Le bilan final des élections n’est pas encore dressé, mais il est clair que la répartition des forces ne change pas. D'après les données de la Commision électorale centrale (CEC) du pays, en milieu de journée dimanche, la Ligue musulmane pakistanaise avait déjà la majorité des voix. Le Mouvement pour la justice, présidé par Imran Khan a obtenu 26 sièges, contre 20 pour le Parti national pakistanais au pouvoir auparavant, le Mouvement national uni se contentant de 11 sièges. Les tendances protestataires l’on emporté, dit le politologue pakistanais Ayaz Gul.
« En tout, les élections se sont déroulées avec succès. Les résultats étaient tout à fait prévisibles. La seule surprise était peut-être la deuxième position occupée par le parti Mouvement pour la justice, présidé par le célèbre joueur de cricket Imran Khan. A en juger par sa campagne électorale active, le parti de Khan comptait sur des résultats plus importants. Mais ses espoirs ne se sont pas réalisés – le parti de Nawaz Sharif était le leader de la course électorale. Fait intéressant : sur les visages des vainqueurs, pas d'expression de joie orageuse, par contre, la préoccupation. Les collègues de Nawaz Sharif se rendent bien compte de la responsabilité immense qui pèsera sur eux. Le nouveau gouvernement devra travailler dur. Les électeurs ont exprimé leur confiance à Nawaz Sharif, mais ils demanderont des comptes ».
Nawaz Sharif, âgé de 63 ans, occupe pour la troisième fois le poste de Premier ministre. Il était chef du cabinet ministériel de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999, quand il a été renversé par le général Pervez Moucharraf. Pendant le mandat de Sharif, le Pakistan s’est doté de l’arme nucléaire, on a lors observé une croissance économique stable, le niveau du chômage était beaucoup plus bas par rapport au niveau actuel. Maintenant, Nawaz Sharif promet de sortir le pays de la crise économique et de l’instabilité politique, selon Sergueï Sereguitchev, expert de l'Institut du Proche-Orient.
« Première variante - idéale – Sharif forme le gouvernement composé seulement des membres de son parti. Deuxième variante – il se coalise avec le Parti national pakistanais. Là, le ton est donné par les militaires, et il est plus facile d’avoir affaire à eux qu'aux islamistes. Parce qu'il est difficile de qualifier Nawaz Sharif de conformiste, et bien que dans le programme de son parti nous puissions trouver des slogans islamistes modérés, entre les partisans de Sharif et les Talibans, l’écart est immense.
Samedi, les citoyens du Pakistan ont élu 272 députés de l'Assemblée Nationale et les membres des assemblées législatives provinciales. Pour la première fois de l'histoire de la république, un gouvernement civil transmet le pouvoir à un autre gouvernement à l’issue d’un vote. Les extrémistes ont tenté d'empêcher le processus démocratique – le jour des élections, 5 explosions ont été perpétrées dans le pays, faisant 17 morts et des dizaines de blessés. Malgré cela, le taux de fréquentation des bureaux de vote était très important – près de 60%. /T
