Concevoir la mort comme un objet d'art

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Que peut-on emporter avec soi pour son dernier voyage ? C’est la question que se sont posée les organisateurs du projet Moï posledniï vajny tchemodan (Ma dernière valise importante). On peut voir à cette exposition qui vient de s’ouvrir dans la salle du Manège de Moscou ce que les gens issus de milieux sociaux les plus divers prendraient avec eux pour leur dernier voyage.

Il ne faut pas obligatoirement être peintre pour faire de l’art de nos jours. La notion même « d’artiste professionnel » est de plus en plus floue. Le projet Moï posledniï vajny tchemodan (Ma dernière valise importante) n’a pas été inventé par un peintre ou un directeur de musée. Son créateur est Fritz Roth, entrepreneur allemand de pompes funèbres. Il y a quelques années, il a lancé le projet intitulé « Ein Koffer für die letzte Reise – Une valise pour le dernier voyage » et a proposé à différentes personnes de préparer une valise pour leur dernier voyage, celui d’où l’on ne revient pas. Les valises de ces personnes ont suscité un grand intérêt auprès du public et provoqué de vives discussions dans la presse.

Ce projet est actuellement présenté à Moscou. Les participants russes à ce projet sont une serveuse, un employé de la filière pétrolière, un psychothérapeute, un journaliste, un historien spécialiste des religions, le directeur d’une boutique de fleurs, des acteurs célèbres, un photographe et un historien de l'art. Selon le conservateur de l’exposition Wolf Iro, ce projet est pour Fritz Roth d’une part une tentative pour dépasser la notion de mort de la conscience, et de l’autre, un appel à réfléchir sur la vie et la mort.

Malgré l’atmosphère sombre de l’exposition, elle ne laisse pas d’impression éprouvante. A côté des valises sont exposés des imprimés avec les biographies des auteurs, sur lesquels ils expliquent pourquoi ils prennent avec eux tels ou tels objets. Chaque objet exposé est ainsi une forme de confession. L’exposition sera intéressante non seulement pour les amateurs d’art moderne, mais aussi pour les psychologues. A l’aide de ces objets, il est possible de reconstituer le portait psychique de chacun des participants dans ce projet.

La moitié des pièces exposée dans les halls est créée par les Allemands, et l’autre moitié par les Russes. En regardant ces objets d'art, on en arrive à la conclusion que le concept de mort n’appartient à aucune nation. Difficile d’identifier d’où est originaire l’auteur de telle ou telle œuvre. Si certains estiment qu’ils auront besoin de leurs livres préférés ou de recueils de mots croisés, d’autres choisissent le parfum des roses et la chaleur des bougies pour leur dernier voyage. Mais il y a aussi ceux qui croient que la mort n'est pas la fin de la vie, mais le début d'un nouveau chemin. C’est pourquoi en faisant leurs bagages ils se sont limités à des feuilles de papier blanc en pensant écrire le nouveau livre d’une autre vie. T


© © Photo: Pütz-Roth, Patrick Thibeault
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