La Russie veut aider les ONG "de bon cœur"

© RIA Novosti . Sergueï Gouneïev / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Vladimir Poutine s'est prononcé hier contre l’annulation du statut d'"agent étranger" pour les organisations impliquées dans la politique russe et recevant un financement étranger, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Vladimir Poutine s'est prononcé hier contre l’annulation du statut d'"agent étranger" pour les organisations impliquées dans la politique russe et recevant un financement étranger, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Le président a pourtant chargé son administration de mettre au point une loi sur les ONG pour que celles qui n’entrent pas dans cette catégorie ne ressentent aucune pression de la part des autorités. Poutine n'a pas soutenu l'initiative d'octroyer des préférences fiscales aux compagnies qui subventionnent des structures de la société civile car il leur faut de fournir leur aide "de bon cœur" et pas aux frais des contribuables.

Hier à la résidence du président russe de Novo-Ogarevo avait lieu une réunion consacrée aux problèmes des ONG russes. Vladimir Loukine, délégué aux droits de l'homme, et Mikhaïl Fedotov, chef du conseil présidentiel pour les droits de l'homme, devaient convaincre Poutine de modifier les articles de la loi sur les ONG qui concernent les prétendus "agents étrangers", c’est-à-dire les organisations qui reçoivent des fonds de l'étranger mais font de la politique en Russie. Cette loi considère comme activité politique toute action visant à influer sur les décisions des structures d'Etat et l'opinion publique. On a donc compris hier que Poutine n’avait pas changé d’avis au sujet des agents étrangers.    

Il a chargé son administration de modifier la loi sur les ONG tout en déclarant : "En ce qui concerne le sens de la loi - notamment le point le plus contesté sur la nécessité pour les organisations qui mènent une activité politique à l'intérieur du pays de s'enregistrer en tant qu'agents étrangers - nous ne changerons pas. Si quelqu’un fait de la politique à l'intérieur du pays et reçoit de l'agent de l'extérieur, la société a le droit de savoir d’où vient l’argent". Cependant, il faut selon lui distinguer les ONG qui "s'occupent des questions politiques de celles qui ne s'occupent que des questions de société, de santé, d'environnement, etc. Nous ne voulons pas pénaliser les secondes". 

La réunion a porté principalement sur le thème de l'argent. "Il est nécessaire d'assurer une répartition plus juste des fonds de l'Etat pour les ONG", a souligné le président en s'adressant à l'audience qui comprenait non seulement Loukine et Fedorov mais aussi Ella Pamfilova, présidente du mouvement civil russe Dignité civile, et Viatcheslav Volodine, premier adjoint du chef de l'administration présidentielle. "Il ne faut pas accorder ces subventions aux organisations parce qu’elles sont loyales ou non au pouvoir. Il est nécessaire d'octroyer objectivement ces fonds sur concours", a-t-il indiqué. Vladimir Poutine doute cependant de la nécessité de récompenser les hommes d'affaires subventionnant la société civile. "Si quelqu'un veut faire étalage de sa générosité, il faut qu'il le paie lui-même et pas à l'aide de préférences gouvernementales. Cela se ferait aux dépens des contribuables", fait-il remarquer. Selon lui, les donateurs n'ont pas besoin d'avantages fiscaux mais d'encouragement moral et politique : les entrepreneurs devraient aider les ONG "de bon cœur".      

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