Divergences Russie-Europe sur le « quatrième paquet ferroviaire »

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La Russie et l’UE devront surmonter de nouvelles divergences parce que les réformes européennes dans le cadre du 4e paquet ferroviaire sont appelées à harmoniser les critères auxquels doivent répondre les transports et l’état technique du matériel roulant sur le territoire de l’UE. Si aucune exception n’est faite pour les compagnies de transport étrangères, les trains russes risquent de rester bloqués aux frontières.

La Commission Européenne a décidé d’harmoniser le marché des transports ferroviaires. Il s’agit pour le moment du territoire de l’UE, mais dans l’avenir, il pourrait être question de l’espace s’étendant de Lisbonne à Vladivostok. Pourtant, la Russie se conforme déjà à ces règles, fait remarquer Alexeï Bezborodov, expert indépendant, spécialiste des transports :

« Après avoir fonctionné pendant quelque temps dans ce régime, les compagnies russes de chemins de fer ont commencé à évoquer la nécessité d’un niveau de centralisation plus élevé. Statistiquement, les transports de marchandises représentèrent en Russie 70% de tout le trafic ferroviaire. Ils sont plus difficiles à réguler que le trafic passagers, qui a des horaires fixes. C’est pourquoi, il est préférable que la régulation soit assurée par un seul et même centre, estiment les experts russes. »

Le 4e paquet suppose en outre l’absence de frontières à l’intérieur du marché de l’UE. Dans l’idée des auteurs du projet, à partir du 1er janvier 2019 chaque transporteur sera habilité à exercer une activité transfrontalière et les décisions seront prises sur la base des appels d’offres. Le transporteur proposant le tarif le plus bas décroche le contrat. Les fonctionnaires de la Commission Européenne assurent que la concurrence améliorera la qualité des services et entraînera une baisse des tarifs.

Mais tous ne sont pas d’accord en Europe avec ces innovations. C’est le cas de la France qui a investi des dizaines de milliards d’euros dans le réseau de TGV, et Paris s’opposent à ce que les transporteurs étrangers puissent tirer profit du réseau construit avec l’argent des contribuables français.

« Nous avons des lignes de chemin de fer qui nous relient à l’Europe. Le trafic passagers est assuré par la société FPK dans le cadre des accords bilatéraux. Ces accords sont évidemment conformes aux règles européennes, mais ils sont bilatéraux. Il y a aussi des divergences dans le domaine purement technique. Par exemple, d’après les nouvelles normes de l’EU, les garnitures des freins des wagons doivent être en plastique, alors qu’en Russie elles sont en amiante. Les wagons russes seront par conséquent interdits de voyager en Europe si aucune exception n’est faite à cette norme », selon Dmitri Baranov, spécialiste des transports et des constructions mécaniques. T

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