle de tout le territoire du Nord-Mali, ont essayé d’imposer les lois de la charia à la population locale en transformant la vie de celle-ci en enfer, selon Sadou Diallo. Ce que le Qatar aide aux islamistes était un secret de Polichinelle. Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali, en a parlé. La France était, elle aussi, au courant du soutien fourni par le Qatar aux islamistes du Mali. La présidente du Front National Marine Le Pen et la communiste Michelle Demessine ont condamné l’envoie des aides financières par le Qatar aux groupes extrémistes agissant au nord du Mali. Selon le Canard Enchaîné, la DST française était au courant du soutien financier fourni par le Qatar aux groupes contrôlant le nord de ce pays. Le journaliste Claude Angelie a notamment écrit que les fonds privés saoudiens, koweitiens et qataris étaient la principale source de financement des groupes terroristes du monde entier. Le Qatar a misé sur l’Afrique de Nord et le Sahel. Il a notamment aidé financièrement aux rebelles de Benghazi qui se sont soulevés contre le leader libyen Mouammar Kadhafi. Maintenant c’est au tour du Mali. Selon Angelie, la DST a informé le président Hollande et son prédécesseur Sarkozy de ce jeu dangereux qui avaient les chances d’aboutir à ce que les militaires français se retrouvent un jour face à face aux militaires qataris dans un désert au Mali. Louis Caprioli, ancien sous-directeur chargé de la lutte contre le terrorisme à la DST et spécialiste des réseaux terroristes en Afrique du Nord, et Philippe Hugon, directeur de recherche chargé de l’Afrique à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), ont également parlé du rôle provocateur du Qatar dans le conflit malien lors d’une récente conférence vidéo Moscou-Paris organisée par RIA Novosti… Pourquoi le Qatar veut intervenir dans les affaires d’une région aussi éloignée telle que le Sahel, le Mali en particulier ? Selon de nombreux experts, le Qatar cherche à renforcer son influence stratégique dans les pays d’Afrique occidentale et du Sahel afin d’être plus compétitif face à l’Arabie saoudite. Bien évidemment, la France n’est pas contente de cette concurrence et accuse ouvertement le Qatar de soutenir et de financer les groupes terroristes au Mali. C’est le Qatar qui a critiqué de la façon la plus virulente le début de l’opération militaire : « Cette intervention militaire aura des conséquences dangereuses, qu'il s'agisse des morts, des destructions, des déplacements de population ou de l'aggravation de la famine », a déclaré l'Union Internationale des Savants Musulmans, Youssef al-Qaradaou. C’est d’ailleurs ce religieux de renommée internationale invité à participer au Congrès de l’Union des organisations islamiques de France, qui a été interdit d’entrée par le président Sarkozy en avril dernier. Youssef al-Qaradaou a appelé Paris à un « règlement pacifique et juste » du conflit au Mali. Le premier ministre qatari Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani a lui aussi déclaré que les problèmes de ce pays ne sauraient pas être résolus par la force. Il semblerait que la réussite de l’opération « Serval » qui a abouti à la défaite militaire des djihadistes au nord du Mali, met les barres dans les roues du Qatar souhaitant élargir son influence au Sahel. Mais est-ce que cela va améliorer les relations entre le Qatar et la France ? C’est une toute autre question. Le Qatar a d’ailleurs promis d’investir en France 10 milliards de dollars …

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