Syrie: un nouveau compromis entre le Kremlin et l'Occident?

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La situation autour de la Syrie s'aggrave et se complexifie, écrit le quotidien Vedomosti du 28 mai 2013.

La situation autour de la Syrie s'aggrave et se complexifie, écrit le quotidien Vedomosti du 28 mai 2013.

La revue britannique Sunday Times a annoncé hier, se référant à un haut fonctionnaire russe, la cessation des livraisons de missiles sol-air S-300 en Syrie à la demande d'Israël. Une source du gouvernement israélien a réfuté l'existence d'un accord entre le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre Benjamin Netanyahou. Aucun démenti ou confirmation officiel de cette information n'a encore suivi.

Les fuites anonymes et leurs démentis ne font que confirmer le rétablissement d'un dialogue et, par conséquent, de négociations politiques entre les camps du conflit syrien et leurs alliés étrangers. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont évoqué vendredi dernier la situation dans le pays et la conférence internationale sur la Syrie. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a déclaré hier que le gouvernement était prêt à participer aux négociations, tout comme les représentants de l'opposition.

Il y sera question des conditions de règlement de la crise et d'un éventuel transfert du pouvoir. Cela signifie que le Kremlin ne soutient plus inconditionnellement le régime de Bachar al-Assad. Quelles pourraient être les conditions d'un nouveau compromis ? Il existe plusieurs options. Selon les experts du monde arabe, Moscou et Washington ont renoncé à la confrontation en raison du faible contrôle exercé sur les autorités syriennes et l'opposition armée. Les deux camps souhaitent neutraliser les islamistes radicaux au sein de l'opposition et parmi les faucons d'Assad. Dans ce sens, les liens entre la Russie et les islamistes modérés pourraient servir. Le Kremlin veut sauver la face dans le conflit et assurer à Assad et son entourage un refuge sûr, ainsi que des garanties d'immunité, de participation à la vie politique à terme et de conservation de l'influence dans le monde arabe pour ses partisans. Ce sera difficile, compte tenu du nombre de victimes de la guerre civile et de l'exaspération mutuelle.

Il existe également d'autres options : les USA et l'Occident pourraient assouplir leurs positions concernant le programme nucléaire de l'Iran et faire des concessions sur le bouclier antimissile (ABM). Même si les experts estiment que c'est improbable, Moscou pourrait exiger des partenaires de renoncer au soutien des ONG impliquées dans la campagne contre les agents étrangers, suite à l'adoption d'une loi sur le contrôle des organisations financées depuis l'étranger en Russie.

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